A vor également au cinéma cette semaine

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3/5

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  • La Belle de Gaza de Yolande Zauberman- Documentaire

La documentariste Yolande Zauberman part à la rencontre de plusieurs femmes trans qui peuplent la nuit de Tel Aviv. Créatures aussi fantasques que mystérieuses, ces dernières posent un regard lucide sur le sort qui leur est si souvent réservé ainsi que sur la situation actuelle au Moyen-Orient…

Parmi la multitude de films montrés cette année au Festival de Cannes, il y avait La Belle de Gaza, nouveau documentaire de Yolande Zauberman (Would you have sex with an Arab ?, M…). Présentée en séance spéciale, cette œuvre prend des allures d’essai cinématographique, tant sur le fond que sur la forme. Si le propos manque parfois de structure, cette Belle de Gaza se révèle tout de fois particulièrement édifiant à bien des égards, qui plus est à l’époque actuelle.

Recommandation : 3 coeurs

Antoine Le Fur

 

  • Une autre vie que la mienne de Małgorzata Szumowska, Michał Englert - Avec Malgorzata Hajewska, Joanna Kulig, Mateusz WI c awek…

Dans la Pologne du début des années 80, encore sous le joug de l’Union Soviétique, le jeune Andrzej (Mateusz Wieclawek, d’une beauté insolente) joue à être un garçon heureux et bien dans sa peau. Jeune adulte, il va même tomber (sincèrement) amoureux d’une femme, Iza ( oanna Kulig, sublime) avec laquelle il se marie et dont il a un enfant. Mais les années passant dans une Pologne désormais libérée, il se sent de plus en plus coincé dans une vie qui n’est pas la sienne. Il va pourtant attendre la quarantaine pour sauter le pas, commencer sa transition, la réaliser, malgré de douloureuses difficultés et devenir Aniela (Malgorzata Hajewska, magnifique de dignité douloureuse), sans pour autant rompre les ponts avec sa femme  et ses enfants. Plus de trente ans se seront écoulés, pendant lesquels son pays sera passé du communisme au capitalisme.

Pour ne pas sombrer dans le mélo avec une histoire pareille, il  fallait  beaucoup de retenue et de pudeur. Pour la situer dans le pays le plus homophobe et transphobe de l’Union européenne, il fallait beaucoup de doigté et de cran. Les  réalisateurs d’Une autre vie que la mienne n’ont manqué d’aucune de ces qualités. D’une subtilité incroyable, leur film bouleverse, et ce d’autant qu’il ne sombre jamais ni dans le militantisme, ni dans le sectarisme. C' est une grande première en Pologne.  

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Fainéant.e.s de Karim Dridi - Avec Faddo Julian, .JU., Odette Simonneau, Lucas Viudez…

Nina (Faddo Jullian) et Djoul (.JU.) sont deux amis inséparables. Expulsées de leur squat, elles décident de prendre la route à bord de leur vieux camion. S’ensuivra un long périple à travers la France fait de rencontres avec une galerie de personnes hautes en couleurs…

Karim Dridi est un réalisateur fascinant. Quelques mois après la sortie de son documentaire Revivre, le cinéaste français sort Fainéant.e.s, un film assez hybride. Réalité et fiction se brouillent dans cette œuvre inclassable qui mélange comédiens professionnels et non professionnels. Fragile par moments, ce long-métrage garde néanmoins une authenticité et une singularité qui font plaisir à voir. Un doux ovni dans le paysage cinématographique français qu’il serait dommage de laisser passer.

