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4/5

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  • Le Règne animal de Thomas Cailley. Avec Romain Duris, Paul Kircher, Adèle Exarchopoulos…

Dans un futur proche, une mystérieuse pandémie transforme peu à peu les humains en animaux. C’est justement ce qui arrive à la femme de François (Romain Duris). Alors que le monde se peuple progressivement de créatures d’un nouveau genre, ce dernier emmène son fils de seize ans, Émile (Paul Kircher), dans une quête qui va bouleverser à tout jamais leur existence…

Enfin ! Neuf ans après l’épatant Les combattants, son premier long-métrage, Thomas Cailley repasse derrière la caméra avec un nouveau film qui récompense les attentes des spectateurs. Le Règne animal est certainement l’un des films les plus audacieux, singuliers, risqués et poétiques du cinéma français en 2023. Tour de force cinématographique, ce long-métrage brasse un certain nombre de sujets (l’écologie, la filiation, le pouvoir…) avec une pertinence remarquable. Dans le rôle d’un père prêt à tout pour sauver son fils, Romain Duris est bouleversant. Ce rôle est déjà assurément l’un des plus forts de sa filmographie. Le Règne animal ou l’un des candidats les plus sérieux lors de la prochaine cérémonie des Césars. On prend les paris.

Recommandation : 5 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • L’air de la mer rend libre de Nadir Moknèche. Avec Youssouf Abi-Ayad, Kenza Fortas, Saadia Bentaieb, Zinédine Soualem…

Saïd, homosexuel de 23 ans  a fini par céder à la pression de ses parents : il a accepté d’épouser Hadjira, venue de Miramas à Rennes avec sa mère pour l’occasion. Il ne le sait pas, mais Hadjira a, elle aussi, accepté ce mariage sous la contrainte, mais pour une raison toute différente : elle a perdu sa virginité avec un dealer et sa mère craint qu’elle ne trouve plus de mari. Une vie conjugale commence, écrasée par le poids du secret, pourrie par le mensonge. Hadjira se soustrait à beaucoup de devoirs sous prétexte de fidélité à sa religion. Saïd use de subterfuges pour aller, la nuit  retrouver des amants…

Pour son sixième long métrage, le réalisateur franco-algérien Nadir Moknèche (Le Harem de Madame Osmane en 2000) continue de combattre les clichés et les à-priori sur la société maghrébine. Il signe donc une fois encore un film engagé et  réaliste sur la difficulté pour la jeune génération, d’échapper à ses principes archaïques, une manière, pour lui, de prôner  ainsi son émancipation. Malgré un rythme un peu lent, son film est passionnant d’un bout à l’autre. Jamais entaché de lourdeur, il réussit même, par moments, à être assez drôle. Il est surtout interprété par des comédiens  remarquables,  d’une finesse rare. Audacieux, émouvant, édifiant.

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Entre les lignes dEva Husson. Avec Odessa Young, Josh OConnor, Olivia Colman…

 Dans l’Angleterre des années 1920, Jane (Odessa Young) officie comme femme de chambre chez un couple d’aristocrates, Monsieur et Madame Niven (Colin Firth et Olivia Colman). En secret, la jeune domestique fréquente Paul (Josh O’Connor), le fils des propriétaires du manoir voisin. Mais leur différence de classes et le futur mariage de Paul avec une autre femme sont autant d’obstacles à leur relation. Des embûches qui seront autant d’éléments d’inspiration pour Jane qui se rêve en romancière à succès…

On finissait par désespérer. Deux ans après sa sélection officielle hors compétition lors du Festival de Cannes en 2021, Entre les lignes sort enfin en France (après être sorti en novembre 2021 sur les écrans anglais). Un drôle de film qui, de prime abord, n’est pas si accessible. Il faut faire l’impasse sur un montage assez hasardeux et un certain classicisme dans la réalisation. En revanche, l’histoire n’en demeure pas moins intéressante, grâce à des personnages particulièrement bien écrits et interprétés par une galerie de comédiens d’une grande justesse (mention spéciale à la comédienne australienne Odessa Young, peu connue en France). 

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Lost In The Night dAmat Escalante. Avec Juan Daniel Garcia Trevino, Ester Exposito, Barbara Mori…

 Emiliano (Juan Daniel Garcia Trevino) vit dans une petite ville du Mexique. Sa vie est bouleversée le jour où il doit faire face à la disparition soudaine de sa mère, une activiste écologique qui s’opposait à l’industrie minière locale. Décidant de mener l’enquête afin de résoudre le mystère, il se rapproche de la riche et énigmatique famille Aldama vers qui convergent ses différentes recherches…

Amat Escalante est un réalisateur habitué des festivals de cinéma où ses films remportent généralement les suffrages des jurys (Prix de la mise en scène à Cannes pour Heli en 2013, Lion d’argent du meilleur réalisateur à Venise pour La Région Sauvage en 2016…). Son cinquième long-métrage, Lost In The Night, ravira certainement les amateurs de son cinéma. Pour les autres, cela s’annonce plus compliqué. Film au sujet prometteur, Lost In The Night se perd pourtant dans un scénario bien trop confus et une mise en scène qui manque cruellement d’inspiration. Au final, un long-métrage qui n’a pas trop de mal à être facilement « oubliable ».

Recommandation : 2 cœurs

Antoine Le Fur

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