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Radio-Prague, les ondes de la révolte de Jiri Madl - Avec Vojtech Vodochodský, Tatiana Pauhofová, Stanislav Majer…
Mars 1968. Le Printemps de Prague est imminent. Le jeune Tomáš Havlik (Vojtech Vodochodský) décroche un emploi de technicien à la radio et côtoie des journalistes qui défient la censure de l’État. Mais face au chantage de la police secrète, il va devoir faire preuve de nombreux stratagèmes pour ne pas trahir ses idéaux…
La crainte, avec un film historique, est qu’il soit un peu trop scolaire. C’est en partie le cas avec Radio Prague, les ondes de la révolte de Jiri Madl. Après une première heure assez didactique et assez banale d’un point de vue cinématographique, le film prend son envol dans une seconde partie, incroyablement bien rythmée et toute en tension. Une jolie surprise portée de surcroît par un casting épatant.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
Vermiglio ou la mariée des montagnes de Maura Delpero - Avec Roberta Rovelli, Ciprian Chiujdea, Martina Scrinzi…
Au cœur de l’hiver 1944. Dans un petit village de montagne du nord de l’Italie, la guerre, à la fois présente et lointaine, ne parvient pas à troubler le quotidien apparemment paisible des habitants. Mais voilà qu' échappé d’on ne sait quel front, un soldat sicilien vient chercher refuge dans ce hameau isolé, chez Cesare, son instituteur. Le jeune homme tombe amoureux de la fille aînée de l’instituteur et finit par se marier avec elle. Lorsque la guerre prend fin, il annonce devoir partir dans sa Sicile d’origine, sans pouvoir attendre la naissance de l’enfant qu’il a fait à sa femme. Le temps passe. L’attente s’éternise. Petit à petit, les langues se délient, les bruits se mettent à courir, qui vont faire durement tanguer l’équilibre social et religieux du village…
Mise en scène magnifique, décors majestueux, rythme d’une lenteur voulue, jeu des acteurs empreints d’une certaine théâtralité, scénario passionnant aussi, qui dit, à sa manière, calme, sobre et précise, à la fois la force, la fragilité et la complexité des sentiments humains. …Comment ne pas être envoûté par ce film, le deuxième de la cinéaste italienne Maura Delpero ? A la dernière Mostra de Venise, Vermiglio ou la mariée des montagnes a remporté à l’unanimité le Prix du Jury. Beau, poétique et intelligent.
Recommandation : 4 cœurs
Dominique Poncet
Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf, quelque chose d’emprunté de Hernan Rosselli - Avec Maribel Felpeto, Alejandra Canepa, Hugo Felpeto…
Dans une banlieue populaire de Buenos Aires, les Felpeto ont mis au point un business de paris sportifs clandestins. Mais lorsque le père meurt, sa fille Maribel (Maribel Felpeto) et sa femme Alejandra (Alejandra Canepa) reprennent l’affaire familiale. Tout irait pour le mieux si de mystérieux secrets de famille ne s’apprêtaient pas à ressurgir…
Voici un film étrange. Tant sur le fond que sur la forme. Récit fictionnel construit à partir d’images d’archives, Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf, quelque chose d’emprunté entremêle le documentaire avec la fiction. Parfois, c’est hasardeux. Parfois, c’est prodigieux. Reste un geste de cinéma assez fort et de belles propositions pour l’un des films les plus singuliers de ces derniers mois. Intriguant.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
Baby de Marcelo Caetano - Avec João Pedro Mariano, Ricardo Teodoro, Bruna Linzmeyer…
A sa sortie d’un centre de détention pour mineurs, Wellington, 18 ans, se retrouve seul à la dérive dans les rues de Sao Paulo, sans argent et sans nouvelles de sa famille qui a déménagé sans le prévenir. Assez rapidement, il rencontre Ronaldo, un escort boy de 42 ans qui l’initie à la prostitution. Une histoire d’amour passionnelle va bientôt naître entre tous les deux, qui ne sera pas sans embûches, disputes et incompréhensions…
Pour son deuxième long-métrage, le brésilien Marcelo Caetano ( Corpo electrico en 2018) continue son exploration de la société LGBTQI+ défavorisée, mais cette fois-ci, à travers le prisme d’une relation charnelle intense entre deux hommes, dont le plus âgé, apprend à l’autre la résilience et la façon de se projeter vers l’avenir, malgré les chienlits de la vie. A la fois sensuel, violent, mélodramatique et réaliste, Baby qui avait été sélectionné à Cannes à la Quinzaine de la critique frappe par sa justesse documentaire. Intéressant sur le fond et sur la forme.
Recommandation : 3 coeurs
Dominique Poncet
La cache de Lionel Baier - Avec Dominique Reymond, Muchel Blanc, William Lebghil…
Paris, mai 1968. Christophe (Ethan Chimienti) vit dans l’appartement familial avec ses grands-parents (Michel Blanc, Dominique Reymond), ses oncles (William Lebghil, Aurélien Gabrielli) et son arrière-grand-mère (Liliane Rovère). Une joyeuse troupe qui évolue autour d’une mystérieuse cache qui recèle de nombreux secrets.
Bien sûr, il y a l’émotion de voir le regretté Michel Blanc dans l’un de ses derniers rôles. Bien sûr, il y a la reconnaissance, légitime, d’un grand texte signé Christophe Boltanski que le cinéaste suisse Lionel Baier adapte. Mais une fois ces constats posés, que reste-t-il ? Hélas, pas grand-chose. Certains diront de ce film, qu’en dépit de sa gravité qui se dévoile à mi-parcours, qu’il est fantaisiste. Il semble surtout assez confus, n’avoir ni queue ni tête et ne pas trop savoir où aller. Décevant.
Recommandation : 2 cœurs
Antoine Le Fur
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