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  • Les contes de Kokkola, une trilogie finlandaise de Juho Kuosmanen - Avec Seppo Mattila, Outi Airola, Jaana Paananen…

Voilà un film qui ne ressemble à aucun autre de ces dernières années et sans doute des prochaines. Un petit « long » (1h01 !) qui rassemble trois courts, muets, tournés à plusieurs années d’écart dans un somptueux noir et blanc, et qui nous ramènent au temps du post - Mélies. Le premier, Romu-Mattila et une belle femme (2012) raconte l’histoire d’un vieil homme qui se fait expulser de sa maison avec son chien, et part errer sur les routes. Réinventant à sa manière, tragi-comique, le tout premier film muet finlandais, aujourd’hui disparu, le deuxième, Les Bouilleurs de cru clandestins (2017) relate la triste aventure d’un couple de trafiquants d’alcool et de leur petit cochon. Quant au troisième, Une planète fort lointaine (2023), il nous propose de suivre une gardienne de phare, qui construit une fusée dans l’espoir de rejoindre sur une autre planète son mari décédé…

Très différents,  quoique ayant pour points communs d’avoir été tournés dans la même petite ville finlandaise de Kokkola, d’être à la fois drôles et mélancoliques, de dégager une poésie folle et de porter un regard d’une tendresse infinie sur leurs personnages, ces trois irrésistibles petits films, portés par des musiques de fanfare et des bruitages à l’ancienne, iront droit au coeur des amoureux du cinéma de Kaurismaki, dont Juho Kuosmanen (Grand Prix au festival de Cannes 2021 pour Compartiment n°6) semble être, là, un héritier. Magique ! 

Recommandation : 4 coeurs

 

  • Belladone d’Alanté Kavaïté - Avec Nadia Tereszkiewicz, Daphné Patakia, Miou-Miou, Patrick Chesnais, Alexandra Stewart…

Dans ce monde de 2050 où se passe le film, une loi impose aux personnes de plus de 75 ans de vivre dans des établissements spécialisés. Réfractaires à ce diktat, une dizaine d’hommes et de femmes seniors se sont regroupés sur une île déserte et placés sous la garde de Gaëlle, une jeune femme de 30 ans (Nadia Tereszkiewicz), dont on s’aperçoit vite qu’elle veille sur eux un peu trop attentivement pour les laisser agir à leur guise. L’arrivée d’un voilier à bord duquel se trouvent une médecin (Daphné Patakia) et son frère (Dali Benssalah) va changer la donne. La joie de vivre va revenir sur l’île… Pas pour longtemps, puisque les anciens vont se mettre à mourir les uns après les autres. Une hécatombe qui va inquiéter Gaëlle…

Pour son troisième film au titre volontairement  ambivalent (la belladone peut être, selon la façon dont on l’administre, soit un médicament ou un poison), la cinéaste franco-lituanienne (Summer en 2015) aborde un sujet d’actualité brûlante : celui du vieillissement et de la ligne de conduite (rigoureuse ? laxiste ?) à adopter vis-à-vis des seniors. Le bémol vient de ce qu’on ne voit pas très bien pourquoi elle a choisi de placer Belladone dans un futur proche. Cela n’ajoute rien au scénario, au contraire pose des questions sans apporter de réponses. Reste un film plaisant, émouvant, porté par un beau panel d’acteurs en tête desquels Miou-Miou, Patrick Chesnais et les trop rares Alexandra Stewart et Jean-Claude Drouot…

Recommandation : 3 cœurs

 

  • De la guerre froide à la guerre verte de Anna Recalde Miranda - Documentaire.

Parce qu’il est un petit pays coincé entre l’Argentine et le Brésil, et aussi un pays dirigé par une dictature féroce qui, depuis des années,  élimine sans état d’âme toutes les tentatives de rébellion et même de simple revendication, le Paraguay est un pays très peu présent dans les colonnes des journaux et sur le grand écran. Et voici que de ce désert médiatique et cinématographique, surgit ce documentaire, aussi terrifiant que passionnant. Signé Anna Recalde Miranda, qui est la petite fille d’un député socialiste paraguayen d’avant la répression, il revient sur les premières années de la sanglante dictature de Stroessner (1954-1989) pour mieux expliquer celle, survenue en 2012, de l’ « agrobusiness », qui depuis son avènement, n’a de cesse de  spolier une à une les terres des paysans (expulsés et parfois massacrés) pour cultiver industriellement du soja (génétiquement modifié), ce qui a conduit à transformer la région frontalière du pays avec le Brésil, en un étouffant désert vert .

Au milieu du film, qu’elle commente elle-même en voix off, Anna Recalde Miranda, désormais résidente italienne, propose une petite parenthèse sur la courte période du retour du Paraguay à la démocratie. Ponctuée d’interventions de l’avocat défenseur des droits de l’homme, Martin Almada (arrêté en 1974 et torturé ensuite pendant trois ans), cette parenthèse est comme une oasis dans ce documentaire militant, désabusé, pour ne pas dire désespérant, et pourtant à ne pas rater, surtout si on s’intéresse soit à l’écologie, soit à l’histoire des dictatures.

Recommandation : 3 coeurs

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