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- THE SON de Florian Zeller - Avec Hugh Jackman, Laura Dern, Vanessa Kirby, ZEN McGrath …
A New York, Kate (Laura Dern) rend visite à son ex-mari (Hugh Jackman) : elle ne comprend plus son fils Nicolas de 17ans (Zen McGrath) qui ne tourne plus rond, dont elle a appris qu’il sèche le lycée depuis plus d’un mois, et qui, apparemment souhaiterait vivre désormais avec son père, qui vient tout juste d’avoir un autre enfant avec sa nouvelle compagne. Au début, tout semble aller bien, mais de nouveau tout se déglingue chez Antoine. Diagnostiqué en dépression profonde, il est interné. Très vite, trop vite, il va demander à sortir. Les parents accèdent à sa volonté, et…
Après The Father en 2020 (qui avait raflé deux Oscars), le dramaturge français et désormais réalisateur, Florian Zeller adapte la seconde des trois pièces qu’il a consacrées à la famille. Interrogeant la difficulté à être parent face à un ado qui perd pied, The Son offre à Hugh Jackman un de ses plus grands rôles. Vulnérable, tourmenté, sincère et attentif, le comédien australien de 54 ans (le Wolverine des X-Men) est magistral. Le reste de la distribution dont Laura Dern et Anthony Hopkins ne l’est pas moins. Aucun bémol dans ce film d’une photo irréprochable et d’une mécanique implacable . Tout juste peut-on regretter que, sans doute par peur de tomber dans le mélo, il laisse volontairement l’émotion à distance, jusqu’à la scène finale .
Dominique Poncet
Recommandation : 4 cœurs.
- La Syndicaliste de Jean-Paul Salomé. Avec Isabelle Huppert, Grégory Gadebois, Marina Foïs…
Maureen Kearney (Isabelle Huppert) est représente syndicale chez Areva, l’un des fleurons de l’industrie française. Opiniâtre et d’une franchise à toute épreuve, elle est autant appréciée que détestée. Considérée comme une lanceuse d’alertes, elle subit de violentes pressions politiques alors qu’elle travaille sur un dossier sensible autour du nucléaire français. Sa vie bascule le jour où elle est sauvagement agressée chez elle…
En 2020 dans La Daronne, Jean-Paul Salomé confiait à l’excellente Isabelle Huppert le rôle de Patience Portefeux, interprète franco-arabe pour la police qui devenait du jour au lendemain une impératrice du trafic de drogue. Une comédie déjantée qui laisse aujourd’hui la place à un nouveau film du tandem Isabelle Huppert / Jean-Paul Salomé. Mais ne vous y trompez pas, La Syndicaliste n’a rien d’un film drôle puisqu’il revient sur l’un des faits divers les plus mystérieux de ces dernières années : la terrible agression de Maureen Kearney, ancienne responsable syndicale chez Areva, en décembre 2012. Un acte pour lequel les coupables n’ont jamais été identifiés et qui a valu à la victime des accusations de mythomanie. Et si Maureen Kearney avait tout inventé et mis en scène son agression ? Une des nombreuses pistes que Jean-Paul Salomé explore dans ce film, certes efficace et fouillé, mais assez pauvre dans ses différents enjeux cinématographiques. Reste la performance bluffante et incroyable d’Isabelle Huppert, en Maureen Kearney plus vraie que nature.
Antoine Le Fur
Recommandation : 3 cœurs
- N’OUBLIE PAS LES FLEURS de Genki Kawamura - Avec Masaki SUDA, Miedo Harada, Masami Nagasawa …
Lors d’un réveillon du nouvel an, alors qu’il fait un froid glacial, Izumi retrouve sa mère Yuriko, professeur de piano, assise sur le banc d’un parc. Malgré la douce insistance de cette dernière, il la quitte pour sa femme qui attend un bébé…Quelques mois plus tard, Yuriko, dont le comportement devient de plus en plus erratique est diagnostiquée Alzeihmer. Au fur et à mesure que la mémoire de cette femme si délicate s’enfuie, les souvenirs d’Izumi, avec elle, qui l’a élevé seule, affluent. Les allers et retours entre scènes du présent et celles du passé se multiplient, d’abord colorés, puis de plus en plus crépusculaires. La maladie parviendra-t-elle à resserrer les liens entre la mère et le fils, avant qu’il ne soit trop tard ?
