Better Man
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Thème
Dans le Nord de l’Angleterre des années 80. Le jeune Robbie grandit, fasciné par les rêves de gloire de son père, comédien-chanteur amateur. Mais ce dernier quitte bientôt le domicile familial pour vivre sa passion. Porté par l’amour de sa mère, fleuriste, et la tendre affection de sa grand-mère, Robbie va petit à petit se forger une carrière. Il commence par entrer, à quinze ans, dans le premier boys band anglais Take That, le quitte pour rejoindre les frères Gallagher, a une longue période de drogue et d’alcool, se désintoxique, grimpe au sommet et devient une pop star mondiale, avec des hits planétaires…Better Man nous fait revivre l’ascension en zig-zag et montagnes russes de cet inclassable show-man, joué ici par un chimpanzé (sous lequel se cache le jeune acteur Jonno Davies), et nous plonge dans sa quête d’identité et sa difficile découverte du bonheur….
Points forts
L’idée de donner à Robbie Williams l’apparence d’un chimpanzé. Il ne faut pas dix secondes pour trouver formidable, cette idée due au réalisateur Michael Gracey, car le singe, dans sa façon de bouger et de parler, a tout d’un humain, « En général, explique Robbie Williams au Journal du Dimanche, quand on regarde un biopic, on critique la performance de l’acteur. Bon ou mauvais, inconsciemment, on fait la comparaison avec l’original ». Ici, c’est donc impossible. Le chimpanzé a été conçu en « performance capture », une technique qui permet de créer des personnages entre la réalité et le virtuel. On filme un personnage réel et les ordinateurs lui donnent l’apparence souhaitée, Ici c’est Jonno Davis (il bouge prodigieusement bien) qui prête son corps au singe, et Robbie Williams qui lui donne sa voix pour les dialogues et les chansons.
Le scénario, qui relève plus de la confession que du simple récit. Ni mélo, ni hagiographique (à peine), il retrace, semble-t-il avec honnêteté, la vie du chanteur britannique qui aura donc mis cinquante ans (plutôt très chaotiques) à être enfin à l’aise dans ses baskets.
La réalisation. Servie par des effets spéciaux bluffants ( la spécialité du réalisateur qui y a fait ses classes !), elle est époustouflante
Quelques réserves
Si, dans ce biopic musical, on accepte le parti-pris que Robbie Williams soit joué par un chimpanzé (qui est, pour nous, un gros atout), aucun bémol. Au contraire.
Encore un mot...
Depuis quelques années, au cinéma, les biopics sont à la mode. Il y en a eu d’inoubliables dont Bohemian Rhapsody sur Freddy Mercury, et de moins mémorables, parmi lesquels Back to Black consacré à Amy Winehouse. Sans contestation possible, Better Man s’inscrit dans la première catégorie. Non seulement parce que son parti-pris (culotté) de faire jouer Robbie Williams par un chimpanzé se révèle être d’une efficacité émotionnelle inimaginable, mais aussi parce qu’il dit tout, tambour battant, avec une vérité, une lucidité et une autodérision bouleversantes, des tempêtes et des joies aussi que la superstar a traversées. Et puis, visuellement et musicalement, quel éblouissement ! Survitaminée et enthousiasmante, Better Man est assurément une des plus belles surprises ciné de l’année. Qu’on soit, ou non, fan du chanteur britannique, à ne pas rater si on aime le cinéma et ses prouesses techniques.
Une phrase
« Je cherche à attirer l’attention. Ça fait partie de mon travail. Et il n’y a pas de meilleure opportunité pour attirer l’attention que d’avoir son biopic. J’en ai besoin pour moi. J’en ai besoin pour ma famille. J’en ai besoin pour mon ambition. Quant au fait que je ne suis pas encore mort, eh bien oui, ça compliquait un peu les choses. Encore une fois, c’était l’opportunité qu’il me fallait saisir, mais c’est inhabituel. Et légalement parlant, je suis probablement le seul méchant du film » ( Robbie Williams- L’Echo- le 17 janvier 2025)
L'auteur
Né en Australie, Michael Gracey, aujourd’hui réalisateur et producteur, a commencé par travailler de 1994 à 1996 comme animateur et compositeur d’effets visuels. Il a ensuite conçu les effets visuels d’Amy (1997), de Cubby House ( 2OO1), de Double Vision ( 2002) , de Ned Kelly ( 2003) et de The Magician (2005). C’est en 2017, au Québec, qu’il fait ses débuts de réalisateur avec The Greatest Showman, un film musical produit par les Etats-Unis et inspiré de la création du cirque Barnum dans lequel Hugh Jackman tient le rôle principal.
Précédé d’une critique très élogieuse, Better Man, qui sort aujourd’hui sur les écrans français, devrait logiquement réaliser un excellent score dans l’Hexagone où son héros, Robbie Williams est très populaire. C’est le deuxième film de Michael Gracey, dont on annonce déjà les prochains opus : une adaptation du manga Naruto et une adaptation du roman Daughter of Smoke and Bone de l'auteure américaine de fantasy, Laini Taylor.
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