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Et aussi
- Flo de Géraldine Danon- Avec Stéphane Gaillard, Alison Wheeler, Alexis Michalik, Pierre Deladonchamps…
Florence Arthaud (Stéphane Caillard) a dix-sept ans en 1974 lorsqu’elle est victime d’un terrible accident de la route. Au sortir d’une convalescence de plusieurs mois, cette jeune fille de bonne famille décide de tout quitter pour faire de la voile. Devenue une navigatrice unanimement reconnue, celle que l’on surnommera « La Petite fiancée de l’Atlantique » sera la seule femme à gagner la mythique course du Rhum en 1990. Et pourtant derrière les succès, Florence Arthaud a connu une vie faite de nombreux drames et désillusions…
Actrice, documentariste ou écrivaine, Géraldine Danon a plus d’une corde à son arc. La voici désormais cinéaste avec Flo, biopic sur la légendaire Florence Arthaud. Avec ce premier film de fiction, la réalisatrice rend hommage à celle qui fut son amie et qu’elle connaissait si bien. Si les bonnes intentions ne manquent pas, force est de constater que certains choix laissent assez perplexes, à l’image de cette romance inventée entre la navigatrice et Olivier de Kersauson. Reste la performance de la jeune Stéphane Caillard, particulièrement convaincante dans le rôle de La Petite fiancée de l’Atlantique.
Recommandation : 2 cœurs
Antoine Le Fur
- A l'intérieur de Vasilis Katsoupis - Avec Willem Dafoe, Gene Bervoets…
Après un cambriolage qui a mal tourné, Nemo (Willem Dafoe) se retrouve coincé dans un luxueux penthouse new yorkais, bourré d’œuvres hors de prix. Enfermé à l’intérieur - la porte d’entrée est bloquée, les vitres se révèlent incassables et son portable est hors réseau -, il va essayer de survivre. Mais entre le peu de nourriture qu’il trouve dans les placards et le mince filet d’eau qui s’échappe des robinets du lieu, ça s’avère très compliqué. Pour oublier sa faim et sa soif, passer le temps et chasser son angoisse, Nemo entreprend de nourrir son esprit. Mais en s’abîmant dans la contemplation des œuvres d’art qui l’entourent, il va se rendre compte de l’inanité de leur présence: à quoi peuvent servir des chefs-d’œuvre dont personne d’autre qu’un propriétaire, qui plus est le plus souvent absent, ne peut profiter…
Pour son deuxième film seulement, le réalisateur grec Vasilis Katsoupis (My Friend Larry Gus) s’était lancé un pari un peu fou : réaliser un film très graphique, dans un seul lieu, clos qui plus est, avec un seul personnage qui se pose essentiellement des questions très philosophiques ! Et il l’a gagné : A l’intérieur est tendu, inventif, et aussi visuellement très réussi. Seul hic : il n’est pas certain que tout le monde se passionne pour cette histoire solitaire et peu réaliste. C’est quitte ou double. Les admirateurs de l’immense et, ici, hypnotique Willem Dafoe, diront certainement Banco !…Haletant et d’une prenante austérité.
Recommandation : 3 cœurs
Dominique Poncet
- Portraits fantômes de Kleber Mendonça Filho- documentaire.
Recife, au Brésil, est une ville fascinante et secrète. Pour en percer les mystères, le réalisateur Kleber Mendonça Filho a réuni de nombreuses archives afin de proposer un voyage à travers le temps, le cinéma, l’urbanisme, le son et l’architecture. En creux, se dessine un hommage au cinéma et à ses salles sans lesquelles Recife ne serait pas tout à fait la même…
En 2012, Kleber Mendonça Filho faisait une entrée remarquée dans l’univers du septième art avec Les Bruits de Recife, son premier long-métrage de fiction qui fut par la suite choisi pour représenter son pays aux Oscars. Témoin des mutations de la société brésilienne, le réalisateur s’intéresse de nouveau à sa ville natale avec son intriguant Portraits fantômes, documentaire d’une belle densité aux allures de patchwork audiovisuel. Présenté en séance spéciale lors de la dernière édition du festival de Cannes, le film séduit par son originalité et son ambition formelle. Malgré un propos parfois éparpillé, ces Portraits fantômes demeurent comme de belles déclarations d’amour à ce pays si fascinant qu’est le Brésil.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
- Complètement cramé ! de Gilles Legardinier- Avec John Malkovich, Fanny Ardant, Émilie Dequenne…
Depuis la mort de sa femme, Andrew Blake (John Malkovich) n’a plus de goût à rien. Un ultime élan le pousse à aller revoir en France le magnifique château de Beauvillier où il l’avait rencontrée…Rien ne va se passer comme prévu. Lorsqu’il débarque au domaine, il se retrouve engagé, sur un quiproquo, comme majordome de sa belle et étrange propriétaire (Fanny Ardant), qui est secondée par une femme aussi énergique que décidée ( Emilie Dequenne). Face à ceux qu’il découvre aussi perdus que lui dans ce splendide endroit désormais déserté, Andrew, qui croyait sa vie finie, va être obligé de tout recommencer…
Avant d’être un film, Complètement cramé ! a d’abord été, en 2012, un livre au succès phénoménal (1 million de lecteurs). C’est sans doute son succès qui a incité son auteur, Gilles Legardinier, à le porter lui-même, à l’écran, et qui, dans la foulée, a aussi permis au primo-réalisateur de réunir un casting cinq étoiles. Les fans du livre seront sans doute contents de voir incarnés, sur grand écran, et par des acteurs de renom, les personnages d’une histoire dont, sur le papier, la loufoquerie et la philosophie de conte de fée (« Il faut garder espoir même quand on n’y croit plus ! ») les avait fait rêver. Les autres verront pour leur part un film, certes « feel good », mais handicapé par une réalisation maladroite et une direction d’acteurs incertaine. Restent, qui n’est pas rien, un récit surprenant en forme de fable, la prestation, comme d’habitude, éblouissante de sincérité d’Emilie Dequenne et la beauté des décors et des lumières.
