Mad Love in New York
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Thème
Une authentique plongée dans l’univers des SDF toxicomanes de New York à travers le couple formé par Harley et son compagnon Ilya, aussi pervers que mortifère à son égard. Un film au réalisme impressionnant autant qu’oppressant basé sur des faits réels.
Points forts
- Rarement depuis le Panic à Needle Park de Jerry Schatzberg (1971) ou Requiem for a Dream de Darren Aronofsky (2000), le cinéma n’a pénétré avec autant de réalisme le monde de la drogue (et ici des SDF).
- Tout concourt à le rendre éprouvant mais jamais racoleur. Pour cause, outre Arielle Holmes qui joue son propre rôle, les frères Safdie ont embauché de vrais SDF d’un naturel confondant (formidable Buddy Duress dans Mike !). Seul Caleb Landry Jones (Ilya) est acteur pro.
- Adeptes du cinéma mumblecore (peu de moyens, personnages de 20 à 30 ans citadins et amateurs, dialogues quasi improvisés), les deux frères réalisateurs ont choisi d’échapper au genre “cinéma de rue” en tournant sur trépied, laissant le mouvement donner le rythme sans donner le tournis. Les focales utilisées par Sean Price Williams, chef opérateur de Ross Perry, réinventent les rues, les quais de métro et autres parcs de New York pourtant déjà vus tant de fois.
- La musique électro du Japonais Isao Tomita, à partir de thèmes de Debussy, colle parfaitement à l’ambiance. Les frères Safdie revendiquent leur référence à la BOF d’Orange mécanique qui utilisait pareillement celle de Beethoven.
- Jusqu’au bout on est troublé par le curieux mélange de logique et de dérive émanant des attitudes des protagonistes, violents entre eux mais policés avec les gens socialisés. Sentiment renforcé du fait qu’on ne saura jamais ce qui les a entraînés dans leur dérive. Ainsi la belle Arielle Holmes dont le dossier de presse nous apprend que le tournage l’a amenée à se remettre en question. Une lueur d’optimisme…
Quelques réserves
L’univers décrit pourra être par trop insupportable à certains.
Encore un mot...
“Un jour, alors que je me dirigeais vers le métro, j’ai vu cette belle jeune fille que j’ai pris pour une assistante d’origine russe. (…) Elle s’appelait Arielle Holmes. (…) J’ai compris rapidement qu’elle était SDF. (…) Elle m’a raconté de nombreuses histoires bizarres et passionnantes dont beaucoup tournaient autour de son mystérieux ami Ilya. (…) J’ai su qu’il fallait que je fasse un film sur sa vie”. Josh Safdie.
Une phrase
- "Tu n’y connais rien en amour. J’ai prouvé que je pouvais mourir pour lui". (Harley à Skully, SDF amoureux d’elle).
- "Ce n’est pas une bonne personne". (Skully en réponse à Harley, au sujet d’Ilya)
L'auteur
Frères et petits neveux de l'architecte Moshe Safdie, Josh et Benny Safdie ont grandi dans le Queens et à Manhattan sous l’oeil du caméscope Sony Hi-8 de leur père. Au fil des ans, filmer est ainsi devenu pour eux un outil d’introspection mais “avec toujours une propension à embellir et dramatiser”. En 2000, avec Alex Kalman, Zachary Treitz, Bret Jutkiewicz et Sam Lisenco, ils fondent le collectif Red Bucket Films, une maison de production indépendante. Pour sa part, Joshua Safdie réalise son premier long métrage intitulé The Pleasure of Being Robbed, présenté à la Quinzaine des réalisateurs, en 2008. En 2009, il tourne avec son frère Benny Lenny and the Kids, présenté à la Quinzaine des réalisateurs sous le nom Go Get some Rosemary. Le film s'inspire de leur enfance et montre la relation d'un père divorcé avec ses deux enfants. Mad Love in New York est directement inspiré du récit autobiographiqueMad Love in NY City d’Arielle Holmes (qui joue son propre rôle dans le film, sous le nom d’Harley).
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