Toto et ses soeurs

- Une ode à la rage de vivre et de s’en sortir via l’envie d’apprendre à lire, compter et écrire, sur fond d’amour fraternel entre Toto et sa sœur Andreea, maternante et bienveillante, mais aussi de dévouement des enseignants comme du personnel social.

- Le rappel à la puissance de l’art, quelle qu’en soit la forme, comme outil créateur d’une image positive de soi et échappatoire à la délinquance qui rôde.

- Un casting extraordinaire avec Toto, fragile, malicieux, débrouillard, et sa sœur Andreea (14 ans) aux regards et aux silences aussi profonds que lourds de détermination et de souffrance. Sans oublier la grande sœur (Ana), en perdition, et la mère, qui ne comprend rien.

- La capacité discrète, autant qu’aiguisée, du réalisateur à traquer, avec seulement deux caméras (une troisième pour les scènes de danse), le moindre geste, sourire, événement au service d’un langage cinématographique à la fois simple et élaboré. Et celle, plus folle encore, d’avoir osé laisser Andreea tourner elle-même. Un résultat époustouflant et en osmose avec l’ensemble. Ainsi la bouleversante séquence où Ana se délite dans un délire paranoïaque.

- Bien que chronologiquement “naturelle”, une narration en constante progression et bourrée de rebondissements (Toto remportant la 2ème place du concours international de hip hop, Ana se découvrant porteuse du VIH, la mère constatant à sa sortie de prison quelle a “perdu” Toto et Andreea et, nec plus ultra, Toto et Andreea retrouvant leur rire et leur innocence d’enfants au détour d’une chute de neige). Une démonstration, s‘il le fallait encore, que la Vie est la meilleure scénariste du monde.