Les Anarchistes
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Thème
Orphelin issu d’un milieu modeste, le brigadier Jean Albertini (Tahar Rahim) veut échapper à son passé. Quand sa hiérarchie lui propose d’infiltrer un groupe anarchiste, parce qu’il a une belle écriture pour rédiger des rapports, il n’hésite pas une seconde. Nous sommes en 1899. Les mouvements anarchistes ne jettent plus de bombes dans les rues et la bande à Bonnot n’est pas encore en activité. C’est dans cette entre deux que se bâtit l’intrigue du film.
Points forts
- Le réalisateur a épluché les rapports de police de l’époque pour scénariser la vie de ces jeunes anarchistes qui rêvaient de renverser la bourgeoisie, leur cauchemar.
- Il a réuni une petite bande de jeunes comédiens qui forment un groupe amical, idéaliste, utopiste, émouvant et suicidaire comme pouvaient l’être ces révolutionnaires dont les pères avaient été communards.
Quelques réserves
- La mise en scène est à la fois minutieuse et minimaliste. La caméra isole le groupe et chaque personnage, si bien que le décor n’apparaît que par intermittence, quand décor il y a. La reconstitution historique en souffre comme si le film manquait de moyens, ce qui est sans doute le cas.
- On a du mal à s’intéresser aux actions de ce groupe sans envergure et sans colonne vertébrale, un groupe bavard et peu actif. On ne ressent pour lui aucune empathie. Ce cinéma cérébral décourage le spectateur quand il manque de chair et d’âme.
Encore un mot...
« Le vide laissé après la répression de la Commune m’intéressait » affirme Elie Wajeman, qui confie aussi avoir pensé à mai 68 et au désarroi de la génération suivante de même qu’aux désillusions de l’après 1981. En cela, le réalisateur a voulu toucher les sensibilités d’aujourd’hui. N’empêche que « Les anarchistes » cumule quelques maladresses à commencer par l’improbable histoire d’amour entre les deux personnages principaux, interprétés par Tahar Rahim et Adèle Exarchopoulos, l’héroïne romanesque de « La vie d’Adèle », d’Abdellatif Kechiche, qui fait ici bien pâle figure.
L'auteur
Né en 1980, rentré en 2004 à la Fémis, école nationale supérieure des métiers de l’image et du son, à Paris, Eli Wajeman écrit et réalise plusieurs courts métrages avant de réaliser un premier long métrage attachant, « Alyah » (2011), sur l’itinéraire d’un jeune juif parisien qui veut se construire une nouvelle vie en Israël. Son deuxième film, « Les anarchistes », a été présenté en ouverture de la Semaine de la critique au dernier Festival de Cannes.
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