A voir également au cinéma cette semaine

Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Et aussi

  • Les Vieux de Claude Drexel- documentaire

Comme le titre l’annonce, il faut le dire tout de go : « elles » sont vieilles, « ils » sont vieux. Mais, à part le fait d’être tous nés avant le début de la Seconde Guerre mondiale, qui est ici leur seul point commun, aucun de ces « vieux » ne se  ressemble. Drôles, émouvants ou rebelles, riches ou pauvres, anciens patrons, ouvriers ou paysans,  « ils », ou « elles » sont tou(te)s différent(e)s. Chacun a traversé l‘Histoire à sa façon, et c’est une merveille de les entendre parler de leur vie, de leur solitude, de la guerre et, évidemment, de leur… âge.

Pour son quatrième long métrage, le documentariste Claus Drexel (Au bord du monde, America et Au cœur du bois) a choisi d’aller à la rencontre de cette catégorie de gens  qui appartiennent au « quatrième âge », et de les écouter, eux, à qui, aujourd’hui, on ne donne plus que (très) rarement la parole. Pour qu’on entende au mieux leur « voix », le cinéaste  a choisi un « filmage » simple : des plans fixes. Mais il a « chiadé » ses cadres et ses lumières. Le résultat est  magnifique, édifiant, émouvant. Paradoxalement, Les Vieux est une des plus belles leçons de vie (et d’humanité) qu’il nous ait été donné de voir depuis longtemps. Une découverte. Sans doute le film le plus réussi du réalisateur.

Recommandation: 4 cœurs.

Dominique Poncet 

 

  • Le Temps du voyage d’Henri-François Imbert- documentaire

En 1940, le Gouvernement de Vichy ordonnait l’internement de toutes les personnes dites « nomades » de France. Ainsi, 6500 Tsiganes furent enfermés dans des camps répartis sur l’ensemble du pays, malgré leur nationalité française. Henri-François Imbert est parti à la rencontre des Tsiganes d’aujourd’hui, encore marqués par ce terrible passé…

Le Temps du voyage est le deuxième volet du diptyque que consacre Henri-François Imbert sur l’internement en France au cours de la Seconde Guerre mondiale, 21 ans après la sortie de No pasarán, album souvenir. Si ce nouveau documentaire n’est pas vraiment surprenant au niveau de sa forme et aurait gagné à davantage d’originalité au niveau de la narration, il est en revanche particulièrement édifiant et s’impose comme une réflexion remarquable sur le sort des Tsiganes, si longtemps « invisibilisés ».

 Recommandation: 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • N’avoue jamais d’Ivan Calbérac- Avec André Dussollier, Sabine Azéma et Thierry Lhermitte…

Lorsqu’il découvre par hasard qu’Annie, sa femme tant aimée (Sabine Azéma) l’a trompé il y a quarante, François Marsault,  un ancien haut gradé de la marine (André Dussollier) pète un plomb. La seule solution qui s’impose chez cet homme de grands principes est le divorce, mais, avant, il est bien décidé à aller casser la figure de celui qui avait essayé de lui voler son épouse (Thierry Lhermitte). Pour essayer de limiter les dégâts, Annie décide de l’accompagner…

On avait quitté Ivan Calbérac il y a deux ans sur une romance (La Dégustation), on le retrouve aujourd’hui pour  une comédie de mœurs évoquant l’adultère…  Décidément ce cinéaste-dramaturge -  il est l’auteur, entre autres, de Glenn, la naissance d’un prodige, une  passionnante variation autour du pianiste Glenn Gould) - aime surprendre. Si on a toujours un plaisir fou à le retrouver, c’est qu’il sait , comme peu aujourd’hui, donner à ses personnages une grande humanité. Son autre atout est d’avoir un grand sens des castings. Il a reformé, ici, l’un des couples  les plus populaires du cinéma français, Sabine Azéma et André Dussollier. Fastoche et banal ? Pas tant que ça, parce que pour la première fois, il a osé faire se disputer ces deux inséparables (ils ont été mariés douze fois à l’écran !) devant une caméra, avec pour « arbitre », un comédien venu d’un autre univers, l’irrésistible Thierry Lhermitte. Comment ne pas craquer  devant ces monstres sacrés réunis pour le meilleur, pour le rire et l’émotion ? Malicieux, délicieux et en plus, ensoleillé !

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Back to black de Sam Taylor-Johnson- Avec Marisa Abela, Jack O’Connell, Eddie Marsan…

Jeune chanteuse londonienne inspirée par le jazz, Amy Winehouse (Marisa Abela) fait la rencontre de Blake Fielder-Civil (Jack O’Connell) dans un pub. Cette idylle des plus orageuses aboutira à l’un des plus grands albums du XXIème siècle, Back to Black

Quelques semaines après Bob Marley, voici que la non moins légendaire Amy Winehouse a droit à son biopic, près de treize ans après sa disparition. Réalisé par Sam Taylor-Johnson (qui avait déjà signé Nowhere Boy sur la jeunesse de John Lennon), Back To Black se révèle plutôt convaincant dans sa première partie lorsqu’il est question de montrer Amy Winehouse à ses débuts, au moment de la sortie de son premier album Frank. La deuxième partie, plus convenue, n’a rien d’inoubliable et peine à surprendre le spectateur malgré la prestation tout à fait remarquable de la révélation Marisa Abela.

 Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Marilù, rencontre avec une femme remarquable de Sandrine Dumas- Documentaire.

Née en Argentine d’une mère prussienne et d’un père italien, Marilù Marini  est une actrice dont la démesure, la liberté et l’exubérance ont marqué tous ceux qui l’ont vue jouer.  Venue  se réfugier en France, elle a d’abord été remarquée chez Alfredo Arias - avec lequel elle a fondé l’inoubliable groupe Tsé - avant de défendre un répertoire très étendu, qui ira des pièces sulfureuses de Copi  aux drames de Beckett… Aujourd’hui, âgée de 80 ans, cette interprète sans pareille continue d’ “incendier” les scènes où elle se produit…C’est le portrait de cette artiste sans équivalent -  qui faillit être danseuse - que nous propose  Sandrine Dumas. Tourné entre 2016 et 2022,  il est à la fois poétique, drôle et nostalgique. Édifiant aussi, sur le métier d’acteur. On y comprend ce que ce métier exige de travail, de générosité, de précision, d’angoisse et surtout de passion. Enthousiasmant. 

Recommandation: 3 cœurs 

Dominique Poncet

 

  • Sky Dome 2123 de Tibor Banoczki, Sarolta Szabo- Animation

En 2123, la Terre a été ravagée par la sécheresse. Pour pallier ce fléau, l’humanité est contrainte de sacrifier une partie de la population. Toute personne de plus de cinquante ans sera transformée en arbre. Lorsque Nora (Zsófia Szamosi), la femme de Stefan (Tamás Keresztes), se retrouve prématurément condamnée par le système, ce dernier décide de tout faire pour sauver celle qu’il aime d’un terrible destin…

Il se dégage une poésie indéniable de Sky Dome 2123, passionnant film d’animation du duo de réalisateurs hongrois Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó. Remarqué dans de nombreux festivals (Berlin, Annecy…), ce long-métrage séduit par sa délicatesse et la manière dont il revisite le cinéma d’anticipation. Malgré une baisse de régime notable à mi-parcours, ce singulier objet cinématographique reste tout de même une belle surprise qu’il serait dommage de ne pas découvrir en salles.

Recommandation: 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Première affaire de Victoria Musiedlak- Avec Noée Abita, Alexis Neises, Anders Danielsen Lie…

Jeune avocate diplômée et donc sans aucune expérience, Nora (Noée Abita) se retrouve, du jour au lendemain, propulsée dans sa première affaire pénale :  prendre la « défense » d’un jeune homme de 18 ans soupçonné de meurtre. De sa première garde à vue au suivi de l’instruction, elle va découvrir la cruauté du monde qui l’entoure. Emportée dans sa nouvelle vie, Nora va multiplier les erreurs…

Pour son premier long métrage, Victoria Musiedlak  nous plonge dans les arcanes du monde judiciaire, à travers le portrait d’une avocate débutante. Inégal, mais intéressant et touchant, et surtout en l’occurrence très bien « défendu » par Noée Abita (Slalom) qui crève une nouvelle fois, l’écran.

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

 

  • L’Échappée d’Anthony Chen - Avec Cynthia Erivo, Alia  Shawkat, Ibrahima Ba…

Libérienne ayant fui son pays après le massacre de sa famille, Jacqueline a trouvé refuge sur une île grecque paradisiaque. Elle essaie d’y survivre en faisant des massages aux touristes, tout en essayant de s’y rendre la plus invisible possible. Personne, d’ailleurs, ne semble la remarquer. Jusqu’au jour où elle rencontre Callie, une guide touristique américaine, qui devient son ange gardien. Jacqueline va-t-elle enfin réussir à affronter les terribles fantômes de son passé?

Le réalisateur singapourien Anthony Chen (Caméra d’Or à Cannes en 2013 pour Ilo Ilo) change de langue et de continent. Après Un hiver à Yanji, réalisé en Chine, il adapte, en anglais, le roman de l’américain Alexander Maksik, La mesure de la dérive (A Marker to Measure Drift), un livre fort et poignant qui, à travers le portrait d’une jeune exilée africaine, traite du difficile retour à la « normalité » pour les migrants venus de pays en proie aux guerres civiles. La sobriété de son film, aussi bien dans ses dialogues que dans ses décors est signifiante, qui rend inutiles les explications  sur le dénuement matériel et moral de son héroïne (incarnée magnifiquement par Cynthia Erivo). En ces temps de « spectacularisation » et de déballage à tout va, ce parti pris  de minimalisme était assez culotté. C’est pourtant ce qui rend magnétique cette Echappée, 

Recommandation : 3 coeurs

Dominique Poncet

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Vous pourriez aussi être intéressé