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- No nos moverán de Pierre Saint-Martin Castellanos - Avec Luisa Huertas, Rebeca Manríquez, José Alberto Patiño…
Socorro (Luisa Huertas) est une avocate qui porte en elle un traumatisme depuis plusieurs décennies : le meurtre de son frère par un mystérieux militaire alors qu’il n’était encore qu’étudiant. Alors qu’elle pensait que cette affaire ne serait jamais résolue, cette vieille dame découvre une piste qui pourrait lui permettre de connaître la vérité. Et d’être enfin en paix avec elle-même…
Premier long-métrage du cinéaste mexicain Pierre Saint-Martin Castellanos, No nos moverán prend comme point de départ l’un des épisodes les plus marquants de l’histoire du Mexique de la seconde moitié du XXème siècle. À savoir le massacre de Tlatelolco, à Mexico en 1968. Un événement au cours duquel de nombreux étudiants ont perdu la vie dans une manifestation, victimes de la répression féroce des militaires. À partir de ce drame, le cinéaste construit un film puissant et d’une grande richesse, quelque part entre le thriller et la comédie noire. Une belle découverte avec une nouvelle composition mémorable de la grande actrice mexicaine Luisa Huertas.
Recommandation : 4 cœurs
Antoine Le Fur
- Fotogenico de Marcia Romano et Benoît Sabatier - Avec Christophe Paou, Roxane Mesquida, Angèle Metzger, John Arnold…
Un an après la mort de sa fille, Agnès, à Marseille, Raoul (Christophe Paou, hier Inconnu de Lac d’Alain Guiraudie, ici sublime en clone, ou presque, de Borat) débarque dans la cité phocéenne, histoire d’y accomplir un voyage mémoriel grâce auquel il espère pouvoir faire enfin son deuil. Mais il se rend très vite compte qu’Agnès lui a menti sur toute la ligne. Elle n’avait jamais ni travaillé dans un cabinet d’avocats ni entretenu sa ligne dans un club de sport, mais avait formé un groupe de musique avec une bande de filles, enregistré, avec elles, un disque, Fotogenico (qui donne son titre au film) et plutôt fréquenté les boîtes queers et les dealers que les salles de remise en forme. Au cours de son enquête, Raoul le cinquantenaire va nouer des relations improbables.
Bien malin celui qui pourra classer ce film co-signé par la scénariste-réalisatrice argentine Marcia Romano et son compagnon, le journaliste et scénariste Benoît Sabatier. A la fois ou tour à tour, punk, électrique, sur-ex, tragique, burlesque et énergique, c'est un Ovni cinématographique à la fois réjouissant et gonflé. On ne s’étonne pas qu’il ait fait un tabac lors de sa projection à Cannes à l’Acid. Pour les cinéphiles aventuriers.