 Recommandation: 3 coeurs

Antoine Le Fur

 

  • Greenhouse de Lee Sol-hui - Avec Kim Seo-hyeong, Yang Jae-sung, Shin Yeun-sook…

Aide-soignante à domicile, Moon-Jung (Kim Seo-hyeong),  s’occupe avec patience et bienveillance  d’un couple de personnes âgées : lui est aveugle ; elle est atteinte d’une maladie neuro-dégénérative qui la rend agressive avec celle qui la soigne. Moon-jung encaisse reproches et vexations sans rien dire, obsédée par le seul fait de devoir réaliser des économies pour se payer un appartement où elle pourra recevoir son fils, encore en détention, mais bientôt libérable. Un jour, dans un cercle de parole thérapeutique qu’elle fréquente pour tenter de soigner sa dépression, elle rencontre une jeune femme, émotionnellement fragile, et donc psychologiquement dangereuse. Un terrible accident  arrive. Le film bascule, change de genre, et de vitesse…

Pour son premier long métrage, la réalisatrice sud-coréenne Lee Sol-hui choisit d’aborder un sujet de société pas facile à traiter: celui des laissés pour compte dans son pays, parfois amenés, par désespoir, à commettre l’irréparable. Et, chic!  Elle le fait , sans misérabilisme, avec subtilité et assurance, à travers une histoire intime - inspirée d’une histoire vraie - qui va virer  adroitement au thriller psychologique. Même ce Greenhouse n’est pas exempt de défauts (il souffre, notamment, par moments, d’un rythme trop lent), on le regarde avec beaucoup d’intérêt et de… plaisir. Un plaisir dans lequel entre pour beaucoup le jeu tout en nuances et intériorité de l’actrice Kim Seo-hyeong .  

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet 

 

  • Salem de Jean-Bernard Marlin - Avec Dalil Abdourahim, Oumar Moindjie, Mohamed Soumare…

Djibril (Dalil Abdourahim) est amoureux de Camilla (Maryssa Bakoum). Une idylle impossible puisqu’ils sont originaires de deux cités rivales à Marseille. Lorsque la jeune fille tombe enceinte, Djibril lui demande d’avorter pour ne pas déclencher une guerre entre les deux clans. Le futur enfant à naître n’est que le début d’une série d’événements qui vont bousculer à jamais la vie des deux amoureux…

En 2018, Jean-Bernard Marlin remportait tous les suffrages avec son premier long-métrage, Shéhérazade, qui remportait l’année suivante trois Césars dont celui du meilleur premier film. Six ans plus tard, le voici de retour avec Salem, un deuxième film encore plus ambitieux. Œuvre puissante, à la lisière des genres (drame, thriller, fantastique…), ce nouveau film confirme les espoirs mis sur ce cinéaste qui est, assurément, l’un des plus doués de sa génération. Bluffant.

Recommandation : 4 coeurs

Antoine Le Fur

 

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Rattrapage (les films sortis la semaine dernière et qui ne figuraient pas dans notre chronique)
 

  • Furiosa : a Mad Max  saga de George Miller - Avec  Anya Taylor-Joy, Chris Hemsworth, Tom Burke…

Tout commence par un enlèvement : la jeune  Furiosa (Alyla Browne) est arrachée à son petit paradis de la « Terre verte » par une bande de sauvages qui ne connaissent que la violence et la cruauté. La petite fille ne va avoir de cesse d’essayer de survivre et de s’échapper pour avoir la peau de celui qui a tué sa mère… On va la retrouver, adulte (jouée, cette fois, par Anya Taylor-Joy) toujours aussi déterminée, entraînée malgré elle dans une épopée fantastique, pleine de bruit, de fureur, de courses poursuites menées à un rythme échevelé, et aussi de quelques atrocités (dont, soulignons-le, on ne voit jamais les effets sur le visage de ceux qui les subissent, ce qui permet de les regarder sans hauts-le-coeur)…

Pour ce cinquième acte de sa saga Mad Max, l’impétueux George Miller (79 ans) joue du flashback et choisit de raconter la genèse de son précédent opus (Fury Road, sorti en 2015). Ça donne ce film, aussi trépidant et spectaculaire que  les volets qui l’ont précédé. Que les fans de Charlize Theron se rassurent. Anya Taylor-Joy qui lui succède dans le rôle titre dépote avec la même énergie. Amateurs de films d’action, cette Furiosa est pour vous. (déjà en salles).

Recommandation : 4 coeurs

Dominique Poncet

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