Le Garçon

Entre documentaire et fiction, un objet cinématographique d’une originalité folle. Palpitant et émouvant, une petite merveille par le tandem Zabou Breitman / Florent Vassault.
De
Zabou Breitman et Florent Vassault
Avec
François Berléand, Isabelle Nanty, Damien Sobieraj, Nicolas Avinée…
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

 Tout commence avec des photos d’inconnus, trouvées dans une brocante. Au centre des différents clichés de cette famille figure un garçon. Qui est-il ? Quelle a été sa vie ? Autant de questions que se sont posées Zabou Breitman et Florent Vassault. De leurs interrogations, ils ont tiré un film, qui oscille entre la fiction et le documentaire, pour tenter de percer les mystères de cet énigmatique garçon…

Points forts

  •  Sa construction. Réalisé à quatre mains, Le Garçon entremêle de manière habile une partie documentaire réalisée par Florent Vassault et une partie fiction que signe Zabou Breitman avec de véritables comédiens (François Berléand, Isabelle Nanty…). Le mélange des genres donne au film un caractère inclassable et assez intriguant.

  • Son rythme. Prenant la forme d’une enquête, le récit devient de plus en plus palpitant. Le suspense est savamment entretenu, ne laissant jamais au spectateur le temps de s’ennuyer. 

  • Son émotion. Du début à la fin, il flotte une certaine mélancolie sur ce long-métrage autour d’un temps qui semble révolu. Tantôt grave, tantôt léger, le ton du film est surtout incroyablement émouvant. 

  • Ses comédiens. Présents dans quelques séquences, les différents comédiens du film se révèlent d’une justesse remarquable. Cela faisait longtemps que François Berléand et Isabelle Nanty n’avaient pas été aussi justes.

Quelques réserves

Compte tenu de sa forme, le film est parfois un peu difficile à suivre. Il convient aux spectateurs de rester attentifs et concentrés afin de ne pas perdre le fil du récit. Certains choix de montage mis à part, Le Garçon reste une œuvre sur laquelle il y a peu de choses à redire et qui mérite le détour tant il ne ressemble pas à ce que les spectateurs ont l’habitude de voir au cinéma.

Encore un mot...

Avec ce film, Zabou Breitman et Florent Vassault se sont transformés en véritables détectives. Réalisateur de la partie documentaire, Florent Vassault a commencé par scruter les différentes photos récupérées afin de chercher le maximum d’indices pouvant le renseigner sur la vie de ce fameux garçon. Ainsi, dès qu’il avait identifié un lieu à partir d’un cliché, il partait sur place. C’est pour cette raison que Le Garçon prend parfois des airs de road-movie. Pour les besoins du film, le réalisateur s’est ainsi rendu à Paris, en Bourgogne, en Alsace ou encore en Normandie. 

Une phrase

 « Je laissais Florent entièrement gérer son documentaire. S’il voulait venir, il pouvait, il est venu d’ailleurs, et mon tournage fait un peu partie de son documentaire. On avançait pas à pas. Nous ne savions pas grand-chose, on tâtonnait. Et c’est un sentiment que je trouve fascinant, car ne pas savoir aujourd’hui relève de la prouesse, tant on demande à chacun d’avoir toujours tout prévu. Ce léger déséquilibre ramène de la vie, de l’inconnu, du merveilleux ». (Zabou Breitman, dossier de presse du film)

L'auteur

 Zabou Breitman, de son vrai nom Isabelle Breitman, est née à Paris le 30 octobre 1959. Elle se fait tout d’abord connaître à la télévision dans les années 1980 en animant des programmes comme Récré A2, avant de se faire un nom au cinéma où elle tourne pour des réalisateurs comme Claude Pinoteau, Claude Zidi, Pierre Jolivet, Yves Boisset, Diane Kurys, Henri Verneuil ou encore Coline Serreau.
En 2001, elle passe à la réalisation avec son premier long-métrage, Se souvenir des belles choses. Pour ce film, Zabou Breitman remporte le César du meilleur premier film. Dans les années qui suivent, elle réalise trois autres longs-métrages : L’Homme de sa vie (2006), Je l’aimais (2008) et No et moi (2010). Après un passage sur le petit écran où elle signe la réalisation de la série Paris, etc. sur Canal + (2017), elle revient au cinéma en 2019 en co réalisant l’adaptation cinématographique des Hirondelles de Kaboul d’après le roman de Yasmina Khadra, avec Éléa Gobbé-Mévellec. Le Garçon, qu’elle coréalise avec Florent Vassault, est son sixième long-métrage.

Florent Vassault est né à Aix-en-Provence, le 11 mai 1979. Réalisateur et monteur pour le cinéma, il coréalise avec Arnaud Gaillard le documentaire Honk (2011) autour des mécanismes d’application de la peine de mort aux États-Unis. Il poursuit cette exploration en 2017 avec Lindy Lou, jurée numéro 2. En 2020, Florent Vassault est nommé au César du meilleur montage pour son travail sur le film La Belle Époque de Nicolas Bedos. Le Garçon, qu’il coréalise avec Zabou Breitman, est son troisième long-métrage. 

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Vous pourriez aussi être intéressé