A voir également au cinéma cette semaine

• Le procès du chien de Laetitia Dosch - Avec Laetitia Dosch, François Damiens, Jean-Pascal Zidi…

Avril (Laetitia Dosch) est une avocate qui ne manque pas de détermination mais qui perd malheureusement toutes ses affaires. Le jour où Dariuch (François Damiens), un client désespéré se présente au cabinet où elle travaille, la jeune femme se dit que sa carrière va prendre un nouveau tournant. Sauf que l’infortuné fait une demande pour le moins surprenante à Avril : défendre son chien Cosmos pour les besoins d’un procès qui s’annonce retentissant…

Présenté dans la catégorie « Un Certain Regard » lors de la dernière édition du Festival de Cannes, Le Procès du chien est à l’image de Laetitia Dosch. Un peu foutraque, farfelu mais assez attachant. Si le film manque parfois de structure, il s’en dégage néanmoins un charme évident et quelques belles trouvailles. Émouvant à plus d’un moment, ce premier long-métrage de la comédienne reste une jolie surprise pour tous ceux qui recherchent un peu de fantaisie dans le quotidien.

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

• Kill de Nikhil Nagesh Bhat - Avec Laksh Lalwani,  Raghav Juyal, Tanya Maniktala…

De nos jours, en Inde… Une bande de voleurs de grands chemins monte à bord d’un train pour New Delhi pour détrousser ses passagers. Sans savoir qu’un homme plus redoutable qu’eux est à bord. Quand ils s’en prennent à Tulika, la femme qu’il aime et veut épouser, Amrit, viril capitaine des forces spéciales de la police, répond par une vengeance sans merci… Ça va saigner !

Waouh ! Décidément le cinéma indien ne fait pas les choses à moitié. Quand il produit des comédies romantiques, elles dégoulinent souvent de naïveté et de bons sentiments, mais lorsqu’il s’essaie au « revenge movie », il peut aller loin dans la violence. Ce Kill, qui débarque cette semaine dans les salles hexagonales en témoigne. Spectateurs sensibles ne montez pas à bord du train dans lequel il vous propose d’embarquer car on n’y fait pas de quartier. Les combats y sont sans merci, les blessures, spectaculaires et sanglantes et, la pitié, évidemment, inexistante. Mais quelle prouesse de mise en scène ! Dans un cadre aussi étroit qu’est celui d’un wagon, tourner avec autant d’axes et d’inventivité des bagarres d’une telle violence, chapeau ! Plus le film avance, plus  les excès de ce carnage XXL réjouissent .Trop c’est trop, on comprend petit à petit que ce Kill ne se prend pas au sérieux et on finit par en rire, comme au Guignol de notre enfance.

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

• Anaïs, 2 chapitres de Marion Gervais. Documentaire.

2012. Anaïs a 24 ans et s’installe comme agricultrice en Bretagne. Motivée, la jeune femme compte bien se donner les moyens de ses ambitions malgré les obstacles qui se dressent sur son passage. 2022. Anaïs est désormais en couple avec Seydou, un jeune sénégalais. Ils sont amoureux mais c’est sans compter sur les nombreux tracas administratifs qui sont comme autant de handicaps dans leur quotidien…

Anaïs, 2 chapitres est un film assez singulier. Les deux chapitres donnent à voir deux documentaires plutôt différents. D’un côté, la chronique d’une jeune agricultrice confrontée aux difficultés de sa profession. De l’autre, la bataille d’un couple confronté à l’absurdité administrative. Au final, le film se révèle un peu inégal malgré le talent évident de portraitiste de Marion Gervais qui filme la jeune Anaïs avec un regard empreint d’une justesse évidente.

Recommandation : 3 coeurs

Antoine Le Fur

• Beetlejuice Beetlejuice de Tim Burton - Avec Michaël Keaton, Jenna Ortega, Winona Ryder, Justin Theroux…

Après une tragédie terrible (qu’on ne dévoilera pas), la famille Deetz revient dans sa maison de Winter River. Encore hantée par le souvenir de l’affreux bio-exorciste Beetlejuice prêt à tout pour revenir parmi les vivants (Michaël Keaton, toujours aussi répugnant et déjanté), Lydia Deetz, devenue animatrice télé sur le paranormal (la piquante Winona Ryder ), essaie, sous le regard de sa mère, Délia (Catherine O’Hara ) de se réconcilier avec sa fille Astrid (Jenna Ortega, formidable en adolescente rebelle). Mais il va suffire que cette dernière ouvre accidentellement un portail vers l’au-delà pour que tout foire et que les relations entre vivants et morts s’enchevêtrent dans un invraisemblable méli-mélo d’images et de situations, à la fois macabres et comiques, tendres et fantastiques, farcesques et horrifiques….

Trente-six ans après son iconique Beetlejuice, Tim Burton s’est enfin décidé à lui donner une suite. Fans du premier volet, précipitez-vous. Ce second numéro a été conçu dans le même esprit que son aîné :  il est à la fois ludique, foutraque, enfantin, surréaliste et talentueux. Quant à son imagerie, pas de déception non plus :  elle est  aussi pop, délirante et « drôlement» horrifique. Forcément, dans ce numéro 2, on retrouve la plupart des personnages qui ont fait le succès du numéro 1 (Délia, Lydia, Beetlejuice, etc…, dans leur casting d’origine), mais d’autres sont apparus, très jubilatoires aussi, dont celui de Delores, une créature comme une métaphore de la mort, interprétée avec gourmandise par une Monica Bellucci pince sans rire, dont  le corps a été recomposé avec des… agrafes. Intellos et cartésiens, s’abstenir.

Recommandation : 3 coeurs

Dominique Poncet

• L’Effet Bahamas d’Hélène Crouzillat. Documentaire

L’Effet Bahamas, c’est ce phénomène qui pousserait les chômeurs à s’offrir des vacances sous les Tropiques avec l’argent de leurs allocations. Un mystère sur lequel se penche la réalisatrice Hélène Crouzillat le temps d’une enquête sur les fonctionnements, et surtout les dysfonctionnements, de l’assurance chômage…

On pourrait craindre que L’Effet Bahamas ne soit qu’un documentaire assez obscur sur les limites de l’Assurance chômage. Il n’en est rien. Nourri de nombreux témoignages (une retraitée de Pôle Emploi, un sociologue, un avocat…), le long-métrage de Hélène Crouzillat se révèle plutôt palpitant malgré l’aridité de son propos. Un film nécessaire, à plus d’un titre.

Recommandation: 3 cœurs

Antoine Le Fur