Santa & Cie
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Thème
Là haut, tout là haut quelque part dans le ciel, rien ne semble plus aller pour Santa (Claus), plus connu sous le nom de Père Noël (Alain Chabat). Les 92 000 lutins qu’il a chargés de préparer les cadeaux de tous les enfants du monde tombent malades en même temps.
Santa consulte sa femme, (Audrey Tautou), dont il est fou amoureux. Elle ne voit qu’une solution : que Santa descende vite sur terre, pour chercher des médicaments. La nuit de Noël approche et il reste peu de temps.
Santa attelle ses rennes à son traîneau et déboule sur la terre. Aïe Aïe Aïe… Il va découvrir que le monde des humains n’est pas joli joli, qu’il faut de l’argent pour tout, que les gens sont intéressés, colériques, de mauvaise foi, etc…
Heureusement, il va finir par tomber sur une famille très sympathique, un peu givrée, et encore douée de la capacité de s’émerveiller…
Points forts
- Alain Chabat dit qu’il a toujours adoré Noël pour l’ambiance, les cadeaux et les décorations. Une chose est sûre, cette fête lui a inspiré sa meilleure comédie. Les gags s’enchaÏnent, les situations sont désopilantes, les idées, lumineuses.
Tout participe du conte de fées, tout est magique. On est comme dans un rêve qu’on vivrait éveillé. Oh! La séquence de l’usine à fabriquer les cadeaux ! Ah ! Le survol de la terre en traîneau tiré par des rennes! Oh! Les scènes où le Père Noël converse en langage de rennes avec ceux de son équipage! Ah! La hotte qui peut absorber et « régurgiter » ad libitum des cadeaux par milliers! Oh! le Père Noël qui traverse les murs, comme le Passe-Muraille de Marcel Aymé, etc... On n’en finirait plus de citer les trouvailles qui émaillent ce film imaginatif, joyeux et potache, qui rappelle l’esprit des Nuls, quand il était à son meilleur.
- On raconte que, pour qu’elle colle à la couleur de son logo, la firme Coca Cola aurait imposé que la houppelande du Père Noël soit rouge. Vrai ou pas, en tous cas, et peut-être pour faire la nique au consortium, Alain Chabat a, lui, enveloppé son Père Noël dans un manteau vert! Ce qui lui inspire, au passage, quelques scènes hilarantes, avec les faux Pères Noël rouges qui pullulent en décembre dans les rues de Paris.
- La distribution est plus qu’impeccable. Le réalisateur en personne compose un étonnant Père Noël, à la fois tendre, étonné, naïf, généreux, amoureux, mais aussi, par moments, colérique et impatient Il est donc surnaturel (ce qui en fait un personnage magique), et en même temps, humain (ce qui le rend proche).
Bruno Sanches est désopilant. Pio Marmaï et Golshifteh Farahani composent un couple pétillant qui déborde d’une naïveté et d’une générosité à faire fondre les plus endurcis. Quant à Audrey Tautou, elle a inventé une Mère Noël irrésistible de grâce, de malice et de générosité.
- Comment ne pas rester bouche bée devant les effets spéciaux, plus inventifs les uns que les autres. Alain Chabat tient à le souligner : ils proviennent tous de studios français. L’Hexagone qui peut faire aussi bien, et peut-être même mieux qu’Hollywood, pas mal, non ?
Quelques réserves
Dans ce feu d’artifices de gags, de répliques et de situations aussi cocasses qu’inattendues, il y a, bien sûr, ici, ou là, de minuscules ratés. Mais ils sont infinitésimaux...
Encore un mot...
Inutile de barguigner. Mises à part deux ou trois broutilles dans les dialogues, tout est réussi dans cette comédie: Le scénario réjouit par sa loufoquerie et son culot; les effets spéciaux sont somptueux; les jeux de mots, calembours et autres inventions langagières, hilarants; le rythme, trépidant; l’humour, tordant; les acteurs, épatants.
A la fois espiègle et déjanté, tendre et décapant, Santa & Cie est sans aucun doute le meilleur film sur Noël qu’il nous a été donné à voir depuis longtemps. A partager sans modération. Seul ou, mieux, en famille.
