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  • Black Box Diaries de Shiori Itõ - Documentaire.

Le 3 avril 2015, la journaliste japonaise Shiori Itõ est droguée puis violée après un dîner professionnel par Noriyuki Yamaguchi, un confrère influent de la chaîne TBS à Washington et parallèlement, biographe officiel du Premier ministre japonais de l’époque, Shinzô Abe. Profondément traumatisée, Shiori, 26 ans, décide de médiatiser l’affaire. Seule contre tous, confrontée aux failles du sytème médiatico-judiciaire de son pays, et s’exposant, en plus, à la stigmatisation, la jeune femme mettra deux ans à faire évoluer la loi japonaise sur le viol, restée quasiment inchangée depuis 1907, et cinq ans, à faire éclater la vérité sur son affaire. 

Entre temps, en 2019, Shiori, avec un courage fou, osera écrire un livre sur son agression.  Paru en France aux Éditions Picquier, ce  livre fera un vacarme inédit dans son pays  et exposera son autrice  à des menaces d’une violence inouïe. Mais rien ne la désarmera. Au contraire, puisqu’elle décidera de réaliser un documentaire. Intitulé Black Box Diaries, il sort aujourd’hui sur les écrans français. Implacable, raconté à la première personne, ce film-enquête décrit le calvaire, la détresse et le combat de son auteure. Avec une puissance inégalée, sans complaisance aucune, et sans rien occulter. Intelligent, glaçant, courageux et surtout immanquable. A noter que, bien que nommé aux Oscars,  Black Box Diaries n’est toujours pas distribué au Japon. 

Recommandation : 5 cœurs

Dominique Poncet

 

  • The last showgirl de Gia Coppola - Avec Pamela Anderson, David Bautista, Jamie Lee Curtis…

Shelly (Pamela Anderson) est une danseuse de cabaret qui a fait toute sa carrière à Las Vegas. Son monde bascule le jour où elle apprend que le spectacle dont elle est la vedette depuis trente ans doit brusquement s’arrêter. Confrontée à un avenir incertain, Shelly va tout faire pour se réinventer…

 C’est l’un des mystères de la dernière cérémonie des Oscars. Pourquoi The Last Showgirl, le dernier film de Gia Coppola (petite-fille de Francis et nièce de Sofia) a-t-il été oublié des nominations ? D’autant plus qu’il offre un rôle d’anthologie à Pamela Anderson, ancienne gloire du petit écran avec Alerte à Malibu, qui s’est surtout illustrée ces dernières années par ses différentes participations dans plusieurs émissions à la télévision française (Les Anges de la télé-réalité, Danse avec les stars…). Devant la caméra de Gia Coppola, l’ancienne naïade devient une actrice. De celles dont le talent irradie la pellicule. Tour à tour fragile, déterminée et mélancolique, elle illumine un film aussi doux que cruel sur le temps qui passe. L’une des plus belles sensations cinématographiques de ces dernières semaines.

 Recommandation:  4  coeurs

Antoine Le Fur

 

  • The Insider (Black Bag, en V.O.) de Steven Soderbergh - Avec Michael Fassbender, Cate Blanchett, Pierce Brosnan, Naomie Harris…

Agent secret, George Woodhouse (Michael Fassbender) se voit confier une mission inhabituelle : débusquer la taupe qui se trouverait dans son service. Bien qu’il adore démasquer les traîtres, cette tâche s’annonce délicate pour lui car parmi les noms des  cinq suspects, figure celui de son épouse bien aimée, Kathryn (Cate Blanchett). Quel camp va choisir l’espion légendaire : celui de son pays ou celui de sa femme?

Un mois seulement après la sortie de son film de fantôme, Présence, le prolifique Steven Soderbergh (Sexe, mensonges et vidéo, Magic Mike…) est déjà de retour  sur les écrans. Avec un thriller d’espionnage se déroulant en Angleterre. Le scénario pourtant écrit par David Koepp, un as du genre, semble par moments obscur ? Sans aucun doute, mais le film vaut le coup, visuellement magnifique, centré sur un couple ultra glamour (Cate Blanchett et Michael Fassbender) et porté par des acteurs phare dont l’élégantissime Pierce Brosnan. Et puis le dénouement est..inattendu. Agatha Christie quand tu nous tiens ! Amusant, malin et sexy.

