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La Gardav Thomas Lemoine et Dimitri Lemoine - Avec Thomas Lemoine, Gaël Tavares, Pierre Lottin, Lionnel Astier…
Mathieu (Thomas Lemoine) est un jeune acteur qui galère. Lorsque son ami Ousmane (Gaël Tavares) lui propose de tourner dans un clip de rap, il accepte. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévues…
La Gardav est une vraie entreprise familiale. En plus d’interpréter le rôle principal, Thomas Lemoine coréalise le film avec son frère Dimitri et en signe le scénario avec sa mère Christiane. Drôle et cocasse, ce long-métrage l’est assurément et à plus d’une reprise. Malgré tout, le film ne fait pas toujours dans la dentelle et est même assez lourd. En résulte un film plutôt bancal mais qui demeure un honnête divertissement.
Recommandation: 3 cœurs
Antoine Le Fur
Rendez-vous avec Pol Pot de Rithy Panh - Avec Irène Jacob, Grégoire Colin, Cyril Gueï…
Cambodge, 1978. Trois journalistes français (Irène Jacob, Grégoire Colin et Cyril Gueï) sont invités par les Khmers rouges à réaliser une interview exclusive du chef du régime, Pol Pot. Avant leur rencontre avec le dictateur, les autorités leur proposent une visite du pays. Tout semble calme, organisé, édénique . Mais le photographe du trio s’aperçoit que la réalité du pays est toute autre. L’horreur finit par se révéler. Le voyage des Français se transforme en cauchemar.
Célèbre pour ses documentaires autour du Cambodge et de son génocide (S21, La machine de mort khmère rouge, L’Image manquante…), Rithy Panh, qui est un rescapé de cette tragédie, a choisi, une nouvelle fois, de traiter de son sujet de prédilection. La surprise vient qu’il le fait, à travers un genre qui n’est pas son favori : la fiction. Mais une fiction inspirée par le livre que la journaliste américaine Elizabeth Becker écrivit à son retour du Cambodge où elle était partie avec un confrère et un universitaire marxiste écossais (qui n’en revint jamais). Tout s’appuie donc quand même sur le réel dans ce Rendez-vous avec Pol Pot, et comme son réalisateur se refuse à reconstituer l’horreur, il donne, tour à tour, soit à la voir, par l’emploi d’images d’archives (habilement mêlées à la fiction), soit à l’imaginer, notamment grâce à des figurines de terre cuite, d’une efficacité glaçante (comme dans L’Image manquante). On sort de ce film, saisissant, déchirant et formellement très réussi, à la fois sidéré et terrifié.
Recommandation: 4 coeurs
Dominique Poncet
En attendant la nuit de Céline Rouzet - Avec Mathias Legoût Hammond, Céleste Brunnquell, Elodie Bouchez…
Philémon (Mathias Legoût Hammond) est un adolescent pas comme les autres. Pour survivre, il a besoin de sang humain. Une particularité dont sa famille s’accommode depuis sa plus tendre enfance. Le jour où ils emménagent dans une banlieue pavillonnaire en apparence paisible, les choses se gâtent. Surtout lorsque Philémon tombe amoureux de la belle Camila (Céleste Brunnquell)…
Il y a deux ans, Céline Rouzet marquait les esprits avec son documentaire choc, 140 km à l’Ouest du paradis, qui évoquait l’expropriation des Papous. La voici de retour derrière la caméra dans un genre totalement différent, celui du film de genre. Avec En attendant la nuit, la réalisatrice signe une œuvre qui revisite avec intensité le mythe du vampire. Envoûtant et angoissant, le long-métrage révèle en prime un comédien au magnétisme indéniable en la personne de Mathias Legoût Hammond.
Recommandation : 4 coeurs.
Antoine Le Fur
Dissidente de Pier-Philippe Chevigny - Avec Ariane Castellanos, Marc-André Grondin…
De nos jours, dans la vallée du Richelieu, région agricole du Québec… Ariane ( Ariane Castellanos) est embauchée comme traductrice français-espagnol dans une usine employant des ouvriers guatémaltèques. Très rapidement, elle se rend compte que leurs conditions de travail sont déplorables. Choquée et écœurée, elle va entreprendre une résistance quotidienne pour lutter contre l’exploitation dont ces employés sont victimes. Forcément à ses risques et périls.
Pour son premier long métrage, le réalisateur québécois Pier- Philippe Chevigny ( déjà multi-primé pour ses courts-métrages dont, en 2019, Recrue) met les pieds dans le plat de l’injustice sociale et de l’exploitation quasi esclavagiste des travailleurs étrangers, dans certaines entreprises capitalistes. Son scénario est subtil, qui met en scène une femme en devoir de choisir entre la conservation de ses intérêts et la défense de ses concitoyens, dont les employeurs bafouent les droits élémentaires et la dignité. Déchirant et bouleversant, ce film, inspiré d’une histoire vraie, a obtenu le Grand Prix et le Prix du public au dernier festival de Saint-Jean-de-Luz, et aussi, avant hier, le Prix du meilleur scénario au Festival du film de Demain. Il a valu également le prix d’interprétation féminine à Ariane Castellanos à ces deux festivals. Assurément, Pier-Philippe Chevigny est un cinéaste à suivre.
Recommandation: 4 coeurs
Dominique Poncet
Orlando, ma biographie politique de Paul B. Preciado- documentaire.
En 1928, Virginia Woolf signait avec son Orlando, un livre qui allait marquer l’histoire de la littérature. Pour la première fois dans un roman, un personnage changeait de sexe au cours de l’histoire. Près d’un siècle plus tard, l’écrivain et activiste trans Paul B. Preciado décide d’envoyer une lettre cinématographique à la célèbre romancière. Son mythique Orlando est sorti de sa fiction et vit des vies qu’elle n’aurait jamais pu imaginer…
Orlando, ma biographie politique est un drôle d’objet cinématographique. Entre le documentaire et l’essai, ce long-métrage assez fascinant de Paul B. Preciado est parfois un peu trop confus dans son propos et a tendance à perdre le spectateur. Reste une sincérité indéniable et le mérite d’aborder un sujet éminemment actuel. Intriguant.
Recommandation: 3 coeurs
Antoine Le Fur
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