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Tatami de Guy Nattiv et Zar Amir - Avec Arienne Mandi, Zar Amir, Jaime Ray Newman…
La judokate iranienne Leila ( Arienne Mandi, époustouflante d’intensité et de détermination) et son entraîneuse Maryam (Zar Amir, formidable elle aussi) se rendent aux championnats du monde de judo à Tbilissi en Géorgie, avec l’intention de rafler une médaille d’or pour l’Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent une injonction de la part des autorités de la République islamique : au prétexte que Leila risque une confrontation avec une adversaire israélienne, elles exigent que cette dernière simule une blessure et déclare forfait. L’athlète se retrouve face à un choix cornélien : soit elle se soumet à l’exigence de son pays, soit elle s’en démet pour réaliser son rêve, mais avec le risque de devenir une paria et de mettre en danger sa famille restée en Iran…
Pour son premier film en tant que réalisatrice, l’actrice iranienne Zar Amir, née à Téhéran il y a 43 ans et désormais réfugiée en France, a choisi le biais du thriller sportif pour dénoncer l’emprise implacable du régime des mollahs iraniens sur les femmes, jusque dans le domaine du sport de haute compétition. S’inspirant de faits réels, filmé dans un somptueux noir et blanc, son Tatami est sans aucun doute l’un des pamphlets les plus efficaces jamais tournés contre le régime iranien. Comme en suprême pied-de-nez envers ce dernier, la comédienne cinéaste l’a co-réalisé avec l’israélien Guy Nattiv. Un film choc, nécessaire, et même indispensable.
Recommandation: 4 cœurs
Dominique Poncet
À son image de Thierry de Peretti - Avec Clara-Maria Laredo, Marc’Antonu Mozziconacci, Louis Starace…
Antonia (Clara-Maria Laredo) est une jeune photographe officiant pour le journal Corse-Matin. Son travail mais également ses amours et ses engagements se mélangent avec les événements politiques qui ont secoué l’Île de Beauté dans les années 1980 et 1990…
L’édition 2024 du Festival de Cannes regorgeait de belles découvertes venues de Corse. Outre Le Royaume de Julien Colonna (en salles le 13 novembre) qui concourait dans la section Un Certain Regard, il y avait également À son image, fascinant nouveau film de Thierry de Peretti (Les Apaches, Une Vie violente…), présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. Adapté du roman éponyme de Jérôme Ferrari, ce long-métrage analyse avec une précision presque documentaire la manière dont la Corse a été fortement bouleversée par de nombreux événements politiques et nationalistes, à la fin du XXème siècle. À la fois rigoureux mais également « opératique » à travers le destin funeste de son personnage principal (magnifiquement interprété par la jeune Clara-Maria Laredo), À son image est d’une puissance, il faut bien le dire, assez rare.
Recommandation : 4 cœurs
Antoine Le Fur
A l’ancienne d’Hervé Mimran - Avec Didier Bourdon, Gérard Darmon, Chantal Lauby…
Deux amis de toujours, un peu canailles sur les bords, apprennent par hasard que l’un des habitants de l’île bretonne où ils habitent a gagné le gros lot de la loterie nationale. Lorsqu’ils découvrent que ce gagnant est décédé son ticket à la main, ils décident d’organiser une arnaque au loto pour prendre sa place. Mais comme ce sont des escrocs sympathiques, ils vont mettre tout le village dans le coup…
Pour son quatrième long métrage, le réalisateur Hervé Mimran (New York, Un homme pressé) nous offre une comédie inspirée de Vieilles canailles, un film irlandais de 1998 délicieusement amoral, à qui les spectateurs britanniques avaient réservé un accueil plus que chaleureux. Bien que formellement très classique, cette version française d’une arnaque « bon enfant » a toutes les chances de séduire les amateurs hexagonaux de comédie. D’abord parce qu’elle met en scène un duo d’acteurs inédit qui fonctionne à merveille : Didier Bourdon et Gérard Darmon (Les deux comédiens semblent s’amuser comme des fous !). Ensuite parce qu’elle a été tournée en grande partie dans le Finistère, l’un des départements les plus « cinégéniques » de France. Chaleureux et généreux.
Recommandation: 3 cœurs
Dominique Poncet
Mi Bestia de Camila Beltràn - Avec Stella Martinez, Mallely Aleyda Murillo Rivas, Hector Sanchez…
Bogota 1996. A quelques jours d’une éclipse lunaire, une étrange rumeur s’est mise à circuler dans la ville : quand l’éclipse arrivera, le diable l’accompagnera. La population est d’autant plus troublée que dans la région, les disparitions mystérieuses de jeunes filles augmentent. Mila, une collégienne de 13 ans, est particulièrement secouée par cette prophétie. Autour d’elle, le monde lui semble de plus en plus étrange et elle sent son corps se transformer. Le diable tant annoncé aurait-il décidé de prendre possession de son corps?…
Pour son premier long métrage, la réalisatrice colombienne Camila Beltràn a eu l’idée d’emprunter au film fantastique pour traiter des difficultés des adolescentes colombiennes à passer à l’âge adulte. Hélas, malgré la réussite indéniable de ses effets spéciaux et de ses maquillages, malgré aussi la superbe prestation de la jeune Stella Martinez, ce récit d’émancipation ennuie assez vite. La faute en incombe à la lourdeur du processus narratif qui « surmultiplie » les métaphores. Pour les amateurs de cinéma expérimental.
Recommandation : 2 coeurs
Dominique Poncet
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