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3/5

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  • Maria de Pablo Larrain - Avec Angelina Jolie, Pierfrancesco Favino, Alba Rohrwacher…

Paris, 1977. Maria Callas (Angelina Jolie) est la plus grande chanteuse d’opéra au monde. Mais au cours de ces derniers jours dans la capitale française, la star est en proie au spleen et à la mélancolie, entre une voix qu’elle n’arrive plus à retrouver et un ancien amant, Aristote Onassis (Haluk Bilginer), dont le souvenir continue inlassablement de la hanter…

Et un de plus. Le cinéaste chilien Pablo Larrain est devenu un habitué des biopics. Après Pablo Neruda (Neruda), Jackie Kennedy (Jackie), Lady Diana (Spencer) ou encore Augusto Pinochet (Le Comte), voici donc Maria autour des derniers jours de la vie de la cantatrice. Un angle intéressant, malheureusement plombé par une mise en scène paresseuse et qui manque cruellement d’inspiration. Assez poussif, le long-métrage peine à être sauvé par la prestation d’Angelina Jolie qui fait de son mieux mais qui a été bien meilleure sur d’autres films. La grande Maria Callas méritait mieux que ce petit film.

 Recommandation : 2 cœurs

Antoine La Fur.

 

  • Présence de Steven Soderbergh - Avec  Lucy Liu, Chris Sullivan, Callina Liang… 

Lorsqu’un agent immobilier entre dans une grande maison vide avant d’y accueillir la famille Payne, candidate à sa location, une caméra entre en action, qui va nous faire visiter entièrement le lieu dans un mouvement à la fois dansant, acrobatique et ininterrompu, à la manière d’une chauve-souris fantomatique. Ça va voltiger, d’un étage et d’un mur l’autre, du sol au plafond avec une dextérité incroyable. Quand  la famille Payne (un mari, sa femme et deux déjà grands enfants) prend finalement possession de la maison, la fille, une adolescente triste et taiseuse, a l’impression que la maison est hantée par une présence invisible… On comprend alors qu’on est dans un film de fantôme (et tourné de son seul point de vue), qui ne va pas cesser d’aller et venir, jusqu’à donner le tournis au spectateur et lui infuser malaise et frayeur. Evidemment, ça va mal finir…

Décidément,  Steven Soderbergh ( Sexe, Mensonges et vidéo) est un cinéaste éclectique qui aime s’aventurer dans tous les genres. Le voici qui s’essaye aujourd’hui au film d’épouvante. D’un point de vue formel, Présence est une sacrée réussite. Mouvements de caméra (qu’en tant que chef-opérateur, il tenait lui-même !) amples et d’une fluidité parfaite, plans séquences incroyables.Tout le film a été tourné du point de vue du fantôme. On admire quelle dextérité il a fallu à Soderbergh pour le réaliser ! Le scénario et ses dialogues minimalistes sur le drame familial qui sert de point d’appui au film, laissent plus circonspect.

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

 

  • La Mer au loin de Saïd Hamich Benlarbi - Avec Ayoub Gretaa, Grégoire Colin, Anna Mouglalis…

À Marseille, au début des années 1990. Nour (Ayoub Gretaa) a quitté son Maroc d’origine pour une nouvelle vie de l’autre côté de la Méditerranée. Si les premiers temps sont faits de trafics et de petits larcins, tout change au moment de sa rencontre avec Serge (Grégoire Colin), un policier imprévisible mais honnête, et sa femme Noémie (Anna Mouglalis). Tous deux vont véritablement bouleverser son existence…

 En 2018, Saïd Hamich Benlarbi marquait les esprits avec son premier long-métrage, Retour à Bollène. Le revoici avec son nouveau film, le tout aussi réussi La Mer au loin. Offrant une réflexion profonde sur l’exil et le déracinement, cette proposition cinématographique se révèle assez émouvante à bien des moments. En outre, elle offre l’un de ses plus beaux rôles à Anna Mouglalis, bien loin de ses innombrables compositions de femme fatale. Assurément l’un des films les plus touchants de ce début d’année.

 Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • The Flats de Alessandra Celesia - Documentaire.

Dans sa tour HLM de New Lodge, un quartier populaire du Nord de Belfast, le vieux Joe, irréductible Républicain, met en scène des souvenirs de son enfance vécue durant les « Troubles », le conflit armé fratricide  qui déchira l’Irlande du Nord des années 60 à 1998, ravageant particulièrement cet îlot catholique de la capitale Nord-Irlandaise. D’autres voisins, dont Jolene, Sean et Angie vont bientôt se joindre à Joe pour revisiter leur mémoire collective, qui a façonné leur vie (de misère et de chagrin), et aussi  leur quartier, devenu aujourd’hui une no go zone, peuplée de misère et de dealers aux abois.

 Décidément, Belfast « aimante » et inspire Alessandra Celesia. Après, entre autres, le très réussi Le Libraire de Belfast, qui dressait en creux un portrait de la ville à travers la figure attachante d’un vieux libraire, la réalisatrice italienne revient dans la capitale Nord-Irlandaise pour donner la parole aux Républicains catholiques qui payèrent un lourd tribut au conflit qui les opposa, presque quarante années durant aux Loyalistes protestants. Son documentaire est choc, qui entremêle souvenirs violents et déchirants (parfois reconstitués comme des fictions) et images d’archives. On en a rarement vu d’une telle force, d’une telle puissance évocatrice, d’une telle tenue aussi. Bien que fracassés par leur douloureux passé et leur difficile présent, les témoins interrogés sont d’une dignité qui laisse pantois. Il n’est pas étonnant que The Flats ait remporté le Prix du documentaire irlandais Pull Focus au festival Docs Ireland. Édifiant, poignant, inoubliable.

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

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