Les Trois Mousquetaires » : Milady
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Thème
Après huit mois d’attente, voilà (enfin?) la suite du roman d’Alexandre Dumas adapté par Martin Bourboulon.
Quand ce volet commence, c’est le chaos. D’Artagnan, désespéré, cherche partout sa Constance, disparue sous ses yeux sans laisser d’adresse ; brisé lui aussi, Athos découvre, que sa femme tant aimée, qu’il croyait avoir été exécutée, a en fait survécu sous les traits de l’infâme, la vénéneuse, Milady de Winter ; la guerre des religions fait rage un peu partout dans le pays, notamment à La Rochelle ; quant à l’invasion de la France par l’Angleterre, elle se précise dangereusement. Tellement d’ailleurs que les trois Mousquetaires, de nouveau réunis, vont partir en mission à Londres pour tenter de déjouer cette invasion, bientôt rejoints par d’Artagnan ...
Points forts
- Et d’abord, quel bonheur de retrouver le casting du premier volet de ce film épique qui avait été adoubé, pour le seul Hexagone, par plus de 3 millions de spectateurs. Quatre comédiens dans le vent (Cassel, Marmaï, Duris et Civil) qui avaient uni leur talent et leur énergie pour porter, au sommet de la réussite, un même film …Le public en redemandait. Ses vœux sont exaucés : ils sont là de nouveau présents à l’appel. Comme un seul homme ! Et puis, qui allume et aiguise ici leurs regards, la belle et troublante Eva Green, qui va même aller jusqu’à leur chiper la vedette, dans sa façon de mettre en scène sa soif de vengeance et sa dextérité à manier l’épée. Et puis aussi, présent encore une fois, Louis Garrel qui interprète un Louis XIII décalé, tellement pénétré par sa charge qu’il en frôle parfois (sciemment) le ridicule. Une merveille de composition comme cet immense comédien en a le secret!
- Que les amateurs du premier volet se rassurent, ce nouvel opus ne souffre d’aucune baisse de régime, ni dans le scénario, ni dans la réalisation. Combats, bagarres, déplacements, tout se passe à un rythme effréné. Trop même parfois (voir ci dessous). Mais le spectacle est là, qui aimante et fascine.
Quelques réserves
- Dans ce second volet, on galope, on se bat, on ferraille avec beaucoup d’éclat, de fougue et de vaillance, mais le cliquetis des armes y sonne parfois si fort, ici et ailleurs, qu’on se perd dans le dédale des rebondissements
- Tant pis pour les fans du roman de Dumas : ce nouveau script lui est non seulement délibérément infidèle, mais son ambiance est beaucoup plus sombre.
- On regrette que dans ce nouveau volet, les Mousquetaires joués par Romain Duris (Aramis) et Pio Marmaï (Porthos) n’occupent pas une place plus importante. Leur verve et leur esprit potache auraient sans doute contribué à dédramatiser l’atmosphère du film, l’aurait rapproché de celle, plus ludique, du roman.
Encore un mot...
Du souffle, du panache, une distribution impeccable, un tournage (très bien) réalisé, presque entièrement en décors naturels… Avec tous ces atouts, et en dépit de ses points faibles (dont, répétons-le, un scénario parfois confus), ce second volet des Trois Mousquetaires focalisé, comme son titre l’indique, sur la belle et sulfureuse Milady devrait, comme le premier, séduire un large public. A partir de 9 ans.
Une phrase
« Pourquoi Eva Green pour jouer Milady? Parce qu’elle a une cinégénie énorme, qu’elle capte la caméra et capture l'œil du spectateur de manière très puissante..
Au-delà de sa plastique, elle a une âme qui se laisse découvrir dans certaines scènes, que j’ai adoré filmer. Je la trouve très touchante dans ce film » (Martin Bourboulon, réalisateur).
L'auteur
Il a eu beau tourner comme acteur dans quelques films comme en 1999 dans Ma petite entreprise de Pierre Jolivet, Martin Bourboulon est un homme dont la place favorite se situe derrière la caméra. Homme discret, il ne communique ni sur son âge ni sur sa formation. Tout juste sait-on qu'il est le fils du producteur Frédéric Bourboulon et qu'il a appris son métier de réalisateur en assistant, d'abord Mathieu Kassovitz sur le tournage des Rivières pourpres (en 2000) puis Jonathan Demme sur celui de The Truth about Charlie (en 2002), puis encore Jean-Paul Rappeneau sur celui de Bon voyage (en 2003).
C'est à cette époque qu'il tourne son premier court-métrage, Sale hasard, qui lui vaut d’être sélectionné au festival du film policier de Cognac. Suivra notamment en 2007, Emprise. Pour s’ouvrir à d'autres horizons et explorer d'autres techniques, le cinéaste se lance dans le film publicitaire. Orangina, Adidas et Domus lui doivent quelques-unes de leurs meilleures pubs. Parallèlement en 2007, ce boulimique de pellicule intègre l'équipe des Guignols de l'info. En 2013 il réalise son premier long-métrage, Papa et maman. Coup d’essai, coup de maître : écrit par Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière (auteurs du Prénom), le film cartonne avec près de 3 millions d'entrées. Deux ans plus tard, en toute logique, il sort Papa et maman 2. Avec, devant la caméra, les deux mêmes comédiens vedettes Marina Foïs et Laurent Lafitte, et à l’écriture, le même tandem de scénaristes.
En 2021, le « jeune réalisateur se lance dans le film d’époque avec Eiffel avec Romain Duris qui obtient un joli succès public. Il a récidivé cette année avec Les Trois Mousquetaires. Produit par Pathé pour 72 millions d’euros (l’un des budgets les plus importants du cinéma français cette année), ce film avait été prévu pour être présenté en diptyque. Sa première partie, D'Artagnan, est sortie le 5 avril dernier. Si on en juge par l’engouement qu’elle avait suscité (près de 5 millions de spectateurs à travers le monde), on peut supposer que sa suite, Milady, présente à partir de ce mercredi sur les écrans français, fera également un carton au box-office
Commentaires
Un beau film captivant dans la trame de tous les autres.
Tout est bien ...
sauf... que la manière de filmer fatigue le spectateur...
des gros plans fatigants à la longue car ces plans ne servent à rien ! et des mouvements de caméras également perturbants...
c'est dommage...
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