My Skinny Sister
Infos & réservation
Thème
Stella, 12 ans, rondelette et introvertie, vit dans l’ombre de sa grande soeur Katja, patineuse émérite. Elle découvre que son aînée est anorexique. Pour l’empêcher d’en parler à leurs parents, d’autant qu’approche la compétition dont elle brigue la 1ère place, Katja multiplie les chantages auprès de Stella. Effrayée, celle-ci se tait, endure et culpabilise tandis que l’état de santé de Katja s’étiole et que leurs parents se perdent en conjectures…
Points forts
- Rebecka Josephson qui, pour son premier rôle (Stella, la jeune sœur), est époustouflante de naturel. Véritable petite Julianne Moore potelée, ses regards, ses moues, ses silences, sa présence et son jeu sont remarquables.
- Un ton juste ne sombrant sans jamais dans le pathos, et même parfois drôle. Il ne s’agit pas d’une analyse clinique de l’anorexie mais des ravages qu’elle provoque, y compris sur l’entourage.
- Le constat pertinent, sans méchanceté ni caricature, de parents modernes aimants mais incapables de prendre leurs responsabilités et d’être vraiment à l’écoute de leurs enfants. Le père, au prétexte d’être bienveillant; la mère, au prétexte de son trop-plein de travail. Au point que, pris de court, ils se défaussent sur Stella : “Pourquoi tu ne nous as rien dit ?”.
Quelques réserves
On a comparé ce film à Litlle Miss Sunshine. C’est trompeur et peut lui nuire. En effet, ici pas de doux hurluberlus. Stella n’est pas motivée par l’envie de briller. Si elle souffre, c’est moins de poursuivre un idéal (là un concours de Miss, ici le prof de sa sœur) que pour son aînée. Elle n’est pas non plus le centre de l’intrigue mais l’involontaire complice. Et surtout, si les parents sont “absents”, ce n’est pas parce qu’ils sont rêveurs mais parce qu’ils fuient, “pour de bonnes raisons”, les aspérités de la réalité.
Encore un mot...
Partant de faits autobiographiques, Sanna Lenken trousse un film qui va bien au-delà de la maladie qu’elle évoque; mettant superbement en scène un amour sororal bouleversant autant qu’attendrissant, le lien enfants-parents et la question de l’autorité protectrice, de guide, qu’il est censé impliquer. Un axe qui rend le récit universel car autorisant tout un chacun à s’y retrouver, quelle que soit la clé d’accès par lequel il l’abordera.
Une phrase
“C’est ma propre petite sœur qui m’a inspiré cette idée, parce qu’elle a eu peur de me voir mourir quand j’étais malade. Ça restera pour moi une blessure d’avoir fait traverser à ma petite sœur ces angoisses et ces moments difficiles.” Sanna Lenken
L'auteur
Née à Göteborg, en Suède, en 1978, Sanna Lenken a fait ses études de réalisatrice au Dramatiska Instutet de Stockholm. Elle obtient son Master en 2009. Après l’incontournable passage par les courts-métrages où elle se fait remarquer à travers de nombreux prix, elle réalise ce 1er long-métrage.
Ajouter un commentaire