Memory

Une love story inattendue entre deux adultes cabossés par la vie… Un mélo bouleversant…
De
Michel Franco
Avec
Jessica Chastain, Peter Sarsgaard, Brooke Timber…
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Ancienne alcoolique devenue abstinente depuis plus de dix ans, Sylvia (Jessica Chastain) mène à New York une vie simple, essentiellement structurée autour de sa fille, son travail d’assistante sociale et ses réunions avec les Alcooliques Anonymes auxquelles elle se rend pour ne pas rechuter. Ses retrouvailles avec Saul (Peter Sarsgaard), un ancien élève de son lycée, auquel elle attribue d’abord (à tort) la paternité d’un ancien  traumatisme de son adolescence, vont venir bouleverser son quotidien. Saul est atteint d’une maladie dégénérative qui atteint sa mémoire. La fragile Sylvia s’aperçoit que la sienne lui joue des tours. Leurs retrouvailles vont pourtant les pousser dans les bras l’un de l’autre. Et tant pis si chacune de leurs rencontres va réveiller en eux des souvenirs enfouis  et souvent douloureux, ils surmontent enfin leur solitude. Mais de quelle façon peut-on vivre un amour voué à l’oubli ? 

Points forts

  • La construction, en puzzle, du scénario. Écrit en solo par Michel Franco, Memory est bâti sur une trame pleine d’imprévus. A chaque fois qu’on croit pouvoir deviner la suite de l’histoire, le cinéaste déjoue les attentes et part dans une direction inattendue. Cela donne à son film une fragilité bouleversante.

  • La mise en scène est volontairement très épurée, qui laisse toute la place aux personnages du film, notamment les deux principaux. C’est la façon, magnifique, qu’a trouvée le réalisateur pour  mettre en avant leur fragilité et leur déséquilibre 

  • Les dialogues aussi sont réduits à l’essentiel, ce qui incite les comédiens à jouer tout en retenue.

  • Et puis, il y a le couple que forment Jessica Chastain et Peter Sarsgaard. Elle, pâle et diaphane, est impressionnante d’intériorité et de nuances. Lui est de même, qui ne force jamais le trait dans un rôle où pourtant, beaucoup se seraient laissé aller des effets de jeu. Une performance qui lui a valu d’être sacré «  Meilleur acteur »  à la dernière Mostra de Venise.

Quelques réserves

Aucune.

Encore un mot...

L’histoire d’une union de deux âmes brisées… Encore? diront sans doute certains… Oui mais ici, ce qui éblouit et touche est, somme toute, novateur, c’est la manière à la fois déroutante, et en même temps si évidente, dont elle est racontée : sans aucun effet de mise en scène, sans aucun racolage, avec deux acteurs exceptionnels et magnifiquement dirigés. Mémorable, ce Memory .

Une phrase

« Pour ce film, j’avais une seule référence : Minnie et Moskowitz (Ainsi va l’amour) de John Cassavetes, parce que c’est une love story entre deux quadragénaires, qui tombent amoureux presque comme des adolescents. J’aimerais que chaque spectateur se demande ce qui va bien pouvoir arriver à Sylvia et Saul. » ( Michel Franco, réalisateur).

L'auteur

A la fois réalisateur, scénariste et producteur, Michel Franco, né en 1979 à Mexico, est un des cinéastes mexicains qui a contribué à mettre le cinéma de son pays sous les projecteurs du monde entier.

 Il part d’abord étudier la mise en scène à la New York Film Academy. De retour au Mexique, il commence par réaliser des films publicitaires, puis se fait remarquer avec un court métrage, Entre dos, qui est primé dans de nombreux festivals. En 2009, son premier long métrage, Daniel y Ana (une histoire choc de sévices sexuels subis par un frère et une sœur enlevés au Mexique),  est présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes. Dès 2012, il est de retour sur la Croisette avec Después de Lucía, dans la section Un Certain RegardIl y retournera à deux autres reprises, en 2015, en compétition officielle, avec Chronic, qui obtiendra le Prix du meilleur scénario, puis en 2017 avec Les Filles d’avril, qui raflera le Prix spécial du jury Un Certain regard. La même année, il sera le président du jury de la Mostra de Venise.

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