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Né près de Roanne en 1948, Guy Ribes est l’un des faussaires les plus prolifiques du XXe siècle : pendant trente ans, il a inondé le marché de l’art de ses faux jusqu’à ce que, en 2010, le tribunal de Créteil le condamne à trois ans de prison ferme. Apprenti à seize ans dans un atelier de dessins de soierie à Lyon, c’est en 1975 qu’il commence à copier des chefs-d’œuvre. Sa rencontre en 1984 avec un marchand de tableaux le fait devenir faussaire à temps plein. Installé à Saint-Mandé, il réalise ainsi de faux Chagall, Picasso, Dali, Léger, Bonnard, Renoir, Vlaminck et Matisse dont il imite la signature à la perfection. Certaines de ses œuvres sont même authentifiées comme vraies et publiées dans la gazette de l'Hôtel Drouot. Il dit avoir peint un millier de faux dont un certain nombre doivent être accrochés chez de riches collectionneurs…
Points forts
- La vie de Guy Ribes, notre faussaire patenté, est un roman policier. Sa famille était apparentée au Gang des Lyonnais. Ses parents étaient proxénètes. Sa mère, « Madame Jeanne », était une gitane originaire de Murcie en Espagne. Suite à la loi Marthe Richard qui ferma les maisons closes en 1946, elle fut arrêtée et emprisonnée. Son père a été jugé aux Assises pour meurtre. Lui-même gardera un pied dans le milieu et fera le portrait de la mère de Mémé Guérini.
- Aujourd’hui, rangé des voitures, il peint des œuvres personnelles mais cela le démange de revenir aux peintres célèbres. D’ailleurs, il explique qu’il a compris comment éviter la prison. Il prétend que la moitié des grandes œuvres dans le monde sont des faux, parole d’expert. Collectionneurs, votre fortune est peut-être bâtie sur du sable…
- Dans « Un vrai faussaire », Guy Ribes réalise pour le spectateur un Matisse et un Picasso avec une facilité et une maestria confondantes. Il affirme qu’il ne fait jamais de copie de tableaux existants, préférant peindre dans le style de l’artiste qui l’inspire. La propre fille de Marc Chagall s’y est laissée prendre.
Quelques réserves
Le sujet du film est abstrait. Le marché de la peinture est un monde à part. On a donc un peu de mal à s’y intéresser
Qui seront trois:
- Jean-Luc Léon : « Un jour à 9 h 30 il a commencé à peindre. Je le filmais et j’étais assez préoccupé par la caméra. À 13 h, il a posé trois tableaux sur un meuble : une encre de Chine à la plume, façon Picasso des années 1910-1915, une gouache à la manière de Fernand Léger et une aquarelle dans le style de Miro et il a dit “Si on allait déjeuner ?”. »
- « Certains peintres aiment avant tout parler d’eux-mêmes » mais ne s’intéressent pas toujours au travail des autres. Guy Ribes, lui, est passionné par le style de chaque peintre ».
- Guy Ribes : « Picasso faisait 30 tableaux par jour dont certains qu’il déchirait, moi j’en fais un autre entre le 22 et le 23ème… ».
en permanence même si notre faussaire lui donne chair et âme.
Encore un mot...
En 2012, Guy Ribes, sorti de prison, a réalisé des Renoir pour les besoins du beau film de Gilles Bourdos, « Renoir », qui raconte les dernière années du grand peintre dans sa maison de Cagnes-sur-Mer, Les Collettes. Dans ce film, Guy Ribes double aussi les mains de Michel Bouquet qui joue Renoir lorsque celui-ci se met à peindre l’un de ses magnifiques modèles choisies parmi les jeunes filles du Sud. Un grand artiste, ce Guy Ribes...
En mars 2015 est paru aux Presses de la Cité, « Autoportrait d’un faussaire », signé par Guy Ribes et Jean-Baptiste Péretié. Pour aller encore plus loin.
Une phrase
Qui seront trois:
- Jean-Luc Léon : « Un jour à 9 h 30 il a commencé à peindre. Je le filmais et j’étais assez préoccupé par la caméra. À 13 h, il a posé trois tableaux sur un meuble : une encre de Chine à la plume, façon Picasso des années 1910-1915, une gouache à la manière de Fernand Léger et une aquarelle dans le style de Miro et il a dit “Si on allait déjeuner ?”. »
- « Certains peintres aiment avant tout parler d’eux-mêmes » mais ne s’intéressent pas toujours au travail des autres. Guy Ribes, lui, est passionné par le style de chaque peintre ».
- Guy Ribes : « Picasso faisait 30 tableaux par jour dont certains qu’il déchirait, moi j’en fais un autre entre le 22 et le 23ème… ».
L'auteur
Né à Paris en 1950, Jean-Luc Léon a réalisé une quinzaine de documentaires dont quelques-uns consacrés à la peinture. Dans « Le marchand, l’Artiste et le Collectionneur » (1994), il avait déjà tenté, mais en vain, de trouver un faussaire qui se laisse filmer. Il a fallu le procès de Guy Ribes en 2010 pour que cela devienne possible dans un documentaire intitulé drôlement « Un vrai faussaire ».
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