Capitalisme et Technologie, les liaisons dangereuses

Les métiers de demain en profonde mutation avec des conséquences lourdes pour l’emploi : Une analyse économique pédagogique et stimulante.
De
Pascal de Lima
Forbes France - 381 pages - 22 euros
Notre recommandation
4/5

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Thème

Dans le nouveau système capitaliste, l’évolution des technologies modifie tendanciellement la  structure des emplois en  raison d’une  recherche  continue  d’efficacité. Il  s'ensuit  qu’ émerge une  forme de « société de la  sélection » où les moyens  technologiques et les   modes de raisonnement remettent en  cause les fondements même du marché du  travail et les principes  d’une  société démocratique  qui tend  alors vers un capitalisme  totalitaire.

 Car « la  technologie pousse toujours  vers plus de  technologie », la polarisation  se  renforce avec le  temps et se traduit par « une  forme  d’arbitraire en restreignant les  choix possibles et en rationalisant  les procédés… »

  L’ ère  du « capitalisme-système d’information » ( capitalisme  disciplinaire) s’est ouverte avec l’ingénierie des nouvelles  technologies, de leurs moteurs  de recherches  qui analysent sans  relâche  la performance des collaborateurs et de l‘ensemble des  acteurs économiques. Si les innovations modernes peuvent constituer de  formidables opportunités créant de nouveaux métiers et en enrichissant bien d’autres, cela  va  aussi  avec la  disparition  de  ceux qui  sont emportés par le vent de l’Histoire… la « destruction créatrice »  chère à Schumpeter est à l’œuvre plus  que jamais.    C ertes, le thème du chômage technologique reste très contre-versé car les thèses qui s‘affrontent sur le sujet font dans le “ blanc ou noir “, rarement  dans la nuance : soit les  technologies vont  totalement  se  substituer au travail  soit au contraire elles créeront des emplois  directs  et indirects ...

Les liaisons  entre  capitalisme  et  technologie restent dangereuses et les fondements sur toutes ces craintes sont loin d' être utopiques. Beaucoup peuvent d’ailleurs en témoigner :  des  chauffeurs de taxis face à Uber, au kiosques à journaux et autres journalistes face à Google, au disquaires face à Apple  etc..

 Mais  le  risque  serait  de refuser de s’adapter en  s’exposant à être emporté par la  vague montante  des inégalités qui  accompagne la transformation des métiers et entretient l’ instabilité dans nos démocraties.

Aussi,  pour l’auteur, la  création  d’un  « Revenu Universel » dont l’ampleur  et le périmètre restent à préciser,  permettrait  de  répondre  à  cette  exigence de demande de sens et  de  visibilité  sur les  carrières qui touchent  la quasi-totalité des  classes  sociales  en particulier la  classe moyenne.   Un  chemin pour échapper  à une  crise  de la  surproduction en  anticipant sur les  tensions aux  conséquences  sociales  ravageuses.

Points forts

L’auteur  dépasse largement  son analyse  très documentée, parfois sans appel,  des  risques  de la confrontation  des technologies avec l’emploi  et le capitalisme pour proposer un large  éventail de  pistes : 14 messages susceptibles de répondre à ces défis.

Quelques réserves

Les  développements  sur  «  la »  solution du Revenu Universel, simple revenu d’existence ou  véritable complément de  revenu, restent un peu dans  les  généralités  du  sujet. Ils   mériteraient  d’être approfondis  notamment  en  termes  de  conséquences  sociétales   et culturelles sur les générations montantes et anciennes.

Encore un mot...

Pour « aller  vers les métiers  de  demain »  en  gagnant la bataille  du pouvoir d’achat,   chère aux « gilets jaunes », il  faudra d ‘abord  gagner  celle de l’ emploi  face aux  technologies  et à leurs liaisons  dangereuses. 

Une phrase

« Les  sociétés occidentales vont  tendre  vers une  structure sociale en  forme de  sablier,  creuse au milieu,  c’est à dire au niveau des classes moyennes, épaisse  en haut et  en  bas,  c‘est à dire  au niveau des postes à très haute qualification et ceux à basse  qualification,  une  catégorie socioprofessionnelle correspondant à un emploi lié à un niveau de  revenu. »

L'auteur

Après 16 années dans le milieu du conseil en management secteur Banque et Finance dans plusieurs entreprises influentes telle que Ernst & Young, l’économiste Pascal de Lima  fonde Economic Cell en 2013, laboratoire d’observation des marchés et devient en parallèle Chef économiste d’Harwell Management, cabinet de conseil en management français dédié au secteur de la Banque et de la Finance.

Son ouvrage prolonge sa réflexion de longue date. Il a notamment assuré la direction de Voyage au cœur d’une révolution : la microfinance contre la pauvreté ( Lattès, 2007). Puis, en 2012, Économie bancaire et croissance économique : vers une macroéconomie renouvelé  (Dunod) et collaboré à l’ouvrage Les 35 heures, une loi maudite : comment en sortir sans drame (Eyrolles, 2014).

Le clin d'œil d'un libraire

LIBRAIRIE « NOUVELLES IMPRESSIONS » A DINARD. UN BIJOU TRES PRECIEUX SUR LA CÔTE D’EMERAUDE

Quel plaisir !! La première « impression » fut vraiment la bonne. Quel bel accueil nous a réservé le propriétaire de cet espace culturel convivial situé au cœur de cette ravissante station balnéaire, à deux pas de la plage… et du casino. Thierry de la Fournière, n’en déplaise à sa modestie naturelle, est une figure locale. Ancien adjoint au maire en charge de la culture, il fonda à Dinard le festival du film britannique, qui prospère aujourd’hui en ayant anglicisé son nom ; depuis 1900 tout résonne british ici, ou presque. Nom de rues et d’hôtels, vitrines, éternel tea-time,  greens d’un golf sublime à la porte de Saint Briac, jusqu’à l’humour de notre interlocuteur, fou de politique locale qui avoue que la liste du nouveau maire, sur laquelle il figurait est passée avec «un pan de chemise dans la porte ». Thierry de la Fournière, maîtrise d’histoire, 15 ans de professorat est aujourd’hui un libraire heureux, un métier qui lui garantit l’indépendance et lui procure «les nourritures intellectuelles» indispensables à la vie. D’ailleurs, si vous ne le saviez pas, nous vous présentons l’ex Président du «Prix des libraires». Avec ses 15 000 références et ses 7 libraires-conseils, les «Nouvelles Impressions» brillent à Dinard. «A bas bruit», comme le confie à Culture-Tops son animateur, et sans site internet. Impressionnant.

Librairie Nouvelles Impressions – 42 rue Levavasseur – 35800 Dinard – Tel. 02 99 46 15 95

Texte et interview réalisés par Rodolphe de Saint-Hilaire pour la rédaction de Culture-Tops.

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