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- Le processus de paix de Ilan Klipper - Avec Camille Chamoux, Damien Bonnard, Jeanne Balibar, Ariane Ascaride…
Marie (Camille Chamoux) et Simon (Damien Bonnard) forment un couple amoureux. Ils s’aiment d’un amour passionnel qui, souvent, tourne à l’orage. Alors que la séparation semble imminente, ils ont alors une brillante idée pour sauver leur ménage : établir une liste de règles qu’ils doivent suivre à tout prix. Un drôle de règlement qu’ils appellent « La Charte universelle des droits du couple »…
Que ce soit par le biais de la fiction (Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête) ou du documentaire (Funambules), Ilan Klipper a souvent traité de la folie. Le Processus de paix n’échappe pas vraiment à la règle. Dans cette comédie sur laquelle brille le tandem Camille Chamoux / Damien Bonnard, le cinéaste filme avec une vraie pertinence la vie d’un couple au bord de la crise de nerfs. Foutraque, ce nouveau long-métrage l’est aussi bien sur le fond mais également dans sa forme. Dommage que le scénario retombe par moments et que certains personnages secondaires ne soient pas tout à fait creusés (à l’image de celui de la collègue nymphomane qu’interprète Jeanne Balibar). Reste un film d’une grande liberté, semblable à nul autre pareil. C’est assez rare pour être souligné.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
- Marcel Le Coquillage (avec ses chaussures) de Dean Fleischer Camp - Animation
Depuis sa séparation avec le reste de sa famille, Marcel, irrésistible petit coquillage de 2 cm, vit seul avec sa grand-mère adorée, avec une obsession : retrouver les siens, mystérieusement dispersés aux quatre coins de la ville. Lorsqu’un documentariste découvre Marcel et sa mamie chérie, dans le Airbnb qu’il loue, il décide de les filmer et de mettre ensuite en ligne les vidéos réalisées. Surprise: ces dernières vont devenir virales. Permettront-elles à Marcel et sa grand-mère de retrouver les leurs ? …
Comment résister à Marcel, à son unique œil bleu, à sa couleur nacrée, sa drôlerie involontaire, son énergie inépuisable, sa gentillesse ingénue et sa nostalgie craquante? Avant d’être le héros de ce film qui mélange animation et prises de vue réelles, Marcel - né en 2010 de l’imagination de deux Américains, le cinéaste Dean Fleischer-Camp et l’humoriste Jenny Slate - avait été celui de courtes animations mises en ligne sur Youtube. Ces dernières, et les livres qu’elles inspirèrent eurent tellement de succès, que leurs créateurs eurent l’idée de faire vivre à Marcel des aventures pour le grand écran. Après avoir enchanté l’Amérique ( il a été notamment nommé aux Oscars et aux Golden Globes), Marcel (et ses chaussures) arrive dans nos salles. Il mérite de crever le box-office tant il est original, visuellement réussi et dépourvu de cynisme. Pour tous, petits et grands.On y court !
Recommandation: 4 cœurs
Dominique Poncet
- La nuit du verre d’eau de Carlos Chahine - Avec Marilyn Naaman, Antoine Merheb, Nathalie Baye…
Liban, été 1958. Alors que la révolution gronde à Beyrouth, le reste du pays se retrouve plutôt épargné. Dans les campagnes et les montagnes, le conflit n’arrive que par le biais de lointains échos. Lors de cet été, les vies de trois sœurs de la bonne société chrétienne en villégiature dans l’un des massifs montagneux du pays vont changer. En particulier celle de Layla (Marilyne Naaman), l’aînée, qui prend conscience du poids du patriarcat dans le Liban de l’époque. Malgré son mariage, cette mère de famille se laisse tenter par une aventure avec René (Pierre Rochefort), un Français de passage…
Connu surtout comme comédien (L’Insulte, Le Traducteur…), le Libanais Carlos Chahine réalise son premier long-métrage avec La Nuit du verre d’eau. Un film d’une grande délicatesse qui brasse de nombreuses questions. Le féminisme, le patriarcat, le poids des religions sont autant de sujets qui sont convoqués ici de manière assez juste. Si la réalisation est parfois un peu trop lisse et manque de relief, La Nuit du verre d’eau mérite toutefois le coup d’œil pour la révélation Marilyne Naaman, en héroïne aux allures de tragédienne. On ne demande qu’à la revoir rapidement.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