Recommandation : 2 cœurs
Dominique Poncet
- Le Théorème de Marguerite d’Anna Novion - Avec Ella Rumpf, Jean-Pierre Darroussin, Clotilde Courau, Julien Frison (de la Comédie Française)…
Marguerite (Ella Rumpf) est une brillante élève à l’École Normale Supérieure. Passionnée par les mathématiques depuis son plus jeune âge, elle termine une thèse qu’elle doit bientôt présenter devant un parterre de chercheurs. Mais le jour de la présentation de ses travaux, la jeune femme fait une erreur qui bouleverse tous ses calculs et remet en question sa vocation de mathématicienne…
Il y a quelques mois sortait en salles La Voie Royale de Frédéric Mermoud, dans lequel une jeune fille tentait tant bien que mal de suivre les enseignements compliqués d’une classe préparatoire afin d’intégrer Polytechnique. La relation entre l’univers des mathématiques et les femmes est également au cœur du nouveau film d’Anna Novion. Après Les Grandes Personnes et Rendez-vous à Kiruna, ce nouveau long-métrage de la cinéaste franco-suédoise s’intéresse donc au parcours semé d’embûches d’une jeune intellectuelle campée par l’épatante Ella Rumpf. Malgré un sujet de base assez intéressant, le film ne convainc pas totalement en raison d’un scénario qui s’égare (à l’image de cette histoire d’amour entre l’héroïne et son camarade). Un film qui ne réconcilie pas tout à fait le spectateur avec cet univers si étrange qu’est celui des mathématiques.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
- Monsieur le maire de Karine Blanc et Michel Tavares- Avec Clovis Cornillac, Eyé Haïdara, Laurence Côte…
Maire d’une petite commune isolée des Alpes, Paul Barrat (Clovis Cornillac) ne sait plus où donner de la tête. En plus de gérer tous les « bobos » de ses administrés, il est face à deux énormes problèmes : empêcher la fermeture de son école, pour cause d’un nombre insuffisant d’élèves, et trouver des locataires pour les logements que sa municipalité a rénovés mais qui faute d’être situés dans un village attractif, ne trouvent pas preneurs. Alors que Paul cherche désespérément des solutions, voilà que débarque Joe-Lynn (Eyé Haïdara), une chanteuse de country au RSA, mère de deux enfants, qui se déclare prête à occuper un des logements vacants. D’abord réticent, Paul finit par l’accueillir. L’arrivée de cette petite famille monoparentale va lui permettre de garder son école ouverte. Et puis, ce qu’il va bientôt découvrir, la personnalité rayonnante et dynamique de Joe-Lynn va apporter un sacré coup de jeune à sa commune. Et si l’accueil de mères célibataires en situation difficile était une des solutions pour revitaliser les communes à l’abandon ?
Les longs métrages consacrés aux problèmes de la ruralité, parmi lesquels celui de la désertification des campagnes, ne sont pas légion. Il faut courir voir celui-là, aux allures de western, inspiré d’une histoire vraie, écrit d’une plume à la fois légère, précise, alerte, et parfois malicieuse, sans jamais tomber, ni dans le mélo ni dans la mièvrerie, ni, bien sûr, dans le militantisme. Réalisé très efficacement (mais sans esbroufe) dans les décors somptueux des montagnes alpines, il bénéficie d'une distribution formidable en tête de laquelle, deux acteurs au meilleur de leur talent : Eyé Haïdara, sensationnelle dans son rôle de chanteuse et de mère courage, et Clovis Cornillac, craquant dans son personnage de maire écartelé entre sa générosité et les devoirs de sa charge. Avec ce Monsieur le maire, un nouveau duo de réalisateurs vient de naître dans le monde du cinéma. Formé par Karine Blanc et Michel Tavares il n’a sans doute pas fini de faire parler de lui. Une découverte.
Recommandation : 4 cœurs
Dominique Poncet
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