Legend
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Thème
Les frères jumeaux Ron Kray (1933-1995) et Reggie Kray (1933-2000) ont régné sur le grand banditisme londonien dans les années 1950-1960. Ron souffrait de schizophrénie et il était le plus violent des deux. Quand Reggie rencontra Frances, une fille du quartier populaire de l’East End de Londres où sévissaient les jumeaux, il fut tenté de renoncer à la violence pour cette fille qu’il jugeait extraordinaire et qui l'était dans sa candeur et sa beauté. Frances tenta d’ailleurs l’impossible pour éloigner Reggie du banditisme mais Reggie n’a finalement jamais pu trahir son frère jumeau. Telle est l’histoire vraie et romancée des affreux frères Kray.
Points forts
- C’est le comédien Tom Hardy qui fait à lui seul les rôles des jumeaux, le violent et le calme, une performance d’acteur pour une saga ambiguë, l’ascension de deux frères avec ses crimes multiples et leur lente chute inéluctable.
- Le réalisateur et scénariste a accordé une place notable à Frances, le grand amour de Reggie, déchiré entre sa fidélité à son frère, fou violent, et à son épouse, intelligente et sage. Le personnage de Frances, jolie petite femme des faubourgs, est extrêmement attachant. La comédienne australienne Emily Browning lui donne une formidable vie.
Quelques réserves
- Comme toujours, au menu de ce genre de film (ou de ce film de genre), la violence est au menu. Le réalisateur l’a maintenu à un degré acceptable pour le spectateur; ils ont fait pire, paraît-il, les deux frères, mais il y a une séquence digne des moments les plus durs des films de Scorsese, à ne pas mettre sous tous les yeux.
- C’est Frances qui raconte la vie des jumeaux. Sans dévoiler la fin, le procédé ne tient pas jusqu’au bout. C’est ce qu’on appelle une maladresse de scénario.
Encore un mot...
On peut se poser la question de l’utilité de faire émerger ce type de personnages parfaitement abjects, même pour le divertissement, bien que les brigands pullulent au cinéma. Car la visite des bas-fonds d’une société est l’un des thèmes récurrents de la fiction, souvenons-nous des « Misérables » de Victor Hugo, maintes fois repris sur grand et petit écran. Que demande le peuple ? Du sang et des larmes. Et en voici, en voilà…
On peut aussi s’interroger sur la durée des méfaits des Kray pendant plus d’une décennie sans que la police n’intervienne ou ne puisse le faire. Certes, ils arrosaient les autorités. Corruption à tous les étages. Pauvre Albion !
Une phrase
Qui seront deux:
- « Je les vois comme des enfants pauvres qui ont empruntés la seule issue qui s’offrait à eux pour réussir : la criminalité ». Brian Helgeland
- « Frances est la raison pour laquelle nous sommes tous allés en prison ». Un associé des Kray.
L'auteur
L’Américain Brian Helgeland, 54 ans, a travaillé jusqu’à 24 ans comme patron de pêche dans le Massachussetts avant de se tourner vers l’écriture, en 1985. Avant de réaliser « 42 » avec Harrisson Ford, « Chevalier » avec Paul Bettany et « Payback » avec Mel Gibson, il avait signé un grand nombre de scénarios, parmi lesquels « L. A. Confidential », réalisé par Curt Hanson, « Man on fire » et « L’attaque du métro 123 », par Tony Scott, « Complots » par Richard Donner, « Postman » par Kevin Kotsner, « Greenzone » par Paul Greengrass, « Créance de sang » et « Mystic River » par Clint Eastwood… Sacré palmarès ! « Legend », dont il a aussi écrit le scénario, s’inscrit dans cette lignée de grands films d’action.
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