Tokyo Fiancée
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Thème
A 20 ans, Amélie, d’origine belge, retourne sur la terre de son enfance, le Japon. Son but ultime étant de devenir une parfaite japonaise. Pour y parvenir, elle propose des cours particuliers de français. Son unique élève, le jeune Rinri, japonais francophile ,se laisse prendre au jeu déroutant d’Amélie. La délicatesse et la pudeur de Rinri séduisent la jeune fille, curieuse et précoce. Elle tombe en amour pour cet Adonis.
Points forts
Un joli parcours initiatique au pays du soleil levant
- Une belle alchimie de tradition et de modernité, nourrie d’élégance et d’exubérance
- De jolis moments de grâce
- Une belle rencontre entre l’Orient et l’Occident
- Pauline Etienne, au charme juvénile, évolue avec finesse et intelligence. Une vraie révélation
- Taichi Inoue a une beauté ambiguë, pudique; sa candeur est irrésistible
- Deux âmes et deux corps sensuellement emmêlés, à la manière d’une estampe japonaise
- Une touche de couleur et de légèreté qui vous emporte parfois au firmament
- Une traduction parfaite de l’univers surréaliste d’Amélie Nothomb
Quelques réserves
Une transcription peut-être trop fidèle du livre d’Amélie Nothomb, qui engendre parfois l‘ennui
- Une fin, à la mémoire de Fukushima, surprenante et décalée. Sans doute fallait-il trouver un signe fort à la rupture définitive des deux jeunes gens, mais l’hommage que Liberski a voulu rendre à ce drame japonais ne produit pas du tout l’effet escompté. Pourquoi alourdir ce film plein de légèreté, d'autant que le livre d’Amélie Nothomb est antérieur au Tsunami?
Encore un mot...
Un film où la légèreté de l’être nous plonge avec jouissance et réjouissance dans le fantasme amoureux. En toile de fond, un Tokyo terriblement contrasté, tout à la fois soumis à une société de consommation exacerbée, mais tout aussi sublimé par l’esthétisme des lieux traditionnels. C’est dans cet atmosphère qu’Amélie et Rinri s’amusent à inventer tous les stratagèmes pour séduire l’autre. Ils s’apprivoisent, puis se domptent. Amélie fantasque, tantôt Geisha ou libertine, s’exprime de manière jubilatoire, avec humour et spontanéité. Rinri, pudique et réservé, déroutant, ajoute au mystère qui envahit Amélie, en lui laissant croire qu’il est peut-être Samouraï ou yakuza (membre d’un groupe organisé au Japon).
Mais le choc des cultures entre Orient et Occident, le poids des traditions séculaires, envahit Amélie bien malgré elle et finit par tuer sa quête d’absolu. Pétrie de questionnements identitaires, elle sombre dans des angoisses existentielles, s’étiole, s’ennuie. Trop indépendante, elle réalise avec effroi qu’elle ne sera jamais une vraie japonaise et reprend sa liberté. La différence culturelle qui fût le fruit savoureux et vert de la découverte de l’autre devient, de manière presque évidente, un fruit indigeste qui ruine les rêves d’une jeune fille en fleur.
Une phrase
"A notre façon, nous avons cherché à donner un rythme à ces oscillations si japonaises entre le "boudoir" (ima) et "grande nature" (shizen), entre le caché et l’ouvert, le discret et l’ostentation, le séculaire et l’hypermoderne, tous ces couples d’opposés qui, à la manière d’Adam et Eve, balancent le beau livre d’Amélie Nothomb." Stephan Liberski
L'auteur
De formation littéraire classique, Stefan Liberski est écrivain et accessoirement réalisateur de cinéma, humoriste et homme de télévision belge. Sa filmographie est loin d’être aussi prolixe que la bibliographie de son amie Amélie Nothomb. Pour autant, son amour pour l’écriture de Nothomb et sa connaissance du Japon l’a conduit naturellement à réaliser « Tokyo Fiancée », tiré du roman D’Amélie Nothomb, « Ni d’Eve, ni d’Adam », récit autobiographique de son idylle avec un jeune tokyoïte.
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