Love lies bleeding
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Thème
1989, au Nouveau Mexique. En rupture avec sa famille, Lou (Kristen Stewart) gère une minable salle de sport dans la petite ville d’Albuquerque. Un jour, Jackie (Katy O’Brian) pousse la porte de la salle. D’un sex-appeal impressionnant, elle est une bodybuildeuse qui trace seule la route pour aller se présenter à un championnat de culturistes à Las Vegas. Un regard… et elle entame avec Lou une relation passionnée, qui deviendra vite explosive et tragique. Jackie va prendre des anabolisants qui altéreront son jugement, et Lou aura de sacrées embrouilles avec son beau-frère (Dave Branco) qui tabasse sa sœur (Jena Malone), et son père (Ed Harris, méconnaissable ) qui est un dangereux criminel. Le quotidien des deux amantes va virer à l’enfer…
Points forts
Écrit à quatre mains par Rose Glass et sa collaboratrice Weronika Tofilska, le scénario réussit cette prouesse de rester « tenu » et « ramassé » tout en jonglant avec plusieurs genres : la romance, le thriller, le film gore et le film fantastique.
L’action se situe dans un milieu encore assez peu exploré au cinéma : celui du culturisme féminin des années 80.
Le grand écran avait plusieurs fois réformé des couples féminins à la Thelma & Louise, mais il n’avait encore jamais offert de binôme semblable à celui de Lou et Jackie, des trentenaires animées par l’amour fou qu’elles se portent.
Le duo Kristen Stewart et Katy O’Brian. A la fois sobre et distanciée, incandescente et mystérieuse, Kristen Stewart (Twilight, Les Crimes du futur, Spencer…) a trouvé dans Lou sans doute son rôle le plus complexe. Quant à Katy O’Brian, une ancienne « fliquette »spécialiste en arts martiaux, elle crève littéralement l’écran dans son personnage de Jackie.
La bande originale, signée Clint Mansell, qui donne une belle ampleur à l’ensemble du film)
Quelques réserves
Attention: bien que diffusé sans limitation d’accès, le film, truffé de scènes de sexe et de violence tournées frontalement peut choquer les personnes sensibles.
Encore un mot...
Quatre ans après Saint Maud, film d’horreur percutant qui lui avait valu une reconnaissance immédiate de la part du public et de la critique, Rose Glass revient sur le grand écran avec un film encore plus délirant, un thriller incandescent, singulier et gonflé qui touche à plusieurs genres, joue « brutal » et imprime durablement la mémoire. En seulement deux longs métrages, la réalisatrice anglaise de 34 ans a gagné ses galons pour être admise dans le petit cercle des « cinéastes cultes ».
Une phrase
« Rose fait des films qui ne ressemblent à aucun autre. Elle parvient à créer une atmosphère à la fois unique et angoissante. Même si on peut reconnaître ses inspirations, elle n’imite jamais personne. Je pense qu’elle cherche à faire peur aux gens et à elle-même, non pas pour le plaisir de titiller le spectateur, mais pour le pousser à réfléchir » ( Kristen Stewart, comédienne).
L'auteur
Née en 1990 près de Chelmsford dans l’Essex, Rose Glass commence à faire des films dès son adolescence en empruntant le caméscope de son père. Elle s’essaye d’abord au film d’animation en stop motion, puis se lance dans les prises de vue réelles, en inventant des petits films d’aventures surréalistes et absurdes pour les amis et les membres de sa famille qui souffrent de longues maladies. Parallèlement elle fait ses études au London College of Animation et à la National Film and Television School où elle décroche un master en réalisation, puis fait partie du programme des talents de la Berlinale. Après plusieurs courts métrages de mystère et d’horreur, qui sont tous sélectionnés dans différents festivals, elle se lance dans le long. Saint Maud sort le 8 septembre 2019 au Festival de Toronto. Entre autres récompenses, il obtiendra, en février 2020 le grand Prix au festival du film fantastique de Gérardmer. Love lies Bleeding est le deuxième film de cette cinéaste britannique promise à un bel avenir.
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