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Diamant brut d’Agathe Riedinger - Avec Malou Khebizi, Idir Azougli, Alexis Manenti…
Bimbo têtue, incandescente et culottée, Liane vit à Fréjus entre une petite soeur dont elle s’occupe (très bien) et une mère célibataire en grande difficulté financière et sociale. A 19 ans, fan des réseaux sociaux, Liane rêve de devenir influenceuse pour gagner de l’argent et être, enfin, considérée et admirée. Un jour, l’équipe de casting d’une émission de télé-réalité, Miracle Island l’appelle. Le rêve de Liane va-t-il se réaliser ?…
A travers le portrait d’une jeune fille à la fois fois naïve, téméraire et rageuse, Agathe Riedinger tire celui de cette génération d’ados d’aujourd’hui qui croient dur comme fer que la télé-réalité et le « métier » d’influenceur sont les seuls moyens pour eux d’accéder au « fric » et à la notoriété. Le film de la cinéaste - qui fut, à juste titre, sélectionné en compétition au dernier festival de Cannes - captive pour le regard tendre, empathique mais sans complaisance qu’elle pose sur cet univers. Son « plus » est dans l’actrice qui le porte, Malou Khebizi. Sidérante de sex-appeal, de candeur et de naturel dans le personnage de Liane, la jeune comédienne qui décrocha le rôle lors d’un casting sauvage, crève l’écran. A suivre.
Recommandation : 4 coeurs
Dominique Poncet
Jouer et grandir de Pierre Becu - Documentaire
Le temps d’un été, soixante enfants vont monter un spectacle qu’ils présenteront ensuite dans différentes salles de la région. Encadrés par une quinzaine d’adultes, ces apprentis artistes apprennent à se dépasser et vivent une aventure exceptionnelle…
Le feel good movie de la semaine est signé Pierre Beccu (Graines d’espoir). Jouer et grandir appartient à cette catégorie de documentaires où le spectateur n’a pas envie de quitter les personnes filmées. Récit d’une formidable aventure humaine, ce long-métrage qui pose un regard des plus pertinents sur l’enfance et l’éducation par les arts est une jolie surprise qu’il serait dommage de ne pas découvrir.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine le Fur
Le choix de Gilles Bourdos - Avec Vincent Lindon.
Joseph Cross (Vincent Lindon) est responsable d’un gigantesque chantier en construction. A la veille de devoir superviser une opération d’une énorme envergure (le coulage de 350 tonnes de béton pour poser les fondations d’une tour de plusieurs dizaines d’étages), il quitte précipitamment son lieu de travail après un coup de téléphone, et prend sa voiture, direction Paris, qui est à une bonne heure de route. Sans quitter la route des yeux, il va alors passer son trajet (et le film) à organiser la journée de son boulot du lendemain avec son meilleur collaborateur, à convaincre ses supérieurs sur le fait que sa soudaine défection n’aura aucun effet sur le déroulement de cette journée, et à expliquer à sa femme (qu’il aime) et ses enfants (qu’il aime aussi), la raison (qu’on ne dévoilera pas) pour laquelle il ne passera pas la soirée avec eux …En tout, Joseph Cross donnera environ 30 coups de fil à des gens qu’on entendra (parmi eux, Emmanuelle Devos, Grégory Gadebois et Cédric Kahn) mais qu’on ne verra jamais…C’est tout ? C’est tout !
Réaliser un thriller, tendu de la première à la dernière image, avec un seul personnage à l’écran, coincé, qui plus est, dans l’habitacle d’une voiture à travers les vitres de laquelle on voit défiler (de nuit) des paysages urbains…Sur le papier, le pari d’un tel huis-clos dans un lieu aussi restreint relevait de la quadrature du cercle. Il est gagné haut la main grâce au grand savoir-faire de Gilles Bourdos (Espèces menacées) et aussi et surtout au talent (immense) de Vincent Lindon.Captivant et sidérant.
