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Thème
Antoine (Jean Dujardin), compositeur français de musiques de films, débarque en Inde pour finaliser une collaboration avec un cinéaste. Il laisse sa compagne Alice (Alice Pol), pianiste qui doit honorer un concert à New York, le rejoindre un peu plus tard. A Bombay, le musicien est reçu par l’ambassadeur de France (Christophe Lambert) et son épouse Anna (Elsa Zylberstein). Au cours du dîner de gala se décide un voyage au cœur de l’Inde, dans le Kerala, où se trouve le village natal d’Amma, cette femme qui passe ses journées à embrasser les gens venus du monde entier. Antoine et Anna seront bientôt dans la foule qui attend patiemment l’embrassade…
Points forts
- Claude Lelouch est un homme de l’image. Dans son film précédent, "Salaud, on t'aime", qui se déroulait dans les Alpes, il nous avait régalé de montagnes blanches se découpant sous un ciel bleu pur. Cette fois il prend l’Inde et ses foules dans son viseur et c’est un fabuleux voyage pour le spectateur.
- Il a tiré le meilleur parti de ses acteurs en leur faisant jouer des rôles suffisamment proches d’eux pour en accentuer les traits. Par exemple, Jean Dujardin en fait des tonnes et l’on est à peine surpris. Elsa Zylberstein est une petite chose fragile et émouvante dans sa quête spirituelle. Il faut savoir que les deux acteurs ont sollicité le cinéaste pour tourner avec lui. Ils ont eu raison. Jean Dujardin en est encore tout remué quand il explique : « Claude dit toujours : "Cherchez le moment où vous oubliez que vous jouez".
- La scène où Amma embrasse les acteurs français est étonnante parce que entièrement réaliste. C’est Claude Lelouch qui a demandé à Amma l’autorisation de filmer ses embrassades. Elle ne s’est pas fait prier… Le cinéaste a placé ses caméras assez loin pour ne pas gêner le cérémonial. Ses acteurs sont dans la foule… Les téléobjectifs font le reste. Ne pas oublier que Lelouch a été reporter avant d’être cinéaste.
Quelques réserves
L’univers de Lelouch est romanesque en diable. Enfant, il a échappé à la Gestapo en s’enfermant tous les jours dans les salles de cinéma. Il doit beaucoup au cinéma à qui il a payé sa dette toute sa vie. Parfois c’est trop. Les critiques au cœur sec lui reprochent ces débordements. Il y en a dans ce film où coule le Gange et quelques bons sentiments. Certaines situations sont téléphonées. « J’ai fait 45 films et je suis comme un enfant qui fait son premier film à chaque fois », dit-il. On pardonne tout aux enfants...
Encore un mot...
C’est le premier film que Lelouch tourne en Inde. Il a découvert ce pays à 75 ans. Il en a 77. « Si j’avais connu l’Inde plus tôt, j’y aurais peut-être fait tous mes films », confie-t-il. L’Inde lui va bien : ses foules sont cinématographiques. Dans cet endroit du monde, tout peut arriver, comme dans les films de Lelouch.
Une phrase
Qui seront deux:
- « Les femmes ont joué un rôle très important dans mon cinéma et dans ma vie, elles m’ont construit – j’ai toujours dit que les femmes font les hommes réussis ».
- « Je crois à la force du cinéma pour changer les gens en deux heures, de la même façon qu’Amma modifie ceux qui passent dans ses bras en trente secondes ».
L'auteur
Du jour au lendemain, Claude Lelouch est devenu célèbre avec « Un homme et une femme », palme d’or au Festival de Cannes en 1966 et double oscar, celui du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario original. C’est sans doute cette gloire soudaine qui a créé un malentendu durable avec les critiques de cinéma. Car six ans auparavant, « Les cahiers du cinéma » écrivaient à propos de son premier film, « Le propre de l’homme » : « Claude Lelouch, retenez bien ce nom, vous n’en entendrez plus parler ». Quarante-cinq films plus tard, le public, qui a toujours raison, a plébiscité entre autres « L’aventure, c’est l’aventure » avec Jacques Brel et Lino Ventura, « Itinéraire d’un enfant gâté » avec Jean-Paul Belmondo, « Salaud, on t’aime » avec Johnny Halliday. Et il aimera encore son nouveau film : « Un + une ».
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