Une nuit
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Thème
Un soir comme les autres à Paris, une femme, Nathalie (Karin Viard) s’engouffre dans une rame de métro bondée. Elle bouscule violemment un homme, Aymeric (Alex Lutz), en oubliant de s’excuser. Il râle, le ton monte, ils se disputent. Très vite, le courant électrique se transforme, chez l’un comme chez l’autre, en désir brûlant. Ils sortent de la rame, se jettent l’un sur l’autre et font l’amour dans la cabine d’un photomaton. C'est le début d’une dérive dans le Paris des noctambules. Une dérive tragi-comique où les deux nouveaux amoureux, qui n’ont pas le même âge et ne savent rien l’un de l’autre, vont faire tomber leur masque et se mettre à nu, peut-être parce qu’ils pressentent, l’un comme l’autre, que le petit matin sonnera la fin de cette parenthèse enchantée.
Points forts
- Comme souvent en ce qui concerne les meilleures comédies dramatiques, celle-ci a été inspirée par une histoire vraie. Il y a plusieurs années, coincé dans une rame de métro bondée, Alex Lutz avait assisté à une dispute entre deux inconnus. Et cette engueulade l’avait tellement marqué qu’il avait décidé d’en faire, un jour, le point de départ d’une histoire. A cette scène, s’était rajoutée, quelques années plus tard, sa rencontre, un soir à Strasbourg, avec celle qui allait devenir son épouse (et la mère de son fils) et avec qui, il avait fini par passer une nuit blanche, tout à cette évidence qu’il venait de faire la connaissance de celle qu’il n’allait plus jamais quitter. Et puis, il y avait eu les lectures de Françoise Sagan et d’Annie Ernaux… Un jour, enfin le cinéaste se sent prêt à « mitonner » son histoire, l’occasion, pour lui, de questionner le couple.
- S’il sait qu’il jouera l’homme inconnu, il n’en voit qu’une pour interpréter la femme: Karin Viard, son amie depuis longtemps. Il l’associe à l’écriture du scénario.Devant la caméra, elle et lui sont lumineux de naturel. Que ce soit dans les moments de tendresse, de rires ou …d’engueulade, leur complicité éclabousse l’écran.
- Pour que le film rende compte de la fatigue de ceux qui passent des nuits blanches, le cinéaste décide de le tourner en 14 jours. Un délai très court pour un film d’une heure trente ! Presque une gageure ! Mais le résultat escompté est là. On peut saisir chez les comédiens ce léger déséquilibre qui caractérise souvent les insomniaques.
- Et puis, il y a la nuit, la nuit, ses mystères, sa magie, son pouvoir de séduction, et cette faculté qu’elle a de pousser les humains à se dévoiler. C’est le troisième personnage de ce film écrit pour un homme et une femme.
Quelques réserves
Vers la fin du film, quelques moments un peu trop bavards…
Encore un mot...
- Pour son troisième long métrage, Alex Lutz s’est mis une nouvelle fois en scène. Dans cette « Nuit » à la fois incandescente, sensuelle et nostalgique, il joue sans fard, tel qu’en lui-même, un homme, doux et masculin, face à une Karin Viard plus féminine et sexy que jamais. Le duo interroge et fait sourire autant qu’il émeut…
- Après Le Talent de mes amis (2015) et Guy (2018), le multi-talentueux Alex Lutz revient au cinéma en tant qu’auteur, réalisateur et acteur avec une romance envoûtante. Le récit d’une déambulation passionnée dans les rues de Paris entre deux êtres qui, après une rencontre un peu « heurtée » (pour ne pas dire conflictuelle) dans le métro, finissent par passer, ensemble, une nuit inoubliable, unique. A la singularité de la situation se mêlent, nostalgie, tendresse, colère, pulsions, et rire aussi …On sort de cette balade nocturne à la fois ému et emballé. Les deux interprètes de cette romance singulière (dont nous ne spoilerons pas le dénouement), ne sont évidemment pas pour rien dans le charivari d’émotions que suscite ce film d’un romantisme fou, qui avait clos, par une belle ovation, la sélection Un Certain Regard au dernier festival de Cannes,
Une phrase
« J’ai écrit ce film pour Karin Viard. Sans elle, je ne l’aurai pas fait. Quand je l’ai écrit, j’avais Karin dans l’oreille. Quand il est question de « la police du ton », j’avais en tête son débit, sa diction, la musique de sa voix…Avec Karin, on se parle beaucoup, de tout. On se vanne aussi, on se balance nos vérités, sans se mentir. Si on n’avait pas eu cette honnêteté là, mutuelle, cela n’aurait pas marché » ( Alex Lutz).
L'auteur
Bien malin celui qui pourrait définir Alex Lutz, car cet artiste, né en 1978 à Strasbourg, tient beaucoup de son illustre aîné italien, Leopoldo Fregoli : impossible de le cantonner à un genre ou à une activité. A 44 ans, tour à tour, humoriste, metteur en scène, auteur de théâtre, scénariste, romancier, réalisateur et bien sûr acteur, Alex Lutz s’est frotté à tous les métiers de la scène et du cinéma. Comme, en plus, il ne tient pas en place, sur scène ou devant la caméra, il s’amuse, lorsqu’il fait l’acteur, à multiplier les emplois, jouant avec le même brio et la même verve, les jeunes hommes, les chanteurs vieillissant (Guy), les chefs nazi (OSS 117: Rio ne répond plus), les secrétaires (Catherine et Liliane), les aristocrates (Les Visiteurs: la Révolution), les pères ( En plein feu), les mères, les pipelettes, les économistes, les tennismen (Cinquième Set), et même les cavaliers…
Artiste multi-récompensé - notamment, un Molière de l’humour pour un Seul en scène en 2016, le César du meilleur acteur pour Guy en 2019, Grand Prix Raymond Devos en 2022 - l’infatigable créateur du duo Catherine et Liliane (en compagnie de Bruno Sanchez) continue de multiplier les activités sur scène, devant ou derrière la caméra. Insaisissable, Alex Lutz.
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Commentaires
Une merveille d'émotion, de poésie, de folie... ce film continuer de trotter dans la tête, dans le cœur, longtemps, longtemps...
J'ai l'impression que bcp n'ont pas compris la même chose que moi.
La fin du film. L'intrigue est dans le 6 dernières minutes.
Spoiler...
Ils sont mari et femme de l'autre.
C'est leur couple qui se perdait, elle est malade et vont revivre leur 1ère nuit.
Superbe , film qu’on a envie de revoir
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