Dans le cerveau des champions

Dans ces trois livres qui se complètent, Jean-Philippe Lachaux, spécialiste des neurosciences cognitives, expose l’essentiel de ses travaux autour de l’attention : comment fonctionne-t-elle au niveau du cerveau, comment apprendre à la maîtriser et à la développer ? L’attention a suscité la réflexion des philosophes depuis l’Antiquité : chez les Stoïciens, c’est une preuve du contrôle de soi, chez Descartes c’est l’accès à la vérité, mais avec William James, créateur de la psychologie moderne, on a sa première définition : « prise de possession d’un objet ou d’une suite de pensées, qui implique le retrait de certains objets pour traiter efficacement les autres ».

Aujourd’hui, les neurosciences cognitives cherchent à clarifier le fonctionnement de l’attention. Et on en a besoin ! Nous sommes envahis par les écrans connectés (portables, ordinateurs…) et les puissants outils numériques prétendent remplacer notre mémoire. Nous avons perdu le contrôle du temps de la réflexion et de la concentration.

 Lachaux a conçu des outils pour nous apprendre à développer et à maîtriser notre attention.

Les « petites bulles » de son premier ouvrage Les petites bulles de l'attention sont celles d’une bande dessinée destinée à expliquer aux jeunes (et aux moins jeunes !) comment fonctionne le cerveau et comment résister à l’éparpillement de nos pensées.

Dans le deuxième livre Le cerveau funambule (plus difficile), il indique des méthodes d’apprentissage de l’attention déduites des neurosciences, par exemple la distinction entre ce qu’il appelle « minimoi » et « maximoi », proches des Systèmes 1 et 2 de Kahneman Prix Nobel d'économie.

Enfin, dans son plus récent livre, Dans le cerveau de nos champions, il donne de nombreux exemples du fonctionnement de la concentration chez les grands champions sportifs (tennis, escalade, judo) et même chez les virtuoses des échecs ou du piano. Il propose plusieurs méthodes (comme des moyens mnémotechniques) pour aider à la maîtrise de l’attention. Les coups de vent qui déstabilisent le marin sur son bateau ressemblent pour Lachaux aux distractions qui perturbent l’attention.