L’étreinte du serpent
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Thème
De nos jours, Evan (Brionne Davis), ethnobotaniste américain, entreprend un voyage aventureux au cœur de la forêt amazonienne. Il rencontre Karamakate (Antonio Bolivar), dernier survivant de son peuple, habitant les profondeurs de la jungle. Le scientifique américain veut retrouver la trace des premiers explorateurs de l’Amazonie colombienne, notamment l’ethonologue allemand Theodor Koch-Grünberg que le cinéaste fait revivre sous les traits de l’acteur Jan Bijvoet. En 1907, Koch-Grünberg écrivait dans son journal : « La magnificence du spectacle auquel j’ai pu assister me semble impossible à traduire par des mots ». Alors, place aux images...
Points forts
- « L’étreinte du serpent » a pour personnage principal un Indien et c’est son point de vue que défend ce film sur l’Amazonie dont les forêts ont servi de refuge à de nombreux groupes d’Indiens parlant des centaines de langues et disparus sous l’assaut des colons.
- L’indien du film est le dernier représentant d’un mode de vie en sursis. Il est toute la mémoire de l’Amazonie. Son esprit et son corps transportent une science de la forêt incommensurable et intransmissible. C’est ce que tente de faire partager ce film attachant et singulier, très original et un peu désespérant quant aux facultés de destruction de l’espèce humaine.
Quelques réserves
- Aussi étonnant que cela paraisse, ce film est en noir et blanc (en tout cas il a été présenté tel en projection privée). On s’enfonce dans la jungle, on traverse d’immenses étendues d’eau, on franchit des forêts, tout cela en noir et blanc. C’est frustrant.
- On ne saisit pas bien, d’autre part, le point de vue du réalisateur. Il veut embrasser plusieurs causes à la fois. La passion des explorateurs occidentaux pour la découverte de ce pays vierge. La puissante nostalgie de l’Indien pour un monde disparu à jamais. L’imbécillité des étrangers à ces cultures qui viennent les piétiner sans état d’âme.
Encore un mot...
L’Amazonie colombienne représente la moitié de la surface du pays. « Elle m’est aussi peu connue alors que j’ai vécu toute ma vie en Colombie » dit le réalisateur de « L’étreinte du serpent ». D’où l’idée d’en parler à travers des personnages venus de l’étranger qui rencontrent le même Indien, d’abord très jeune entouré de sa famille, puis très vieux, complètement solitaire quand les siens ont été décimés. Pour qui aime l’étrange et l’étranger, ce film est un inépuisable mystère.
Une phrase
« Une terre de la taille d’un continent qui reste à raconter. Cette Amazonie-là a disparu. Mais le cinéma peut la faire revivre ».
L'auteur
Né à Rio de Oro, en Colombie, en 1981, Ciro Guerra écrit et réalise son premier long métrage, « L’ombre de Bogota » (2004), à 21 ans. Son deuxième film, « Les voyages du vent », a été sélectionné à Cannes en 2009 dans la section parallèle Un certain regard. Ces deux films ont été choisis pour représenter la Colombie aux oscars dans la catégorie meilleur film étranger. Et voici son troisième, touffu et mystérieux comme la jungle amazonienne.
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