
Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan
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Thème
En 1963, Esther, mère exemplaire et aimante (Leïla Bekhti), met au monde Roland, le dernier d’une famille de cinq enfants, unie et joyeuse. Le bonheur suscité par l’arrivée du petit garçon est de courte durée : Roland est né avec un pied bot qui, selon les médecins, l’empêchera de se tenir debout. Contre l’avis de tous, Esther, lui promet et se jure qu’il marchera comme les autres et aura une vie fabuleuse. Dès lors, elle n’aura de cesse de tout tenter pour tenir sa promesse, même les expériences les plus extravagantes. Après des années d’épreuves, de soins et d’attentions, bercées par les chansons de Sylvie Vartan (en « live » dans le film) dont Roland est tombé fou amoureux, le miracle surviendra. Non seulement Roland (Jonathan Cohen) marchera, mais il deviendra un brillant avocat.
Points forts
L’ancrage du scénario. Bien que s’apparentant (presque) au conte, c’est une histoire à laquelle on croit. Normal puisqu’elle est tirée du roman autobiographique éponyme de Roland Perez, sauvé à l’adolescence de son handicap grâce à l’obstination insensée de sa mère et aujourd’hui avocat médiatique et animateur radio.
L’énergie du film. Rien n’est mièvre dans la façon qu’a eue Ken Scott de dérouler son histoire. Il n’ a pas fait dans la demie mesure. Larmes, rires, joies diverses…toutes les émotions jaillissent avec intensité.
La reconstitution de la période yé-yé jusqu’aux années 80. Décors, costumes, façon de s’exprimer (mention spéciale pour la justesse et la finesse des dialogues !), musiques et chansons aussi, dont celles, bien sûr, de l'iconique Sylvie Vartan (présente dans le film) …Tout est réussi.
La qualité de la distribution : Jonathan Cohen (Roland) est sensationnel dans un personnage moins comique que d’habitude ; Sylvie Vartan (un peu rajeunie) « assure » à merveille dans son propre rôle. Et puis, il y a Leïla Bekhti. La comédienne, qui n'a peur de rien, même pas de frôler la caricature avec une vérité rare, rafle la mise dans son rôle de mère sépharade à la fois aimante, envahissante, étouffante et obstinée. Et pourquoi pas un César pour elle, l’année prochaine ?
Quelques réserves
Comme on adore ce film pour l’émotion joyeuse et mélancolique qu’il véhicule d’un bout à l’autre, aucune remarque :
Si on aime les comédies un peu « mélo », même si elles sont, comme ici, volontairement académiques et par moments à la limite des clichés.
Si l’on accepte aussi le principe des films construits en dyptique, menés par un personnage dans leur première partie (ici, une mère déterminée à venir à bout du handicap de son fils ) et par un autre dans leur seconde (ici, ce fils qu’on va suivre dans son évolution professionnelle et amoureuse, de l’âge de vingt ans jusqu’à cinquante), avec le changement de ton que cela induit.
Si on réussit à passer sur le peu de vraisemblance de certaines scènes (comme celle du jeune Roland en apprenti journaliste) à cause de l’émotion qu’elles dégagent.
Encore un mot...
C‘est une riche idée d’aller chercher le québécois Ken Scott pour adapter et réaliser ce film tiré du roman éponyme de Roland Perez. Le génial et malicieux cinéaste de Starbuck en a fait un formidable feel-good movie à la gloire des mères aimantes. Sa comédie où les rires se mêlent aux larmes, la poésie au réalisme et la nostalgie à l’épicurisme a un charme incroyable. La meilleure comédie du mois.
Une phrase
« J’ai lu le roman une première fois, puis immédiatement une seconde. Déjà, lors de cette deuxième lecture, je travaillais à l’adaptation du roman. Roland (Pérez) y parle de quelque chose de très grave et sérieux, le handicap, mais grâce à la personnalité incroyable de sa mère, Esther, son récit s’imprègne d’humanité et d’humour. » (Ken Scott, réalisateur- extrait du dossier de presse).
« J’ai écrit mon histoire comme une fable joyeuse, une ode à la vie. Quand j’ai vu le film pour la première fois, j’ai pris conscience de la dimension surnaturelle du combat d’Esther. » (Roland Pérez - auteur du roman Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan).
L'auteur
Scénariste, acteur, réalisateur et humoriste, Ken Scott, né en 1970 à Dalhousie au Québec est depuis longtemps une star en son pays, et un cinéaste qui compte sur le plan international depuis son film Starbuck en 2011.
C’est par la scène qu’il débute, à peine âgé de vingt ans, comme jouteur d’improvisation, avant de bifurquer vers le théâtre, puis vers le cinéma, après avoir passé, en 1991 un certificat en scénarisation cinématographique de l’Université du Québec à Montréal. En 2000, sort La Vie après l’amour, le premier film tiré de l’un de ses scénarios. Mais c’est en 2003 que sa carrière prend son essor, avec la sortie de La Grande Séduction, une comédie de mœurs dont il est également scénariste. Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, ce film connaît ensuite un succès international et reçoit le prix du public au Festival de Sundance. En 2008, le scénariste en vogue qu’il est devenu réalise son premier film, Les Doigts croches (qu’il a écrit), et en 2011, c’est Starbuck, qu’il a coscénarisé avec l’humoriste Martin Petit. L’engouement est tel qu’il en sortira une version américaine avec Vince Vaughn intitulée The Delivery Man et une version française sous le titre Fonzy.
Après 10 ans d’absence cinématographique , le réalisateur revient dans son pays pour tourner Au revoir le bonheur.
Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan est son septième long métrage.
Commentaires
Film magnifique plein d amour et de sincérité ... avoir absolument préparé vos mouchoirs
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