Les Ex
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Thème
C’est une comédie où, dans un désordre aussi cocasse qu’aléatoire, une douzaine de personnages, de situations sociales et d’âge différents vont se croiser, se côtoyer ou se télescoper. Ce qui les lie est simple : ils ont tous essuyé une rupture et, à des degrés divers, regrettent tous leur ex…
Toujours amoureux de son ancienne compagne qui, en plus, vient de mourir, Antoine ( Jean-Paul Rouve) n’ose plus s’engager ; tout en ne pouvant vivre sans elle, Didier (Patrick Chesnais) se déchire avec son ex-femme; pour oublier celle qui fut sa fiancée (Stéfi Celma), Laurent ( Arnaud Ducret) est devenu prêtre, mais elle continue à l’obséder ; pour perpétuer le souvenir de celle qu’il a aimé, Greg ( Baptiste Lecaplain) élève son chien dans une dévotion confite; etc…
Points forts
- La « com » du film : on est alléchés par l’affiche, le casting et le titre de cette comédie dont on se dit que le contenu, forcément, va concerner un maximum de spectateurs...
- Au visionnage, on reconnaît que certaines situations sont rigolotes et bien traitées. Les séquences des retrouvailles entre Patrick Chesnais et son ex, Natacha Lindiger sont férocement vachardes et donc, jubilatoires . Les scènes entre Baptiste Lecaplain et son chien (qui fut celui de son ex, et qu’il couve comme un bébé) sont aussi très réjouissantes. Tous les deux forment un couple assez irrésistible.
- La drôlerie et le panache de Patrick Chesnais et de Jean-Paul Rouve. Le dynamisme sympathique de Stéfi Celma. La subtilité de jeu de Judith Elzein et de Baptiste Lecaplain.
Quelques réserves
- Le scénario et les dialogues, qui sont parfois si maladroits, si artificiels, qu’on voit les comédiens, malgré leur talent, s’y empêtrer.
- La réalisation, qui manque de fluidité et d’inventivité.
Encore un mot...
C’était une belle idée, ce film choral inspiré de Ex, une comédie du cinéaste italien Fausto Brizzi. De la part d’un ancien Robin des Bois, on pouvait s’attendre à une jolie variation autour de l’impact que peuvent avoir, sur le présent, les souvenirs de ceux avec qui on a partagé nos vies passées. Un doigt de cocasserie, deux de philosophie, trois de nostalgie, quatre de colère, cinq de tendresse, le tout mélangé à une grande rasade d’humour... Le cocktail aurait pu être pétillant et /ou acidulé, en tous cas, d’une saveur inattendue. Hélas, il ne prend pas. Trop convenu, pas assez inventif. Certes, tout ne tombe pas à plat, certes on retrouve des réminiscences d’autres films « peps » (Love Actually, par exemple, ou Quatre mariages et un enterrement), mais l’ensemble manque d’esprit et la réalisation est poussive.
Restent comme souvent, de magnifiques moments de jeu, offerts notamment par la délicieuse Judith Elzein (qu’on ne voit pas assez souvent sur le grand écran) et le très fin Baptiste Lecaplain (si juste et si photogénique qu’il mériterait des premiers rôles); des moments offerts aussi par deux acteurs dont on ne se lasse jamais, Patrick Chesnais et Jean Paul Rouve.
Une phrase
«Ce film permet de prendre de la distance par rapport à la rupture, en se demandant finalement quels en sont les côtés positifs. Ce que je peux vous dire, c’est qu’on n’oublie jamais vraiment ses ex, je suis catégorique. Et finalement, tant mieux ! Cela veut dire que tout ce qu’on vit nous apporte quelque chose » (Maurice Barthélémy, réalisateur).
L'auteur
Né le 23 mai 1969 à La Paz, en Bolivie, d’un père anthropologue et de la conteuse haïtienne et professeur d’espagnol, Mimi Barthélémy, Maurice Barthélémy commence sa carrière sur les planches de théâtre. D’abord seul, il rejoint très vite la troupe, The Royal Imperial Green Rabbit Company, qui, sous la houlette d’Isabelle Nanty, deviendra la troupe des Robins des Bois.
Humour potache et décapant… le jeune Maurice et sa bande sont remarqués par Dominique Farrugia. De 1996 à 1998, ils jouent en direct quotidiennement sur la chaine Comédie, dans La Grosse Emission, avant d’émigrer, en 1997, à Nulle Part Ailleurs sur Canal+.
En 2001, la troupe prend ses distances avec la télé pour se consacrer plus au cinéma. En 2004, Maurice Barthélemy co-écrit Rrrrrr avec Alain Chabat.
La même année, il sort Casablanca Driver, son premier film sur grand écran en tant que scénariste, auteur et réalisateur. En 2005, c’est Papa, intimiste et poignant, puis en 2011, Low Cost, une comédie sociale, avec son complice Jean-Paul Rouve, et en 2012, Pas très normales activités, qui remporte le prix du Jury au Festival de l’Alpe d’Huez.
Les Ex est donc le quatrième long métrage de ce cinéaste atypique, réalisateur par ailleurs de la saga publicitaire 118 218, et auteur d’un livre intitulé J’ai passé ma vie à chercher l’ouvre-boite.
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