L'Idéal
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Thème
Pour redorer son blason éclaboussé par un gros scandale médiatique (la diffusion d’une vidéo de son mannequin vedette en tenue nazie), une gigantesque entreprise de cosmétiques va recruter un « model-scout », autrement-dit un chasseur de mannequins (Gaspard Proust), et l’envoyer à Moscou en compagnie d’une directrice visuelle (Audrey Fleurot), aussi coincée et autoritaire qu’il est cynique et fêtard. Mission de ce duo désassorti : dénicher, en une semaine, dans la Russie post-communiste, une nouvelle égérie dont la beauté, l’innocence et la pureté devront pallier la mauvaise image de marque de la firme…
Entre les réunions de crise à Paris, les castings à Moscou, les élections de Miss dans les provinces russes, les fiestas chez les milliardaires( sans doute mafieux) et les« castings » sauvages aux quatre coins de l‘ex-empire soviétique… « L’Idéal » va multiplier les occasions de dénoncer les excès, les ridicules, la vacuité et les dévoiements du monde de la beauté et finir par louer aussi, grâce à un tour de passe-passe scénaristique, les joies de la paternité. (Mais, Chut !).
Points forts
- L’irrévérence de cette comédie qui non seulement décrypte les coulisses du monde de la mode, mais rue dans les brancards du savoir-vivre, de la morale et du bon goût.
- Ses formules chocs. (Fréderic Beigbeder n’a pas oublié qu’il est un ancien fils de pub !)
- Sa réalisation, spectaculaire et inventive.
- Sa distribution, plus que parfaite. En femme d’affaires pète-sec et coincée Audrey Fleurot est… « idéale ». Gaspard Proust, lui, incarne à la perfection son personnage de chercheur de top model, roublard, impudent, débauché et revenu de tout (L’humoriste confirme ici son talent d’acteur). Quant à Jonathan Lambert, en patron/patronne de la marque de cosmétiques, L’ Idéal, qui donne son nom au film, il est tout simplement exceptionnel.
Quelques réserves
-La vulgarité qui accompagne l’irrévérence de certaines scènes de cette comédie déjantée.
-Le côté un peu foutraque du scénario, surtout vers la fin.
-L’impression de misogynie qui se dégage de la première heure du film.
Encore un mot...
Les amateurs de comédie trash vont sans aucun doute se précipiter, pour voir ce nouvel opus du réalisateur de « 99 francs ».Et ils auront raison, car cette critique satirique du monde de la beauté et de la mode qui, en images, n’hésite pas à en rajouter dans le tape-à-l’œil, a été faite pour eux. En revanche, malgré sa distribution haut de gamme et ses dialogues d’un beau mordant, cet « Idéal » devrait laisser bon nombre de cinéphiles plus circonspects.
Une phrase
« En fait, ce qu’on cherche, c’est la simplexité ».
L'auteur
Né le 21 septembre 1965 à Neuilly-sur-Seine dans une famille d’intellectuels aisés, Frédéric Beigbeder a fait, depuis le début de sa carrière dans la pub, profession de « touche-à-tout » ; puisqu’il est aujourd’hui à la fois écrivain, scénariste, critique littéraire, animateur d’émissions de télévision, réalisateur de cinéma, directeur de publication (magazine « Lui ») et aussi, le créateur du prix de Flore dont il préside le jury.
Peut-être celui que l’on qualifie souvent de « dandy » brillant mais cynique, considère-t-il son métier d’écrivain comme étant le premier dans ses préférences, cette activité lui ayant déjà valu à ce jour deux prix littéraires importants , l’Interallié ,en 2003, pour « Windows on the World » et , en 2009, le Renaudot pour « Un Roman français ».Mais on peut penser que le cinéma est devenu sa seconde préoccupation, puisqu’en 2007, il participe à l’écriture du scénario du film que Jan Kounen adapte de son « 99 francs » ; qu’en 2012, il écrit et réalise son premier film, « L’ Amour dure trois ans », qu’il tire de son roman éponyme; et qu’il a également écrit et réalisé celui qui sort cette semaine sur les écrans, « L’Idéal », adapté de son roman, « Au secours , Pardon », paru en 2007.
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