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3/5

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  • Second tour  d’Albert Dupontel- Avec Cécile de France, Albert Dupontel, Nicolas Marié…

Mademoiselle Pove (Cécile de France) est une brillante journaliste politique qui s’ennuie dans une rédaction où elle officie désormais à la rubrique des sports. À l’occasion de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle, elle est néanmoins sollicitée pour couvrir l’événement dans lequel un candidat est annoncé comme le grand favori : Pierre-Henry Mercier (Albert Dupontel), un homme à l’intelligence supérieure et totalement novice en politique. Fascinée par ce dernier, Mademoiselle Pove se lance dans une folle quête qui va totalement changer sa vie…

Les films réalisés par Albert Dupontel sont toujours de petits événements cinématographiques. Jubilatoires, poétiques et décalés, ils rencontrent généralement la faveur de la critique et du public et n’ont généralement aucun mal à dépasser le million d’entrées en salles. Est-ce que cela sera le cas avec son nouveau film, Second tour ? Rien n’est moins sûr. Long-métrage aux enjeux intéressants, il peine néanmoins à convaincre en raison de son intrigue assez confuse et de son absence de charme, ce qui est finalement assez rare dans le cinéma d’Albert Dupontel. Malgré un casting irréprochable et une Cécile de France dans l’un de ses plus beaux rôles, force est de reconnaître que Second tour restera une œuvre assez mineure dans la filmographie de son sémillant réalisateur.

 Recommandation : 2 coeurs

Antoine Le Fur

 

  • Le Syndrome des Amours Passées  d’Ann Sirot et Raphaël Balboni- Avec Lucie Debay, Lazare Gousseau, Florence Loiret-Caille, Nora Hamzawi…

Rémy et Sandra s’aiment, gaiement, tendrement, infiniment et sans aucun doute, durablement. Tout irait pour le mieux si les deux tourtereaux arrivaient à avoir un enfant. Mais ils n’y parviennent pas car ils sont atteints du « Syndrome des Amours Passées ». Pour qu’ils guérissent, un médecin  ne voit pour eux qu’un seul remède :  ils faut qu’ils recouchent une fois avec tou.te.s leurs ex. Facile? Pas tant que ça !

Après Une Vie démente (couronné de sept Magritte en Belgique et de nombreux prix dans des festivals européens ), le tandem Ann Sirot et Raphaël Balboni poursuit son exploration du couple. Si la thématique de son nouveau film  est assez dramatique (la stérilité du couple), son exploration est au contraire drôle, légère et déjantée. On s’amuse beaucoup à cette comédie loufoque, bien troussée, gentiment absurde, et qui regorge de scènes inattendues (qu’on ne dévoilera évidemment pas). Le duo d’acteurs qui interprète les deux héros (Lucie Debay, mutine et subtile, et  Lazare Gousseau, « barré » et poétique) est épatant, tout comme le reste de la distribution, dont  Nora Hamzawi et Florence Loiret-Caille. Il n’est pas étonnant que cette délicieuse et emballante « romcom » ait enthousiasmé  la Semaine de la Critique au dernier festival de Cannes. 

Recommandation: 3 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Chambre 999 de Lubna Playoust. Documentaire. Avec Wim Wenders, Olivier Assayas, Audrey Diwan…

En 1982, dans son film Chambre 666, Wim Wenders posait cette question à seize autres cinéastes : « Le cinéma est-il un langage en train de se perdre, un art qui va mourir ? ». Quarante ans plus tard, lors de l’édition 2022 du Festival de Cannes, la réalisatrice Lubna Playoust posait la même question à une trentaine de ses confrères. Cette fois, dans la chambre 999…

 À première vue, Chambre 999 pourrait effrayer. Le spectateur pourrait légitimement croire à une œuvre trop didactique, universitaire sur le devenir du cinéma. Or, il n’en en est rien. Malgré la simplicité du dispositif, le documentaire se révèle incroyablement riche et propose une belle variété de points de vues de cinéastes passionnants sur l’avenir du septième art. Comme le dit si bien Quentin Tarantino, « vive le cinéma » !

Recommandation : 4 cœurs

Antoine  Le Fur

 

  • Sissi & moi de Frauke Finsterwalder- Avec Sandra Hüller, Susanne Wolff, Georg Friedrich…

« C’est le mariage, le couvent ou ça ! ». Quand sa mère, tout en lui donnant une claque, propose à la jeune Irma de se présenter au poste de Dame d’honneur de l’ Impératrice Elisabeth d’Autriche, dite « Sissi », la jeune et belle Irma Sztaray n’a guère le choix. Pour décrocher le « poste », la voilà contrainte à passer des épreuves sportives éliminatoires. Elle serre les dents et est finalement engagée. L’emploi n’est pas facile. Non seulement l’égocentrique et malheureuse Sissi se  révèle être d’un autoritarisme et d’une extravagance qui passent  souvent la mesure , mais elle a la bougeotte et mène une vie de nomade, cela pour tenter d’oublier une enfance difficile et fuir une Cour qu’elle ne supporte plus et où elle va devoir pourtant se résoudre à revenir. 

Après l’image de  la « Sissi » triste et kitsch proposée par Ernst Marischka dans la trilogie qu’il lui consacra, avec Romy Schneider dans le rôle, en voici une, très différente, due à la cinéaste allemande Frauke Finsterwalder. Dans ce Sissi & moi, Elisabeth est dépeinte sous les traits d’une femme excentrique et fantasque, qui soigne sa mélancolie et ses angoisses à coups de cocaïne et de jeux sensuels. Dans son rôle, la très grande comédienne de théâtre, Susanne Wolff (de plus en plus présente au cinéma). Dans celui de sa dame de compagnie, aussi mélancolique qu’elle, mais plus drôle et plus humaine, l’immense Sandra Hüller, qui a triomphé récemment dans Anatomie d’une chute (Palme d’or à Cannes dernier). Féministe, impertinent et pop. Dommage, il est  aussi un peu trop long  (2h12). 

Recommandation: 3 cœurs

Dominique Poncet

 

  • The Pod Generation  de Sophie Barthes- Avec Emilia Clarke, Chiwetel Ejiofor, Rosalie Craig…

Dans un futur proche, l’intelligence artificielle semble avoir pris le pas sur la nature. Rachel (Emilia Clarke) et Alvy (Chiwetel Ejiofor) forment un couple de new-yorkais bien dans leur époque, qui décident d’avoir un enfant. Plutôt que d’opter pour la solution naturelle, ils préfèrent se tourner vers une alternative nouvelle : porter l’enfant dans un POD, un œuf 2.0 extérieur au ventre de la mère…

Parmi les cinéastes indépendants en vogue aux États-Unis, on trouve Sophie Barthes, une cinéaste…française. Installée outre-Atlantique depuis près de 25 ans, elle y a fait l’essentiel de sa carrière, réalisant précédemment deux longs-métrages remarqués : Âmes en stock et Madame Bovary, nouvelle adaptation éponyme du classique de Gustave Flaubert. Son nouveau film, The Pod Generation, ne manque pas d’intérêt dans la mesure où il pose un regard assez lucide sur l’un des plus grands enjeux de notre époque, à savoir l’Intelligence Artificielle. Malgré ce solide postulat de base, le long-métrage de Sophie Barthes s’égare en cours de chemin et finit par devenir assez anecdotique. The Pod Generation ou un film qui ne sera pas le meilleur de sa génération.

 Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

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