Une phrase
« Réaliser un film, c’est être à 100% conscient de tout ce qui se passe sur le plateau… Là où jouer demande un abandon total. Ce n’est donc pas d’habitude mon exercice favori de jouer et diriger en même temps. Mais cette fois-ci ça a été énormément de plaisir… Je suis arrivé préparé sur le tournage et j’ai pu m’amuser ». (Alain Chabat, réalisateur)
L'auteur
Quel cumulard, cet Alain Chabat. Mais aussi, quels talents! Il réussit (presque) tout ce qu’il entreprend.
Parce que comme Uderzo, sa première idole, il a passé une partie de son enfance à Bobigny, il veut d’abord devenir dessinateur de BD. Coup de chance, Antirouille lui ouvre ses portes.
En 1980, parce qu’il aime la « tchatche », il décide de se tourner vers la radio. Bingo ! L’Oreille en coin l’accueille dans son équipe de pigistes. En 1981, il rejoint RMC 1981. Bonne pioche, il y rencontre celui qui le fera vraiment démarrer : Pierre Lescure, qui travaille à la mise au point d’une nouvelle Télé, Canal +.
L’humoriste exercera sur cette chaine plusieurs métiers (animateur, dialoguiste, etc…) jusqu’à ce qu’en 1987 il forme les Nuls, avec Chantal Lauby, Bruno Carette et Dominique Farrugia. Devant le succès de cette émission, en 1994, il est propulsé acteur dans La Cité de la peur, d’Alain Barberian.
Ce film va marquer ses débuts dans le cinéma, comme acteur, mais aussi, bientôt, comme réalisateur, scénariste, dialoguiste et producteur.
C’est en 1997 qu’il passe pour la première fois derrière la caméra, avec Didier, un film bien déjanté pour lequel il obtient l’année suivante le César du meilleur premier film.
Difficile de comptabiliser les films auxquels ce brillant touche à tout (né le 24 novembre1958 à Oran), participera ensuite, d’une manière ou d’une autre (production, acteur, dialogues, scénario, doublage, etc...).
Après donc Didier (1997), Astérix & Obélix : Mission Cléôpatre ( 2002), RRRrrrr !!! ( 2004) et Sur la piste du Marsipulami ( 2012), Santa & Cie est son cinquième film en tant que réalisateur.
Et aussi
1- « PADDINGTON » de PAUL KING
Chic ! Après trois ans d‘absence, revoilà sur grand écran le craquant petit ourson inventé dans les années 50 par Michaël Bond ! Quand le film commence, Paddington coule des jours tranquilles dans sa famille d’adoption. Alors qu’il recherche un cadeau pour sa tante adorée restée au Pérou, il tombe sur un livre animé, dont il pense qu’il va être le présent idéal. Hélas pour lui, ce livre, qui vaut très cher, est volé. Accusé à tort du vol, Paddington est emmené en prison. Après bien des péripéties, il sera, bien sûr, disculpé...
Les premières aventures de Paddington avaient engrangé 250 millions de dollars de recette… Comme on ne change pas une équipe qui gagne, c’est de nouveau Paul King qui est aux manettes du scénario et de la réalisation, et de nouveau aussi Guillaume Gallienne qui double l’irrésistible ourson.
Dans l’équipe d’acteurs, un nouvel entrant, et non des moindres, puisqu’il s’agit de Hugh Grant. Le comédien britannique s’amuse comme un petit fou à nous faire rire dans un rôle d’acteur, méchant et prétentieux.
Gags, fantaisie, drôlerie, coups de théâtre, tendresse, effets visuels époustouflants… Ce Paddington a tout pour crever le plafond des recettes. A voir sans retenue, de 6 à 85 ans !
RECOMMANDATION : EXCELLENT
2-« BIENVENUE A SUBURBICON » DE GEORGES CLOONEY
Eté 1959. En apparence, il fait bon vivre dans la petite ville américaine de Suburbicon. Tout semble propre, calme et tranquille. Les allées sont ratissées, les voitures, ripolinées et les maisons, douillettes. Une vraie carte postale !
