L'odeur de la mandarine
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Thème
En 1918, alors que la Grande Guerre vit ses ultimes soubresauts, le lent retour à l’amour et au désir sensuel d’Angèle, infirmière dont le grand amour a disparu au combat, et du capitaine Charles de Rocheline, un ex-cavalier qui a perdu une jambe, propriétaire d’un magnifique château mais aussi de Mandarine, une jument en attente de saillie.
Leur résilience va être mise à rude épreuve avec l’arrivée de Leonard, un soldat du rang venu mettre Oslo, un magnifique étalon, à l’abri de la réquisition. Homme fruste, Leonard assure avoir connu Armand, l’ex-époux d’Angèle et père de la petite Louise.
Points forts
- Un sujet délicat traité avec sensibilité, et visible en famille.
- Le couple formé par Olivier Gourmet et Georgia Scalliet est attachant, crédible et savoureux à travers leurs échanges verbaux.
- Des acteurs chevronnés pour les petits rôles : Michel Robin dans la peau d’un curé, Romain Bouteille en vieux notaire et surtout Hélène Vincent comme gouvernante. De plus, les personnages secondaires sont réellement traités, telle la petite Louise.
- la métaphore faisant de la sexualité animale celle des luttes intérieures d’Angèle et de Charles, elle en proie à un deuil qu’elle refuse et lui à un handicap qu’il cherche à surmonter.
- la belle idée finale du cerf, symbole de fécondité et de lumière, annonçant le triomphe de l’amour.
- Des images magnifiques, du début à la fin.
- Le choix d’une époque annonçant l’émancipation des femmes.
- Un humour roboratif qu’il soit ouvertement destiné à faire rire ou agressif car révélateur des frustrations.
Quelques réserves
Un académisme dans le cadrage des plans, la sagesse des prises de vue, l’esthétique de l’ensemble qui adoucit ce que le film est destiné à mettre en avant : la force des pulsions et du désir sensuel (ou de la libido, au sens freudien).
Encore un mot...
Les auteurs assument leur référence à la version de l’Amant de Lady Chatterley tournée par Pascale Ferran (2006). On peut ajouter celle de Just Jaekin (1981) pour la qualité des images. L’Odeur de la Mandarine se situe en effet entre les deux : moins intense que la première, sensuellement, mais aussi réussi, picturalement, que le second.
Une phrase
"Comme au théâtre, j’ai commencé par apprendre tout le texte par cœur. J’étais assez angoissée par l’idée de ne pas tourner ce film dans l’ordre chronologique et de ne pas pouvoir équilibrer mon interprétation en fonction tant de ce qui a précédé." Georgia Scalliet, comédienne et sociétaire de la Comédie Française depuis 2009, dont c’est le 1er rôle au cinéma.
L'auteur
Né en 1958, homme aussi polyvalent que discret, Gilles Legrand est à la fois réalisateur : Malabar Princess (2003), La Jeune fille et les loups (2007), Tu seras mon Fils(2010), scénariste : Belle et Sebastien (2013), producteur :Ridicule (1996), La Veuve de Saint-Pierre (1999), pour ne citer que quelques titres.
Pour L’Odeur de la mandarine, son quatrième long-métrage en tant que réalisateur, Gilles Legrand est resté proche du scénario de base et n’a pas réalisé de changements majeurs lors du montage final. Il a aussi laissé une libre place aux propositions des comédiens quand elles amélioraient ce qu’il avait imaginé à la base.
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Un beau film classique pour un grand sujet.
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