Little Boy

Un film absolument délicieux, à voir en famille
De
Alejandro Monteverde
Drame de guerre
Avec
Emily Watson, Cary-Hiroyuki Tagawa, Michael Rapaport, David Henrie, Eduardo Verastegui, Tom Wilkinson.
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Thème

O’Hare, village californien de carte postale, durant la 2nde Guerre Mondiale. 

Son fils London étant réformé, James part à sa place combattre dans le Pacifique. Pour le jeune Pepper, qui l’adore et partage avec lui son amour pour le magicien Ben Eagle et son slogan “Tu t’en sens capable ? Oui je le suis”, c’est un crève-cœur. En effet, surnommé Little Boy du fait de sa petite taille, il est brimé par les enfants, notamment par Freddy, le fils obèse du Dr Fox. Or, lors d’un show, Ben Eagle le “choisit” pour déplacer un objet. Bien sûr, Little Boy y parvient. Du coup, il se convainc que son don l’aidera à faire revenir son père. Le bienveillant Père Oliver l’encourage à y croire à condition qu’il accomplisse six attitudes charitables dont il dresse la liste. Parmi elles, devenir l’ami du vieux Hashimoto que Little Boy et son aîné ont maltraité sous l’emprise d’un certain Sam qui a perdu son fils contre les Japonais et les hait…

Points forts

Mélangeant les genres (guerre, comédie, fantastique), ce deuxième long-métrage d’Alejandro Monteverde, tourné sur les lieux mêmes du mythique Titanic de Cameron, est un conte brillant, parfaitement huilé, sans temps mort et surtout enivrant par l’ensemble des émotions et des sentiments auquel il ouvre l’accès.

Tout est réussi : décors, scenario (trois ans d’écriture), transmission du message humaniste, mise en image avec ses gros grains et, parfois, ses couleurs un peu passées rappelant certaines de celles des films de guerre d’époque tournées en couleur.

Le casting est enthousiasmant et parfaitement dirigé, notamment le jeune Jackob Salvati, avec son air buté et gauche.

La simplicité de la forme narrative et l’universalité des mythes abordés (David et Goliath et Ulysse et Pénélope, pour les plus évidents) font de ce récit un conte d’une authentique morale de la liberté de conscience : qu’importe que ce soit au nom de Dieu ou de la vie, l’essentiel c’est de croire en soi. Sous entendu : ce n’est pas la référence qui compte mais ce que tu fais du message en accord avec toi-même.

Quelques réserves

Les comptenteurs des bons sentiments pourront gloser à loisir sur les belles intentions de fond du réalisateur et la trame qui, pour roborative qu’elle soit, n’est pas révolutionnaire.

Encore un mot...

Certes, Little Boy demande un regard émerveillé mais pas infantile, de l’ordre du “cœur intelligent” imploré par Salomon, de l’innocence des enfants que Jésus appelait à laisser venir à Lui ou du Rire régénérateur de celui du Zarathoustra de Nietzsche.Sauf à l’avoir déserté, il n’y a donc rien à reprocher à ce spectacle authentiquement bienfaisant invitant à la tolérance et à chercher le meilleur en soi. A apprécier si possible en famille et pour ce qu’il est, surtout par les temps qui courent. Prix Spirit Award au Festival d’Hiroshima 2016.

Une phrase

- “Ne te mesure pas en regardant de la tête vers les pieds mais de la tête vers le ciel”.  (Le prêtre à Little Boy).

-  “Je ne suis pas un ennemi mais j’ai le visage de l’ennemi”. (Hashimoto à Little Boy)

L'auteur

Réalisateur, scénariste et producteur, Alejandro Monteverde est un cinéaste mexicain cherchant à créer des œuvres susceptibles de pousser les spectateurs à réfléchir sur des questions existentielles, sans pour autant négliger le spectacle. 

Son premier long métrage, Bella, qui raconte sans prétention l’histoire d’une serveuse travaillant dans un restaurant mexicain de New York (2006), a remporté le People’s Choice Award au Festival international du film de Toronto et le prix Americain by Choice de la Maison Blanche pour sa contribution positive à l’art et à la culture latino-américaine. 

Alejandro Monteverde vit à Los Angeles avec Ali Landry, sa femme, actrice américaine et ancienne Miss USA, ainsi que leurs trois enfants.

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