Premier contact
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Thème
Douze ovnis sont suspendus à cinq mètres du sol, ceinturant la planète, de l’Amérique du Nord à l’Asie. Ils ont la forme d’un cigare maintenu à la verticale. Effet spectaculaire garanti. Leur présence déclenche l’effervescence dans le monde. Aux Etats-Unis, deux chercheurs spécialistes du langage et du chiffrage sont sollicités par l’armée pour entrer en contact avec ces cigares géants. Il faut savoir que toutes les douze heures, une porte s’ouvre à la base des engins et l’on peut y pénétrer. Au début de l’intrigue, nos deux experts avancent donc dans un impressionnant couloir à la verticale où la pesanteur est nulle. Ils accèdent bientôt à la limite définie par une surface vitrée et c’est là qu’ils vont entrer en communication avec ces êtres pour tenter de connaître le but de leur présence.
Points forts
L’astuce du scénario est de démarrer sur une scène privée et dramatique, la mort scandaleuse pour cause de cancer, d’une jeune fille. Sa mère, la chercheuse en langue, le docteur Louise Banks (Amy Adams), a l’intuition que la vie de sa fille ne finit pas à l’instant de sa mort, ce n’est peut-être qu’un début et pas une fin, pense-t-elle. Le spectateur est appâté…
On aime, ou pas, les films de martiens. Moi, je suis fan. Dans ce sens, le film de Villeneuve est une réussite. Il y a un vrai parfum d’aventure et d’inconnu avec un déploiement technologique qui vous en met plein les yeux. La mise en scène est grandiose, le divertissement à son maximum.
Tous les dirigeants et militaires des grands pays sont à cran. L’un d’entre eux, général chinois, est un foudre de guerre, il est prêt à utiliser l’arme nucléaire contre les Aliens. C’est l’anéantissement de la planète assuré. Qui saura l’arrêter ? Brutal suspense.
En revanche, le colonel Weber (Forest Whitaker), un Américain pacifique et intelligent, cela va de pair, parviendra peut-être à convaincre les services secrets de son pays de donner du temps aux chercheurs pour déchiffrer le langage des extraterrestres. Au bout d’une heure cinquante-six de projection, nous aurons la réponse.
Quelques réserves
Sans doute l’élucubration spiritualiste qui termine le film est tirée par les cheveux. Mais le voyage est tellement beau qu’on ne fera pas la fine bouche sur l’atterrissage en lourdeur.
Encore un mot...
« Premier contact » commence là où « Rencontres du 3ème type » finissait. On peut comparer les deux films dans leur volonté d’humaniser les Aliens et d’offrir en même temps au spectateur un spectacle total. Adapté de « L’histoire de ta vie », un roman du jeune écrivain de science-fiction, Ted Chiang, le film de Villeneuve raconte l’improbable rencontre dont rêvent les humains, au moins certains d’entre eux qui sont effrayés par les espaces infinis, comme l’écrivait Pascal. Si le rêve de n’être plus seul dans l’univers pouvait se concrétiser par un premier contact, la face de la planète en serait changé et le destin de l’humanité deviendrait peut-être moins incertain… « C’est l’espérance folle qui nous console de tomber du nid », chantait Guy Béart.
Une phrase
« Il a évidemment fallu créer les extraterrestres en post-production, car malheureusement je n’ai pas pu faire de casting sur Jupiter ! » Denis Villeneuve
L'auteur
Né en 1967 à Trois-Rivières, au Québec, Denis Villeneuve a accompli un sacré parcours depuis son premier film, « Un 32 août sur terre », présenté en 1998 dans une section du Festival de Cannes jusqu’au tournage de « Blade Runner 2049 » dont la sortie est prévue en 2017, peut-être en ouverture du prochain Festival de Cannes… Après « Maëlstrom » (2000) et « Polytechnique » (2009), le cinéaste canadien a été nommé à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère pour « Incendies » (2011). Il débarque à Hollywood la même année avec un thriller, « Prisonners ». Suivront « Ennemy » (2012) et « Sicario » (2015) avec Benicio del Torro et Josh Brolin. Puis il saute à pieds joints dans le film de science-fiction avec « Premier contact », coup d’essai, coup de maître, qui le prépare à la réalisation de la suite de « Blade Runner ».
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