Apocalypse cognitive. La face obscure de notre cerveau
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Thème
La révolution de l’Intelligence Artificielle révèle « la nature humaine la plus profonde » qui s’est construite depuis la préhistoire. L’auteur prétend que l’IA contribue à « libérer le cerveau humain disponible » et que ce temps est consacré soit à la création ou au partage de connaissances, soit à une navigation aléatoire sur internet, qui entraîne une « apocalypse cognitive ». Les biais de l’IA contribueraient au développement de la désinformation de l’a-information, à multiplier les clash, à propager les thèses complotistes et à produire de nouveaux fantasmes collectifs autour de l’homme-machine et de la transhumanisation. Ces biais favoriseraient les réactions paranoïaques et la satisfaction immédiate des besoins et des désirs. L’auteur invite les internautes à « domestiquer l’empire de ses intuitions erronées ».
Points forts
Le livre présente un brillant exercice de sociologie contemporaine. L’originalité des observations de l’auteur réside dans son analyse des externalités négatives de la navigation flottante sur internet. Le web est devenu le lieu planétaire de la désinformation (les fake news) et de « l’influençage » (ou nudging), qui oriente les comportements et les opinions des internautes.
Quelques réserves
Adoptant une posture d‘anthropologue, le sociologue conclut, par un curieux raisonnement, que l’homme du XXIe siècle retourne à l’âge préhistorique, dominé par l’ignorance et les mythes. Serait-il lui-même une victime de l’apocalypse cognitive ?.
Encore un mot...
L’ouvrage engendre chez ses lecteurs une prise de conscience dérangeante.
Une phrase
“Le déferlement d’informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l’envoûtement des écrans et s’abandonnent aux mille visages de la déraison”.
L'auteur
Professeur de sociologie à l'Université de Paris, “sociologie cognitive des enjeux énergétiques”, Gérald Bronner codirige le Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain.
Il est membre de l’Académie des technologies (2014) et de l’Académie nationale de médecine (2017) ainsi que de l’Institut universitaire de France. Ses travaux et ses recherches l’ont amené à publier en 2004 L'Empire des croyances, couronné d'un prix par l'Académie des sciences morales et politiques (PUF).
Il est également membre du comité de rédaction de l’Année sociologique (revue fondée par Durkheim en 1898) et fondateur d’une collection “Société et Pensées” aux éditions Hermann. Depuis 2007, ses ouvrages publiés sont régulièrement couronnés de prix.
Après la parution de son ouvrage Déchéance de rationalité (Grasset, 2019), il publie en 2020 Cabinet de curiosités sociales (collection « Quadrige », PUF, 2020).
Commentaires
Tout un chacun devrait lire cet ouvrage ,érudit et lucide ,pour entrer armé de plus de compréhension des défis qui nous attendent en entrant dans l ère de l intelligence artificielle et de celle d internet... ouvrage incontournable,à lire en parallèle avec l ouvrage « la guerre des intelligences »d Alexandre
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