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Barbès: Little Algérie d’Hassan Guerrar - Avec Sofiane Zermani, Khalil Gharbia, Eye Haidara…
Malek (Sofiane Zermani) vient d’emménager à Montmartre. Il se retrouve bientôt à accueillir chez lui son neveu Ryiad (Khalil Garbia), tout droit arrivé d’Algérie. Ensemble, les deux hommes vont découvrir Barbès, le quartier phare de la communauté algérienne à Paris. En se rapprochant des figures locales, Malek va apprendre à renouer avec ses racines mais aussi faire le deuil de ses disparus…
Attaché de presse important dans le milieu du cinéma depuis une trentaine d’années, Hassan Guerrar réalise un premier film assez touchant avec Barbès, little Algérie. Sobre et évitant la sensiblerie, ce long-métrage coécrit avec la désormais incontournable Audrey Diwan (réalisatrice du remake d’Emmanuelle) pêche parfois au niveau de son scénario. Tantôt maladroit, tantôt émouvant, Barbès, little Algérie a cependant un atout de taille : Sofiane Zermani, qui trouve ici son meilleur rôle en Franco-Algérien tentant de renouer avec ses racines. L’une des plus belles prestations du cinéma français en cette fin d’année.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
Norah de Tawfik Al Zaidi - Avec Yaqoub Al farhan, Maria Bahrawi, Abdullah Alsadhan…
Dans les années 90, en Arabie Saoudite, à une époque où l’art sous toutes ses formes est encore interdit dans tous les lieux publics. Un nouvel instituteur, Nader (Yaqoub Al Farhan) arrive dans un village isolé, très conservateur. Il y rencontre Norah, une jeune femme orpheline en quête de liberté qui lit en cachette des magazines. Les deux jeunes gens entreprennent une relation secrète, nourrie par l’art et la beauté. Mais le danger les guette…
Pour son premier long métrage Yaqoub Al Farhan a voulu rendre hommage à l’art et aux artistes, si longtemps proscrits dans son pays. Ce qui séduit dans son film, c’est à la fois sa poésie, qui s’exprime à travers des images magnifiques, et sa tension, qui affleure à chaque réplique d’un dialogue réduit à l'essentiel. On comprend pourquoi malgré son rythme un peu lent, Norah (qui réussit l’exploit de ne jamais tomber dans la polémique) a été sélectionné à Cannes dans la section Un Certain Regard. A découvrir.
Recommandation : 3 cœurs
Dominique Poncet
Miséricorde d’Alain Guiraudie - Avec Félix Kysyl, Catherine Frot, Jacques Develay, David Alaya…
Jérémie (Félix Kysyl) revient dans le village de Saint-Martial à l’occasion de l’enterrement de son ancien patron boulanger. Hébergé par Martine (Catherine Frot), la veuve de ce dernier, le jeune homme comprend rapidement que son retour suscite de nombreuses interrogations. Entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions curieuses, son séjour va vite prendre une tournure inattendue…
Avec son septième long-métrage, Alain Guiraudie convoque des thèmes récurrents dans sa filmographie (la ruralité, une certaine étrangeté, l’homosexualité…). Un cocktail détonnant qui fonctionnait dans plusieurs de ses films (Le Roi de l’évasion, L’inconnu du lac…) mais qui ne prend pas vraiment ici. Plus bancal que atypique comme pouvaient l’être ses précédentes propositions cinématographiques, Miséricorde laisse de marbre et semble naviguer à vue malgré une Catherine Frot des plus divines en veuve dépassée par les événements.
Recommandation : 2 cœurs
Antoine Le Fur
Sauvages de Claude Barras - Animation.
A Bornéo, à la lisière de la forêt tropicale, la petite Kéria recueille un bébé orang-outan orphelin. Au même moment, son jeune cousin Selaï vient trouver refuge auprès d’elle et de sa famille pour fuir le violent conflit qui l’oppose, lui et les siens, aux multinationales qui s’enrichissent grâce à la déforestation. Sans aucun respect pour la nature et les habitants de la région. Kéria, Selaï et le bébé singe vont unir leurs forces pour essayer d’empêcher le pire…
Huit ans après le sensationnel et multi-récompensé Ma vie de courgette, le réalisateur suisse Claude Barras revient avec un nouveau film d’animation (encore une fois en stop motion) qui nous incite à réfléchir sur les conséquences dramatiques de la déforestation à outrance, et aussi, en arrière-plan, sur les valeurs universelles qu’il faudrait à tout prix conserver, comme le courage, l’honnêteté, le respect… Un peu trop classique, mais poétique, efficace et riche en émotions. Pour tous (à partir de six- sept ans).
Recommandation : 3 coeurs
Dominique Poncet
C’est le monde à l’envers ! de Nicolas Vanier - Avec Michael Youn, Valérie Bonneton, Eric Elmosnino…
Stanislas (Michaël Youn), homme d’affaires parisien, ne vit que pour son travail. Mais un jour, son monde s’écroule. Plus d’eau, plus d’électricité, plus de réseau. Les ressources viennent à manquer. Avec sa femme Sophie (Barbara Shultz) et son fils Léo (Nathan Gruffy), il décide de partir s’installer à la campagne. Sa rencontre avec Constance (Valérie Bonneton) et Patrick (Éric Elmosnino), un couple d’agriculteurs au mode de vie radicalement différent du sien, va l’amener à changer sa manière de consommer mais aussi de vivre…
Explorateur, documentariste et réalisateur de fictions depuis plusieurs années maintenant, Nicolas Vanier adapte cette fois-ci son roman C’est le monde à l’envers ! (XO Editions). Bien sûr, on ne pourra nier l’importance du propos de départ. Éveiller les consciences sur de nouvelles manières de consommer reste une préoccupation éminemment contemporaine, à l’heure du dérèglement climatique. Mais de toute évidence, Nicolas Vanier est meilleur en lanceur d’alerte plutôt que comme réalisateur. Après une première demi-heure assez réussie, le film s’enlise en raison d’un scénario incroyablement paresseux avec des personnages qui manquent de relief et de faibles enjeux dramatiques. Un monde à l’envers pour un film que l’on oublie vite.
Recommandation : 2 cœurs
Antoine Le Fur
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