Taxi Téhéran

Jafar Panahi

Sortie le 15 avril

Notre recommandation

4/5

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Thème

Jafar Panahi s’est fait chauffeur de taxi, mais un chauffeur cinéaste qui a embarqué des caméras miniaturisées. Ils transporte les gens de Téhéran et discute avec eux. On est libre de parler de tout et on ne s’en prive pas. Parfois on le reconnaît. Fiction ou documentaire ? Les deux en vérité. A la fin, notre cinéaste-taxi embarque l’avocate Nasrin Sotoudeh, une compagne de manif, militante des droits des femmes, empêchée depuis deux ans d’exercer son métier. Ils discutent en liberté, se moquant des grandes oreilles du régime qui, dans cette voiture, ne les entendent pas.

Points forts

- Comment faire un film dans la clandestinité ? Le coup du taxi est une trouvaille.

- Le cinéaste est très à l’aise dans ce rôle de chauffeur de taxi, il dit même qu’il pourrait ne faire que ça. C’est sa force. Comme si aucune brimade ne pouvait l’atteindre.

- Les rencontres sont savoureuses. Celle d’un vendeur clandestin de DVD qui reconnaît le cinéaste et lui propose un marché est cocasse.

- La fin est surprenante, d’un symbolisme profond : je vous laisse la découvrir.

Quelques réserves

Difficile d’en trouver à partir du moment où l’on accepte le parti pris du cinéaste qui est de rester dans sa voiture sans jamais en sortir. Et ce point faible se transforme en point fort…

Encore un mot...

Ce film, qui a obtenu en février l’Ours d’or du festival de Berlin, est un chant à la liberté de créer contre tous les totalitarismes.

L'auteur

Le cinéaste Jafar Panahi, né en 1960 en Iran, n’est pas prophète dans son pays. Mais il l’est partout ailleurs : Caméra d’or du premier film en 1995 au Festival de Cannes pour « Le ballon blanc », Léopard d’or en 1997 au festival de Locarno pour « Le miroir » et Lion d’or en 2000 au festival de Venise pour « Le cercle ».
En juillet 2009, Jafar Panahi est arrêté après qu’il ait assisté à une cérémonie à la mémoire d’un manifestante tuée après la réélection d’Ahmadinejad. En 2010, il est condamné à ne plus réaliser de films pendant vingt ans. Et pourtant, voici « Taxi Téhéran »...

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