Phénomène japonais des lettres (plus d’un million d’exemplaires vendus à travers le monde de son Deux milliards de battements de cœur), Genki Kawamura se lance dans le long métrage en adaptant son propre roman éponyme : le récit d’une femme pianiste atteinte d’Alzeihmer dont l’univers mental se brouille sur fond de musiques de Bach. Ce pourrait être sinistre, mais comme son titre le sous-entend, ou presque, N’oublie pas les fleurs réussit à rester solaire. Solaire, mais aussi doux, sobre et d’une fluidité bouleversante. Pas étonnant que ce premier film ait remporté le Prix de la Meilleure Réalisation au dernier Festival de San Sebastian.
Dominique Poncet
Recommandation : 4 cœurs
- Goutte d’or de Clément Cogitore. Avec Karim Leklou, Malik Zidi, Farida Ouchani…
Ramsès (Karim Leklou)a trente-cinq ans et tient un cabinet de voyance dans le quartier de la Goutte d’or, à Paris. Peu scrupuleux, le jeune homme arnaque ses clients en les manipulant habilement. Son commerce se porte à merveille jusqu’au jour où un groupe d’enfants des rues, originaires du Maroc, vient perturber l’équilibre du quartier. C’est alors que Ramsès a une vision…
Clément Cogitore est un cinéaste assez insaisissable. Réalisateur d’un film de guerre (Ni le ciel ni la terre), d’un documentaire sur deux familles dans la taïga sibérienne (Braguino) ou encore metteur en scène pour l’Opéra de Paris (Les Indes Galantes d’après Jean-Philippe Rameau), il propose une œuvre éminemment contemporaine qui séduit autant qu’elle peut laisser de marbre. Goutte d’or, son dernier long-métrage présenté lors de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes en 2022, appartient malheureusement à la seconde option. Confus et prétentieux, le film peine à captiver malgré un Karim Leklou qui trouve là l’un de ses meilleurs rôles.
Antoine Le Fur
Recommandation : 2 cœurs
- LES PETITES VICTOIRES de Mélanie Auffret- Avec Julia Piaton, Michel Blanc…
En Bretagne, dans le village déserté de Kerguen, Alice, sa maire-institutrice (Julie Piaton, délicieusement combattive) se (dé)bat pour éviter la fermeture de son école où s’est inscrit Emile, un sexagénaire bougon et illettré (Michel Blanc ). Entre ses occupations de maire et ses obligations d’enseignante, les journées d’Alice sont bien remplies. Mais les problèmes s’accumulent…
Décidément la désertification des campagnes inspire Mélanie Auffret. Après son délicieux Roxane, où un producteur d’œufs déclamait du Cyrano de Bergerac à ses poules dans l’espoir d’améliorer leur ponte, voici Les petites victoires, une comédie non moins savoureuse qui plaide, avec un militantisme optimiste et touchant, pour le repeuplement des villages. Très bien écrite, portée par une bande d’acteurs épatants (Julia Piaton et Michel Blanc en tête), elle a raflé deux récompenses à l’Alpe d’Huez, le Prix spécial du Jury et le Prix du Public. Marrant et émouvant.
Dominique Poncet
Recommandation : 3 coeurs
- Si tu es un homme de Simon Panay - Sortie le 22 février
Opio a treize ans et vit au Burkina-Faso, près de la mine d’or de Perkoa. À peine sorti de l’enfance et le voilà qui déjà travaille en surface, avec pour seul salaire mensuel un sac de cailloux. Mais l’opportunité d’une formation professionnelle, signe d’un avenir meilleur, se dessine pour le jeune garçon. En attendant, Opio doit payer les frais de scolarité nécessaires. Pour ce faire, il demande à son patron le droit de descendre dans les galeries souterraines où l’on dit que les hommes peuvent devenir riches…
Si tu es un homme est un film plutôt fascinant. Pour son premier long-métrage, le documentariste Simon Panay plonge le spectateur dans l’univers des mines d’or à travers l’histoire d’Opio pour qui de nouveaux horizons vont, paradoxalement, d’abord se trouver sous terre. Contemplatif, le documentaire s’égare parfois en cours de route mais éclaire sous un angle inédit la problématique du travail des enfants.
Antoine Le Fur
Recommandation : 3 cœurs
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