Recommandation: 3 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Parthenope de Paolo Sorrentino - Avec Celeste Dalla Porta, Gary Oldman, Stefania Sandrelli…

Parthenope (Celeste Dalla Porta) naît à Naples dans les années 1950. Jeune femme à la beauté foudroyante, elle séduira plusieurs hommes au cours de sa vie entre sa ville d’origine et Capri, où elle vivra autant de joies que de drames. Devenue une universitaire émérite, Parthenope, désormais âgée (Stefania Sandrelli), décide de revenir sur les lieux où se sont joués tant d’épisodes de sa palpitante existence…

Présenté en compétition lors du dernier Festival de Cannes, Parthenope sort enfin en salles. Le long-métrage ne manquera pas de séduire les fans de Paolo Sorrentino, qui retrouvent ici les principaux ingrédients de son cinéma (un esthétisme appuyé, une critique en creux de l’Italie contemporaine, un florilège de moments oniriques…). Si le pari est globalement réussi pendant une bonne partie du film, force est de constater que le dernier tiers laisse clairement à désirer. Trop longue, cette histoire qui emprunte à la mythologie grecque finit par devenir assez confuse. À tel point que le spectateur se demande où le cinéaste veut vraiment en venir. Les allergiques du cinéma de Paolo Sorrentino sont donc priés de s’abstenir.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Berlin, été 42 d’Andreas Dresen - Avec Liv Lisa Fries, Alexander Scheer, Emma Bading…

Berlin. Été 42. Alors que la guerre fait rage, la jeune Hilde (Liv Lisa Fries, d’un naturel éblouissant) tombe amoureuse de Hans. Très vite, elle va savoir qu’il est opérateur radio dans un réseau de résistance anti-nazi et  qu’il envoie des messages codés en direction de Moscou. Alors qu’elle est déjà enceinte de lui, Hans est arrêté par la Gestapo. Peu de temps après, ce sera le tour de Hilde. Interrogatoires, humiliations, nourriture insuffisante, matons intransigeants…Le quotidien de la jeune femme, enfermée dans une cellule minuscule, est difficile. Bien que ses geôliers la laissent accoucher d’un beau petit garçon en attendant l’heure de son jugement, elle comprend en son for intérieur, qu’elle sera condamnée à mort. Ses derniers jours vont se passer à revivre le temps passé, celui du bonheur et de l’insouciance, mais aussi celui de sa prise de conscience de l’horreur du régime nazi et de son engagement pour le combattre…

Inspiré de l’histoire (vraie) du couple  Hilde et Hans Coppi qui appartenait au fameux réseau de L’Orchestre rouge, scénarisé par la grande Leila Stieler, et réalisé par Andréas Dresen,  Berlin, été 42 est un film de résistants qui a cette singularité de ne rien montrer (ou presque) des atrocités de la guerre. Car  ce qui court dans ce film, tout en flash-back, d’une époque terrible, c’est la vie, l’amour, l’amitié et l’engagement humaniste qui réussissent à sourdre au milieu des horreurs vécues ou redoutées de cette Allemagne de l’été 42. On comprend que ce drame à la fois tendre, humaniste, poignant et captivant ait été présenté à la dernière Berlinale. 

Recommandation : 3 coeurs

Dominique Poncet

 

  • L’Âge imminent du Col-lectiu Vigilia - Avec Miquel Mas Martinez, Antonia Fernandez…

Bruno (Miquel Mas Martinez) est un jeune homme qui vit seul avec sa grand-mère, Natividad (Antonia Fernandez). Elle est sa seule famille. Mais face à sa dépendance grandissante, la vieille femme devient un poids pour son petit-fils. Lorsque l’occasion se présente de placer sa grand-mère dans une maison de retraite, Bruno se retrouve confronté à l’un des choix les plus importants de sa vie…

 L’Âge imminent est un film singulier, à en juger par son nombre de réalisateurs (six en tout, qui forment le Col-lectiu Vigilia). Si le long-métrage semble quelque fois inabouti dans son scénario ou dans sa mise en scène, il reste cependant assez bouleversant dans les différentes séquences entre ce jeune homme et sa grand-mère. La question du soutien aux aînés est abordée avec pertinence et profondeur dans ce joli film qui, malgré ses défauts, mérite quand même le détour.

Recommandation : 3 coeurs

Antoine Le Fur

 

  • Dounia, le grand pays blanc de Marya Zarif et André Kadi. Animation.

Après Dounia et la Princesse d’Alep, les aventures de Dounia, la petite fille syrienne aux éclats d’étoiles dans les cheveux, se poursuivent dans son village d’adoption, dans le Québec rural.. Entourée de ses grands parents, Jeddo et Téta Mouné, elle affronte avec ses deux nouveaux compagnons Rosalie et Miguizou - outre le froid de l’hiver- des nourritures et des traditions qui lui étaient jusque-là inconnues. Et en son for intérieur, elle est persuadée que les battements de son cœur guideront son père depuis la Syrie jusqu’à elle…

Cet épisode numéro deux des aventures de Dounia (qui signifie « monde » en arabe) rayonne du même charme  que le premier. C’est un récit émouvant, poétique et lumineux sur la résilience, et qui montre que, si on ouvre grands ses yeux, son cœur et son esprit, l’adaptation est possible partout. Une belle histoire pour sensibiliser les plus jeunes (et les plus grands), aux problèmes de l’immigration et de l’intégration. Pour tous, à partir de sept ans.

Recommandation : 3  coeurs

Dominique Poncet

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