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- L’Arche de Noé de Bryan Marciano - Avec Valérie Lemercier, Finnegan Oldfield, Olivier Claverie…
Noëlle (Valérie Lemercier) dirige une association qui vient en aide à des jeunes issus de la communauté LGBTQIA+, mis à la rue par leur famille. Ces derniers ont six mois pour tenter de trouver un travail, un logement et se faire une place dans la société. Une course contre la montre s’engage pour Noëlle et Alex (Finnegan Oldfield), un jeune homme fraîchement arrivé pour l’aider dans sa mission…
Premier long-métrage réalisé par Bryan Marciano, L’Arche de Noé est un film éminemment nécessaire. Si sa dimension politique est certes louable, on peut toutefois lui reprocher plusieurs faiblesses cinématographiques. En choisissant de faire un film choral, le réalisateur donne plus l’impression de survoler certaines intrigues plutôt que de s’y intéresser en profondeur. Un long-métrage qui donne un goût d’inachevé malgré le duo détonnant que forment les excellents Valérie Lemercier et Finnegan Oldfield.
Recommandation : 2 cœurs
Antoine Le Fur
- Je ne suis pas un héros de Rudy Milstein - Avec Vincent Dedienne, Géraldine Nakache, Isabelle Nanty, Sam Karmann…
Avocat trentenaire, Louis (Vincent Dedienne) est tellement naïf et gentil qu’il en est devenu invisible auprès de son entourage. Il a beau faire pour se faire respecter et aimer, collègues, amis, famille, tout le monde lui marche sur les pieds. Quand il annonce, en toute bonne foi, qu’il est atteint d’un cancer, il voit le regard des autres changer : on fait attention à lui, on lui pose des questions et surtout…on écoute ses réponses. Alors, quand il apprend que ce diagnostic était faux et qu’en réalité, il est en parfaite santé, il décide de ne rien dire. Mais vivre dans le mensonge ne va pas s’avérer si facile…
Coup d’essai, coup de maître ! Pour son premier long métrage, Rudy Milstein, jusque-là essentiellement comédien de théâtre, propose un petit bijou de film. Une comédie comme on les aime, ancrée, biberonnée au cinéma anglo-saxon et à celui de Woody Allen. Finement écrite, drôle, touchante, élégante, un peu tragique et désespérée, un brin décalée aussi, elle bénéficie en plus d’une réalisation d’une belle efficacité et surtout d’un casting formidable (Isabelle Nanty, Géraldine Nakache, Sam Karmann…) en tête duquel un Vincent Dedienne parfait dans son rôle d’anti-héros empêtré dans ses problèmes et ses contradictions.
Recommandation : 4 cœurs
Dominique Poncet
- Rien à perdre de Delphine Deloget - Avec Virginie Efira, Félix Lefebvre, India Hair, Arieh Worthalter…
Sylvie (Virginie Efira) élève seule ses deux enfants, Jean-Jacques (Félix Lefebvre) et Sofiane (Alexis Tonetti). Une nuit, ce dernier se blesse alors qu’il se trouve seul dans l’appartement familial pendant que sa mère est à son travail. Alertés, les services sociaux retirent la garde de Sofiane à Sylvie. Désemparée, elle se lance dans un combat pour récupérer son fils…
Sélectionné dans la catégorie Un Certain Regard lors du dernier festival de Cannes, Rien à perdre ne manque pas de bonnes intentions. Malheureusement, le premier long-métrage de Delphine Deloget n’y va pas de main morte quant aux idées reçues sur le prolétariat et les classes modestes. N’est pas Ken Loach ou les Frères Dardenne qui veut. D’habitude assez bluffante, Virginie Efira peine à convaincre en femme malmenée par la vie. Certainement pas son meilleur rôle.
Recommandation : 2 cœurs
Antoine Le Fur
- Augure de Baloji - Avec Marc Zinga, Yves-Marina Gnahoua, Lucie Debay…
Installé en France depuis 18 ans, Koffi décide de rendre visite à sa famille en République démocratique du Congo, afin de lui présenter sa femme enceinte de jumeaux et aussi de s’acquitter de sa dot pour les enfants. Patatras ! Sa mère lui réserve un accueil glacial; quant à son père, il demeure obstinément invisible. Est-ce parce que, dans son pays, Koffi est considéré comme un sorcier et qu’au Congo, on soupçonne les sorciers d’être doués de pouvoirs surnaturels et porteurs de malédictions?
Pour son entrée dans le cinéma, le rappeur belge d’origine congolaise Baloji a réalisé un film bouillonnant. Parce que ce premier long métrage aborde, pêle-mêle, de nombreux sujets comme le féminisme, le viol, le poids du patriarcat, la puissance des rites, il aurait pu être passionnant. Hélas, fourre-tout et décousu, il donne surtout le tournis. Restent la puissance indéniablement envoûtante de ses images, le dynamisme de son montage, sa plongée fascinante dans les rites tribaux congolais. Des atouts qui ont permis à Augure d’être choisi pour représenter la Belgique aux Oscars.
Recommandation : 2 cœurs
D. Poncet
- Testament de Denis Arcand - Avec Rémy Girard, Sophie Lorain, Marie-Mai…
Jean-Michel (Rémy Girard) a 70 ans et réside dans une maison de retraite. Depuis sa fenêtre, il observe le monde actuel qui ne correspond plus vraiment à celui qu’il a connu. Ne pensant plus rien devoir attendre de la vie, Jean-Michel va retrouver un second souffle auprès de Suzanne (Sophie Lorain), la mystérieuse et sévère directrice de la maison de retraite…
À 82 ans, Denys Arcand en a encore sous la pédale. C’est précisément ce que le spectateur se dit devant Testament, son réjouissant nouveau long-métrage dans lequel brille une nouvelle fois son acteur fétiche, l’excellent Rémy Girard. D’une ironie mordante et jubilatoire, le film ausculte avec pertinence plusieurs enjeux de la société contemporaine : le wokisme, les problématiques de genre, les questions identitaires... Un film qui fait du bien et qui confirme l’éternelle jeunesse d’un des plus grands cinéastes de sa génération.
Recommandation : 4 cœurs
Antoine Le Fur
- La Vénus d’argent d'Héléna Klotz - Avec Sofiane Zermani, Anna Mouglalis, Niels Schneider…
Jeanne (Pomme) est une jeune femme de 24 ans qui vit dans une caserne de banlieue en compagnie de son père gendarme (Grégoire Colin) et de ses jeunes frères et sœurs. Un univers qu’elle souhaite quitter pour celui de la finance. Déterminée, elle sera prête à tout pour se frayer un chemin dans cet univers impitoyable…
Quelle place une femme peut-elle se faire dans le monde de la finance ? Telle est l’une des questions que pose le nouveau film de Héléna Klotz (L’âge atomique). Dans La Vénus d’argent, la réalisatrice brosse un joli portrait tout en contrastes d’une jeune héroïne contemporaine, brillamment campée par la chanteuse Pomme qui réussit haut la main son baptême cinématographique. Dommage que le film pâtisse toutefois d’un défaut d’écriture, notamment quant à certains des personnages secondaires (comme celui de Niels Schneider) qui auraient gagné à être davantage exploités.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
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