Bernard Herrmann
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Thème
Bernard Herrmann, né à New York en 1911 d’un père opticien et d’une mère femme au foyer, est l’un des compositeurs de musiques de films les plus emblématiques de sa génération. On lui doit notamment la bande originale de « Psychose » d’Alfred Hitchcock. Chef d’orchestre puis compositeur alors qu’il n’est âgé que d’une vingtaine d’années, Herrmann crée très vite des chefs d’œuvres musicaux indissociables des films auxquels ils sont dédiés, comme « Sueurs Froides » ou encore « Taxi Driver ». Peu à peu, c’est presque cette musique qui « écrase et domine littéralement le propos d[es] film[s] » inspirant un grand nombre d’autres compositeurs et devenant une référence incontournable.
Derrière ces beaux succès se cache un homme à la personnalité complexe et fascinante.
Points forts
-D’après les indications de l’éditeur, la livre de Vincent Haegele constitue la « première biographie française analytique de Bernard Herrmann », personnage assez peu connu dans le détail, ce qui fait de ce texte un document inédit, suffisamment précis et documenté pour être extrêmement instructif. On y découvre, par exemple, les méandres de ses relations de compositeur avec Orson Welles, ou encore ses collaborations avec François Truffaut et Brian de Palma.
-Les rebondissements de la vie du compositeur sont largement scandés d’analyses musicales riches, voire d’illustrations. On y trouve avec plaisir des extraits des partitions de « Psychose » ou de « Pas de Printemps pour Marnie », parmi tant d’autres. De quoi faire vivre la musique dans le texte et réjouir les musiciens confirmés.
-Le texte, écrit avec élégance, s’attache à peindre les compositions, parfois de manière technique, mais toujours parlante. Il évoque, par exemple, une phrase musicale « tout d’abord énoncée sur un mode très hésitant, confiée aux seuls violons », « des solos instrumentaux d’une brièveté consommée » ou encore des « notes de hauteurs rapprochées énoncées chromatiquement dans un schéma descendant ».
Quelques réserves
Précis, érudit et documenté, le texte sollicite des connaissances musicales de base pour être pleinement compris. L’écriture en est belle mais sa lecture pourra peut-être sembler ardue à des lecteurs simplement curieux et non avertis. Ces derniers pourront toutefois, sans s’attarder sur chaque ligne de chaque paragraphe, tirer plaisir des anecdotes rapportées et apprécier la qualité d’une réflexion de fond sur les rapports du film à sa musique et de son réalisateur à son compositeur.
Encore un mot...
Une analyse fine de la musique de Bernard Herrmann et une réflexion portant à la fois sur la musique du compositeur et ses sources d’inspiration, mais aussi sur l’univers du cinéma.
Un livre riche et instructif, exigeant de la concentration tout en demeurant très agréable à lire.
Une phrase
« Lorsque le cas Bernard Herrmann vient à être abordé, ce sont des images qui nous viennent à l’esprit ; des images, puis des anecdotes. La première de toutes ces images, à jamais gravée dans l’esprit du public, cinéphile ou non, est bien entendu celle d’un meurtre, celle de « Psycho » (« Psychose », 1960), perpétré avec sauvagerie sous une douche ; le cri de la victime se confond avec les hurlements de la musique ». (p9).
L'auteur
Vincent Haegele, né en 1982, est altiste, compositeur, mais également historien-paléographe, ancien élève de l’Ecole des Chartes et de l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques.
Il est l’auteur d’une thèse consacrée aux relations entre Napoléon et Joseph Bonaparte à travers leur correspondance. Ancien Directeur des Bibliothèques de Compiègne, il est actuellement Directeur des Bibliothèques de Versailles. Il a signé plusieurs ouvrages historiques consacrés à la période du Premier Empire, dont « Napoléon et Joseph Bonaparte : le pouvoir et l’ambition » (2010) et « Murat, la solitude du cavalier » (2015).
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