Recommandation : 4 cœurs
Dominique Poncet
- Je ne veux plus y aller maman d’Antonio Fischetti - Documentaire
Le 7 janvier 2015, Antonio Fischetti a échappé à l’attentat contre Charlie Hebdo. Journaliste pour le célèbre journal satirique, il a évidemment été profondément marqué par ce drame. Une fois l’onde de choc passée, lui est venue l’idée de revisiter son histoire personnelle et les raisons de son engagement pour Charlie Hebdo, à travers un film dans lequel il se met totalement à nu…
Quelque part entre le documentaire, le journal de bord et le film d’introspection, Je ne veux plus y aller maman cultive une hybridité aussi étrange que émouvante. À partir du massacre de Charlie Hebdo dont il a pu échapper grâce à un concours de circonstances, le réalisateur Antonio Fischetti réalise un long-métrage parfois bancal mais néanmoins d’une grande utilité pour sa réflexion sur les libertés, qu’elles soient d’expression ou d’opinion. Un film nécessaire.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
- Crossing Istanbul de Levan Akin - Avec Mzia Arabuli, Lucas Kankava, Deniz Dumanl…
Lia, géorgienne, professeure d’histoire retraitée, s’est promis de retrouver Tekla, sa nièce (née de sexe masculin) disparue depuis plusieurs années. A la suite d’une rencontre avec Achi, un jeune homme douloureux (Lucas Kankava) qui prétend avoir croisé la jeune fille à Istanbul dans le quartier des personnes trans, Lia part avec lui la rechercher. Dès leur arrivée, tous deux commencent à explorer la mégapole du Bosphore. Dans la cohue bruyante de cette ville qui semble ne jamais dormir, ils finissent par rencontrer Evrim, avocate et femme trans, qui défend les enfants et aussi les personnes LGBT…
L’humanité, la générosité et la bienveillance… Une fois encore le cinéaste suédois d’origine géorgienne Levan Akin (Et puis nous danserons) a mis ces trois valeurs en exergue de son nouveau film, un récit audacieux sur la différence, et qui nous plonge dans des quartiers, jusqu’alors peu exploités au cinéma, de l’ancienne Constantinople. Même si elle n’est pas exempte de défauts, l’immersion est surprenante et exaltante. Grâce à ses acteurs impeccables, le duo pourtant dissemblable formé par Mzia Arabuli et Lucas Kankava fonctionne à merveille. A découvrir.
Recommandation: 3 coeurs
Dominique Poncet
- Saint-Ex de Pablo Agüero - Avec Louis Garrel, Diane Kruger, Vincent Cassel…
En 1930, Antoine de Saint Exupéry est pilote de l’Aéropostale en Argentine. Quand Henri Guillaumet, son meilleur ami et meilleur pilote de cette compagnie très spéciale disparaît dans la Cordillère des Andes, Saint-Ex décide de partir à sa recherche. Cette quête à priori impossible va l’obliger à se dépasser.
Cerner la personnalité aventurière, poétique et casse-cou de l’auteur du Petit Prince, c’est ce que tente ce biopic audacieux, signé Pablo Agüero, à travers un des épisodes de sa vie les moins connus du grand public. Dire qu’il y réussit serait exagéré, mais, si on accepte son parti pris esthétique (tout y est théâtral et visiblement fabriqué), on parvient quand même à percevoir de quels rêves se nourrissait le plus célèbre des aviateurs aventuriers français, de quelle trempe il était aussi. Ce film est à voir également pour son trio d’acteurs : Vincent Cassel dans le rôle de Guillaumet, Diane Kruger dans celui de sa femme et Louis Garrel dans celui de son ami Saint-Ex. Tous les trois sont excellents. Une curiosité intéressante.
Recommandation : 2 cœurs
Dominique Poncet
- Femmes au balcon de Noémie Merlant - Avec Noémie Merlant, Souheila Yacoub, Sanda Codreanu…
Marseille, sous 46 degrés. Une situation suffocante pour Élise (Noémie Merlant), Ruby (Souheila Yacoub) et Nicole (Sandra Codreanu), trois amies qui vont se retrouver embarquées dans une folle aventure le jour où leur mystérieux voisin (Lucas Bravo) les convie chez lui pour prendre un verre. Ce qui ne devait être qu’une banale invitation va rapidement déboucher sur une série de rebondissements tous plus étranges et terrifiants les uns que les autres…
Noémie Merlant est une excellente actrice. Sur ce point, il n’y a rien à redire. Aussi à l’aise dans le drame que dans la comédie, elle affiche une carrière exemplaire. Seule ombre au tableau, sa lubie de réaliser des films. Après le très hasardeux Mi iubita mon amour il y a deux ans, la comédienne revient avec son deuxième long-métrage, Les Femmes au balcon. Un film qui réussit à être encore plus mauvais que le précédent. Aussi laide sur le fond que sur la forme, cette proposition sans queue ni tête se révèle insupportable, en raison de son hystérie constante et de son discours extrémiste dans lequel il convient plus de parler de misandrie que de féminisme. À fuir !
Recommandation : 1 cœur
Antoine Le Fur
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