L'homme du peuple
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Thème
Une journaliste italienne réputée, Oriana Falacci, se rend au domicile de Walesa, qui habite toujours le même immeuble modeste, afin de l'interviewer sur les grands moments de sa vie politique. Walesa remonte donc l'histoire de son engagement syndical et relate les faits qui expliquent bien le contexte de sa démarche, initiée en 1970, après qu'il ait vu comment le régime communiste réprimait le mouvement de grève des ouvriers.
Points forts
- L'interview montre Walesa dans sa complexité: syndicaliste déterminé, il acquiert par sa force de conviction une grandeur qui contraste avec la manière un peu frustre qu'il a de s'exprimer.
- Les séquences documentaires d'archives s'insèrent remarquablement dans le récit, concourrant avec force à la narration. Walesa- comédien- est tellement proche de Walesa le syndicaliste que le glissement visuel est total.
- Le contexte politique est très bien relaté: des grévistes révoltés par leurs condition de travail et de vie, des familles pauvres et courageuses dans un pays où, dans les années 80, les produits basiques de vie manquent encore, à un régime policier brutal et insidieux qui incite à la délation par tous les moyens.
- La vie familiale de Walesa, dont l'épouse, comblée d'enfants, est proche de la sainteté, et qui voit régulièrement son mari privé d'emploi et arrêté du fait de son engagement syndicaliste.
- L'analyse des raisons du destin exceptionnel de cet électricien, qui repose sur sa détermination et son courage au service de principes fondamentaux, pour les travailleurs et les citoyens. Du syndicaliste au président de Solidarnosc, prix Nobel de la Paix en 1983, puis Président de la république polonaise, Wajda retrace ce destin avec force mais simplicité de compréhension.
Quelques réserves
Peut-être une présentation un peu trop simplifiée de la vie de Danuta, l'épouse de Walesa, qui est fabuleusement stoïque dans une vie bien difficile.
Encore un mot...
Un film très intéressant, qui incite à revoir l'histoire du syndicat Solidarnosc et à replonger dans ces grèves durement réprimées par un pouvoir communiste sans état d'âme, mais qui a fini par céder.
Un regret: que le titre en français soit" l'homme du peuple"; le titre international "l'homme de l'espoir" me semble plus adapté.
L'auteur
Agé de 88 ans, Andrzej Wajda a réalisé ce film sur la vie et l'engagement syndical de Lech Walesa. Dejà, dans 4 grands films, il traitait de problèmes significatifs de la vie politique en Pologne: Ils aimaient la vie (1957); Cendres et Diamant (1958); L'homme de marbre (1977); L'homme de fer, qui a reçu la palme d'or au festival de Cannes en 1981.
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