- Sexygénaires de Robin Syres - Avec Thierry Lhermitte, Patrick Timsit, Marie Brunel…
A soixante ans passés , Michel (Thierry Lhermitte) et Louis ( Patrick Timsit), deux copains d’enfance, en pleine mouise financière, ne veulent pas arrêter de travailler. Oui, mais que faire? Louis a cru trouver un filon : il s’est inscrit à une agence de mannequins séniors, mais… ça ne va pas fort. Pour Michel, plus joli garçon, ça pourrait mieux marcher. Oui, mais au prix de quelles compromissions? Le jeu, finalement, en vaut-il vraiment la chandelle ? A partir d’un certain âge, faut-il encore perdre sa vie à la gagner? …
Les comédies sur les sexagénaires, leurs problèmes financiers, leur peur de perdre leur sex-appeal et leurs angoisses métaphysiques ne sont pas légion. Ne boudons pas notre plaisir avec celle-ci, pleine de rebondissements, bien vue et amusante. Même si la mise en scène, efficace mais classique, ne laisse pas pantois, on est charmé par les dialogues, écrits avec une grande finesse et aussi (surtout ?) par le duo d’acteurs que forment Thierry Lhermitte et Patrick Timsit. Ces deux-là font la paire pour nous amuser, nous émouvoir et nous mettre de bonne humeur. Rafraichissant et bon enfant.
Recommandation : 3 cœurs
Dominique Poncet
- Stars at noon de Claire Denis- Avec Margaret Qualley, Joe Alwyn, Danny Ramirez …
Trish (Margaret Qualley) est une jeune journaliste américaine qui vit de petits reportages à droite et à gauche. Alors qu’elle se trouve dans un Nicaragua paralysé par les élections électorales, elle découvre qu’il lui est impossible de quitter le pays. Bloquée, elle fait la connaissance de Daniel (Joe Alwyn), un homme d’affaires anglais au charme vénéneux. Irrésistiblement attirée par lui, Trish ne se doute pas que cette attraction va complètement bousculer ses repères…
Enfin! Plus d’un an après avoir reçu le Grand Prix lors de l’édition 2022 du Festival de Cannes, le nouveau film de Claire Denis sort en salles. Une si longue attente ainsi que les mauvais échos à la suite de la projection cannoise du long-métrage l’an passé, ce n’était pas vraiment bon signe. Et, malheureusement, le spectateur n’est pas surpris en bien. Malgré un talent évident de la cinéaste française pour filmer mieux que personne le désir et les corps, Stars at Noon demeure un monument d’ennui, plombé par un scénario incroyablement creux. À réserver pour les fans ultimes de Claire Denis. Les autres peuvent passer leur chemin.
Recommandation : 2 cœurs
Antoine Le Fur
- Carmen de Benjamin Millepied - Avec Melissa Barrera, Paul Mescal, Rossy de Palma…
Carmen, une jeune mexicaine flamboyante (Melissa Barrera) veut entrer illégalement aux Etats-Unis. Pour l’aider à échapper aux autorités, Aiden, un ex Marine de retour d’Afghanistan (Paul Mescal) va aller jusqu’à tuer l’un des siens. Désormais soudé, le tandem va fuir jusqu’aux plages du Pacifique. Parmi leurs rencontres, une extravagante patronne de club jouée par Rossy de Palma. Et toute cette histoire rocambolesque, coupée de scènes de danses survitaminées, qui empruntent notamment au flamenco…
Wahou ! Pour son premier film, Benjamin Millepied n’ y est pas allé d’un pas léger : non seulement son récit est chaotique et bourré de symbolisme lourdingue, mais il se perd dans les méandres de dialogues mal-écrits. Si on osait, on ajouterait que dans cette tragédie transposée à aujourd’hui, même les chorégraphies, ne sont pas non plus parmi les plus réussies de l’ancien Patron de la danse à l’Opéra de Paris (l’énergie ne suffit pas à combler le manque d’inspiration !). Que s’est -il passé pour qu’il perde autant les pédales? De son adaptation ciné, hélas ratée, du chef d’œuvre de Bizet, restent, tout de même, la photo, sublime, de Jörg Widmer, les paysages, somptueux, que traversent les deux fuyards et aussi les formidables prestations des deux acteurs qui interprètent ces derniers. Ce n’est pas tout à fait rien, mais cela ne sauve pas tout.
Recommandation : 2 cœurs
Dominique Poncet
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