Recommandation: 4 cœurs
Dominique Poncet
Les Tempêtes de Dania Reymond-Boughenou - Avec Khaled Benaïssa, Shirine Boutella, Camélia Jordana…
Dans une ville balayée par d’étranges tempêtes de poussières jaunes, des événements inexpliqués se produisent. Alors qu’il couvre ce phénomène pour le journal dans lequel il travaille, Nacer (Khaled Benaïssa) voit réapparaître sa femme Faja (Camelia Jordana). Il comprend alors qu’il va dénouer un passé qui le hante…
Premier long-métrage de la cinéaste Franco-Algérienne Dania Reymond-Boughenou, Les Tempêtes, variation singulière du film catastrophe, intrigue à plus d’un titre. La réalisatrice place l’intime au cœur de son propos avec cette histoire d’amour qui hante le personnage principal. Réussi sur la forme, le film l’est en revanche un peu moins sur le fond. La faute à un scénario assez hasardeux où le spectateur peine à savoir où l’histoire va vraiment. Reste la performance habitée et magnétique de Camélia Jordana, certainement dans l’un de ses meilleurs rôles.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
Prodigieuses de Frédéric Potier et Valentin Potier - Avec Camille Razat, Mélanie Robert, Franck Dubosc, Isabelle Carré…
Claire et Jeanne sont des jumelles très douées pour le piano. « Coachées » par leur autoritaire de père (Franck Dubosc, formidable dans ce contre-emploi), elles parviennent, chacune, à obtenir une place dans une des meilleures universités de musique d’Allemagne. Leur personnalité s’affirme. Mais un jour, Claire éprouve des douleurs à l’un de ses poignets; sa sœur, bientôt aussi. Pour ne pas renoncer à leur rêve, les sœurs vont se réinventer. A deux, elles ne vont plus faire qu’une !
Tiré de l’histoire vraie des soeurs Audrey et Diane Pleynet (on doit à ces deux virtuoses atteintes d’une maladie orpheline qui fragilise prématurément les os, la mise au point d’une technique unique au monde qui leur permit de continuer à jouer), Prodigieuses est le récit poignant de deux jeunes artistes qui vont réussir l’impossible : continuer à exercer leur art en dépit d’un obstacle réputé insurmontable, et cela en se partageant l’interprétation d’une seule partition. Même si ce film n’est pas exempt de défaut (il a notamment un peu de mal à démarrer), on le regarde le cœur serré et on admire la performance de ses deux comédiennes principales, Camille Razat et Mélanie Robert. Pour les amateurs de musique classique et aussi pour tous ceux qui aiment les drames sur la résilience.
Recommandation : 3 cœurs
Dominique Poncet
37: l’ombre et la proie d’Arthur Môlard - avec Guillaume Pottier, Melodie Simina…
Vincent, chauffeur-routier, prend en stop une jeune femme enceinte qui prétend s’appeler « Trente-sept ». Très vite, son comportement étrange éveille en lui de la méfiance, d’autant qu’en écoutant les infos, il apprend qu’un de ses collègues a été assassiné d’un coup de révolver. Mais Vincent est-il aussi innocent et sympathique qu’il le paraît ? Entre « Trente-sept» et lui s’engage un jeu diabolique de chat et de souris, dont le contrôle va leur échapper …
Coup d’essai, coup de maître ! Pour son premier long métrage, Arthur Môlard réalise un thriller routier haut de gamme, à tous points de vue : son scénario est impeccable, sa ligne narrative limpide et son réalisme formel très réussi, d’autant plus qu’il parvient à basculer dans l’étrange insensiblement, sans aucun heurt. Si vous ajoutez à ces qualités une distribution sans faute, portée par Guillaume Pottier (acteur montant - à juste titre - du cinéma français) et Melodie Simina (une jeune comédienne suisse, aussi ravissante que inquiétante et dont 37…est le premier film en français ) et la performance d’avoir tourné ce thriller en seulement 21 jours pour un petit budget de 1 million d’euros, alors vous comprendrez pourquoi on a ajouté le nom d’Arthur Môlard à la liste des jeunes cinéastes à surveiller. Haletant.
Recommandation: 3 cœurs
Dominique Poncet
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