Il va suffire qu’une famille noire vienne s’installer dans l’un des pavillons pour mettre le feu aux poudres. Mensonges, trahisons, duperies, violences, racisme… Les masques vont tomber, les faux semblants voler en éclats. Surtout dans la famille Lodge. En prise avec la mafia, le père (Matt Damon, formidable de densité), marié à une femme handicapée (Julianne Moore, comme d’habitude, mieux que bien) va en arriver aux pires extrémités…
Ce qui avait commencé comme une gentille satire sociale va virer au thriller et au brûlot politique. L’Amérique puritaine des années 60 prend dans ce film un sacré coup!
Dans ce réjouissant Bienvenue à Suburbicon, rendons aux frères Coen, ce qui est à eux, à savoir le scénario. C’est Georges Clooney qui s’en est emparé pour le réaliser. On voit que le cinéaste a eu un plaisir fou à tourner ce jeu de massacre, auquel on rit de bon cœur, mais jaune. Dommage qu’à son début, le film se cherche, semblant hésiter entre deux scénarios.
RECOMMANDATION : BON
3-« UN HOMME INTÈGRE » de MOHAMMAD RASOULOF
C’est l’histoire de Reza (Reza Akhlagirad), qui a choisi de laisser tomber une carrière universitaire à Téhéran pour se consacrer à l’élevage de poissons d’eau douce, avec sa femme et son fils, dans une petite bourgade de province. Mais, une Compagnie privée qui a des visées sur son terrain, va essayer de le contraindre à vendre. Par tous les moyens : chantage, extorsion de fonds, assèchement de ses étangs, empoisonnement de ses poissons, etc… Reza, qui est un homme aussi courageux qu’intègre, va se battre, avec les armes de la loi et de sa bonne foi. En vain. La corruption est partout, dans tous les domaines, à tous les niveaux. Le jour où on lui incendie sa maison, Reza abdique. On assiste alors à la naissance d’un salaud.
A Canne, Un Homme intègre avait reçu le prix « Un Certain Regard ». On comprend pourquoi. Mi-drame social, mi-thriller, il est passionnant, romanesque, intense, édifiant, courageux aussi, puisqu’il dénonce la corruption dans le pays des Mollahs.
Mohammad Rasoulof devait venir en France pour faire la promotion de son film. Il n’a pas pu. Il a été privé par son pays de toute liberté de circuler. Aller voir son remarquable film sera la meilleure façon de le soutenir
RECOMMANDATION : EXCELLENT
4-« SEULE LA TERRE » DE FRANCIS LEE
Attention, histoire forte et brûlante !
Quelque part sur une colline noyée dans les brouillards du Yorshire, Johnny (Josh O’ Connor) travaille dur pour maintenir l’exploitation familiale. Le soir, pour oublier la rudesse de son existence, ce taiseux dur au mal va se biturer au bistro du village et s’offrir des aventures sans lendemain.
Débarque un jour à la ferme, Gheorghe, un saisonnier venu de Roumanie, taiseux lui aussi (Alec Secareanu).
Johnny le solitaire va tomber amoureux…
Les deux hommes vont vivre une relation intense, charnelle, sauvage…
S’il évoque Brokeback Moutain, par son thème, une histoire d’amour homosexuelle entre deux paysans, s’il fait penser aussi aux films de Ken Loach, Seule la terre possède une vraie singularité. Il magnétise de bout en bout. La sensualité irrigue chacun de ses plans et pas seulement ceux des scènes d’amour. Les cadres sont magnifiques, les acteurs filmés au plus près, les dialogues, affutés et le scénario, écrit au cordeau. C’est le premier film de Françis Lee, mais déjà quelle maîtrise chez ce réalisateur !
Seule la terre a déjà obtenu, à juste titre, de nombreuses récompenses internationales, dont le prix de la Mise en scène à Sundance, le Hitchcok d’Or à Dinard et le prix du meilleur film britannique à Edimbourg.
Il ne lui reste plus qu’à être plébiscité par le public français. Il le mérite amplement.
RECOMMANDATION : EXCELLENT
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