Sans pitié
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Thème
Un jeune malfrat qui ne craint personne et surtout pas les coups, sympathise en prison avec un chef de gang impitoyable, plus âgé et plus aguerri, c’est-à-dire qu’il a beaucoup tué pour arriver là où il est, chef respecté et craint jusqu’en prison. Son jeune ami n’a pas encore de sang sur les mains mais ça viendra.
Sortis de prison, tous les deux font alliance pour le meilleur et surtout pour le pire, sous la surveillance sans relâche de la chef de la police qui espère bien les faire retomber et pour longtemps cette fois. Justement, un gros coup se prépare avec des Russes : l’achat d’une nouvelle drogue qui rapportera gros. En chemin, on apprend que le jeune gangster débrouillard est un indic de la police. Les frontières sont fragiles entre le bien et le mal.
Points forts
Le cinéaste coréen qui a réalisé ce thriller sanglant, présenté hors compétition au dernier Festival de Cannes, se dit fortement influencé par Scorsese, Tarantino et Johnnie To qui ne font pas dans la dentelle eux non plus. On retrouve dans « Sans pitié » toute la violence du monde. Avec cette touche esthétique particulière à laquelle tient beaucoup le cinéaste coréen et qui donne une image à la fois soignée et composée. L’esthétique transcenderait-elle la morbidité des personnages qui savent qu’au bout du chemin se trouve soit la perpétuité soit la mort violente ?
Quelques réserves
Comme dans ses films précédents, le cinéaste s’est amusé à déconstruire la chronologie. On est en prison au début mais on en sort très vite puis on y revient pour expliquer par des scènes du passé des comportements du présent. Cela donne le tournis. Ajoutons que tous ces visages d’Extrême-Orient se ressemblant pour un occidental de type caucasien, cela devient coton. La mondialisation a ses limites…
Encore un mot...
On l’a dit, ce film a été programmé cette année à Cannes hors compétition lors d’une projection en « Séance de minuit », ce qui lui va bien. Il y a toujours des spectateurs à Cannes à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Et toujours des journalistes qui ont du mal à garder l’œil ouvert. « Réveille-moi si tu vois que je m’endors », disait un jeune critique à un confrère de la même génération à l’entrée d’une séance de 8 h 30 où, visiblement, les deux compères avaient atterri directement venus d’une fête.
Trêve de persiflage : quand on regarde les beaux films qui sortent dans les salles avant et après Cannes sans être sélectionnés sur la Croisette, on a du mal à comprendre comment celui-là, sous-produit de Tarantino, s’est retrouvé dans cette sélection internationale de haut niveau...
L'auteur
Byun Sung-hyun est né à Séoul en 1980. Diplômé de l’Institut des Arts, il débute en 2010 avec « The beat goes on », un drame musical sur le hip-hop qui n’est pas resté dans les mémoires cinéphiles. En 2012, sa comédie romantique « Watcha Wearin’ ? » connaît une audience plus large. « Je voulais créer un nouveau style de film, un thriller tendu et sans fioritures » dit-il à propos de « Sans pitié », son troisième long-métrage. A-t-il réussi ? À vous d’en juger si vous n’êtes pas allergique à la violence et aux éclaboussures.
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