A voir également au cinéma cette semaine

• Longlegs d’Oz Perkins- Avec Nicolas Cage, Maika Monroe, Alicia Witt, Blair Underwood…

Lee Harker (Maika Monroe) est une jeune agente FBI talentueuse, affectée sur une sordide affaire de meurtres, aux frontières de l’occulte. Derrière ces tueries, un impitoyable tueur en série, le mystérieux Longlegs (Nicolas Cage), aussi violent que insaisissable. D’autant plus que ce dernier semble avoir un lien bien particulier avec Lee Harker…

 En une poignée de films, Oz Perkins (fils du célèbre acteur Anthony Perkins) est devenu l’un des maîtres du cinéma d’épouvante. Son nouveau long-métrage, Longlegs, promet de hanter les nuits des spectateurs pendant longtemps. Si la réussite d’un film d’horreur se mesure aux frayeurs qu’il procure, alors cette nouvelle proposition cinématographique du réalisateur américain est assurément réussie. Dommage que le scénario soit assez confus et que la résolution de l’intrigue se révèle décevante. Reste la performance proprement hallucinante de Nicolas Cage, l’une des plus dingues de sa carrière.

Recommandation : 2 cœurs

Antoine Le Fur

• Les gens d’à côté d'André Téchiné - Avec Isabelle Huppert, Hafsia Herzi, Nahuel Perez Biscayart…

 Agent spécialisée de la police scientifique, Lucie (Isabelle Huppert), proche de la retraite, est obnubilée par le suicide de son mari, qui était également policier. Un jour, son quotidien solitaire est troublé par l’arrivée, dans son lotissement, d'un jeune couple, Julia (Hafsia Herzi) et Yann ( Nahuel Pérez Biscayart), ainsi que de sa petite fille, Rose. Alors que Lucie se prend d’affection pour cette famille, elle découvre que le père est aussi un casseur de flics au lourd casier judiciaire. Coincée  entre sa conscience professionnelle et son amitié naissante pour ses nouveaux voisins, Lucie vacille…

On le sait depuis ses débuts, André Téchiné est un cinéaste pudique et sensible, ce qui ne l’empêche pas de bousculer les gens avec des  sujets qui interpellent, et des personnages parfois radicaux, mais dont il dont il aime à démontrer qu’ils ne sont jamais tout d’un bloc. Une manière pour cet humaniste de laisser toujours une porte ouverte pour le vivre ensemble. Témoin encore son dernier opus, en forme de chronique sociale, dans lequel il fait la preuve que deux univers antagonistes peuvent cohabiter. Comme à son habitude, pour défendre son histoire,  le réalisateur de Ma Saison préférée a fait appel à des acteurs de premier plan dont, dans les trois rôles principaux, Isabelle Huppert, Hafsia Herzi et Nahuel Pérez Biscayart. 

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

• La récréation de juillet  de Pablo, Joseph Rozé- Avec Andranic Manet, Alassane Diong, Alba-Gaïa Bellugi, Carla Audebaud…

 Gaspard (Andranic Manet) vient de perdre sa sœur jumelle. Plutôt que de faire son deuil seul de son côté, ce jeune professeur de musique décide de réunir ses anciens meilleurs amis dans le collège désert de leur adolescence, en plein mois de juillet. Cette réunion improvisée va progressivement faire remonter des souvenirs à la joyeuse bande…

Il y a un charme évident qui se dégage de La Récréation de juillet, premier long-métrage du tandem Pablo Cotten / Joseph Rozé. Tantôt léger, tantôt mélancolique, ce film est certainement l’une des plus jolies surprises de ces derniers mois du cinéma français. Une belle découverte, portée par l’interprétation irréprochable de jeunes comédiens prometteurs, en particulier celle du magnétique Andranic Manet.

Recommandation: 4 coeurs

Antoine Le Fur

• Le Médium d’Emmanuel Laskar- Avec Emmanuel Laskar, Louise Bourgoin, Maud Wyler…

Prof de musique dans une école, Michael (Emmanuel Laskar) a reçu de sa mère le don de médium. A la mort de celle-ci, tout son village espère qu’il va prendre sa relève. Mais lui, est beaucoup trop préoccupé par son chagrin et ses problèmes de cœur, pour s’occuper des autres. Jusqu’au jour où Alicia (Louise Bourgoin), culpabilisée par la disparition de son compagnon, vient lui demander d’entrer en relation avec son mari défunt…

Pour son premier film, Emmanuel Laskar (membre de la troupe des Chiens de Navarre) a joué les risque-tout. A la fois derrière et devant la caméra, il a concocté une comédie romantique sur fond de fantômes. Tout n’est pas totalement réussi  dans ce Médium qui frise parfois l’absurde, mais tourné dans  la belle et délicate lumière du Midi, il distille avec douceur, la mélancolie qui s’échappe souvent de ceux qui ont subi des deuils. Les comédiens sont formidables… Séduisant, fragile et délicat, comme une aquarelle.

Recommandation : 3 cœurs

Dominique  Poncet

• Sons de Gustav Möller. Avec Sidse Babett Knudsen, Sebastian Bull, Dar Salim …

Eva (Sidse Babett Knudsen) est une gardienne de prison exemplaire. Sa vie bascule le jour où un jeune homme lié à son passé, Mikkel (Sebastian Bull), est transféré dans l’établissement pénitentiaire où elle travaille. Eva décide alors de demander sa mutation dans l’unité, réputée la plus violente de la prison, où est détenu ce nouveau prisonnier…

 En 2018, le Suédois Gustav Möller réalisait son premier long-métrage, The Guilty. Un film d’une incroyable intensité qui révélait un cinéaste à surveiller. Malheureusement, son nouveau film, Sons, ne confirme pas vraiment les espoirs mis en lui. Malgré un sujet de départ assez intriguant et une Sidse Babett Knudsen de nouveau très convaincante, ce drame mâtiné de thriller n’arrive jamais à captiver totalement le spectateur. La faute à une mise en scène peu inspirée et un scénario paresseux. 

 Recommandation : 2 cœurs 

Antoine Le Fur