Le Voyage de Fanny

Un voyage singulier et captivant à travers l'enfance
De
Lola Doillon
Avec
Léonie Souchaud, Cécile de France, Stéphane de Groodt
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Elle aurait bien aimé être une enfant insouciante. Mais du haut de ses douze ans, Fanny doit déjà s’occuper de ses deux petites sœurs, confiées, comme elle, à un foyer, loin de l’appartement familial. Nous sommes en 1943 et, comme des milliers d’autres enfants juifs, Fanny et ses petites sœurs se cachent pour échapper aux rafles.

Un jour, devant fuir précipitamment, Fanny se voit contrainte de prendre la tête d’un groupe de huit enfants, réfugiés comme elle, dans ce foyer du Sud de la France. La petite bande va entreprendre un dangereux périple à travers le pays occupé pour rejoindre la Suisse…Entre fous rires, peurs et rencontres inattendues, ces huit là vont faire l’apprentissage de l’amitié et de la responsabilité…

Points forts

- L’histoire en elle même. Elle est captivante parce qu’il s’agit d’une histoire vraie (ou à peine romancée). Et elle est touchante aussi, parce que Lola Doillon a su filmer, avec sensibilité et grâce, ces enfants en cavale, à la fois apeurés, terrifiés même, mais en même temps débrouillards,  malicieux , courageux et, malgré tout optimistes. En plus de son périple à travers la France, la réalisatrice nous offre là, au sens figuré,  un  joli  « voyage » à travers l’enfance.

- Le choix de Léonie Souchaud pour être Fanny. Non seulement Léonie (qui  n’avait aucune expérience de tournage) est belle sans avoir l’air une seule seconde de le savoir, mais elle donne à son rôle toute la gravité, l’intelligence,  la détermination et la vitalité qu’il requerrait. On  regarde jouer cette petite fille de douze ans avec un bonheur de tous les instants.

- La distribution des autres enfants. Lola Doillon savait que la réussite de son film reposait en grande partie sur le choix des jeunes comédiens. Elle  en a rencontré un millier, pour  en retenir sept, ceux que Fanny accompagne. Ils sont tous, chacun dans leur genre, épatants de justesse. D’où, d’ailleurs l’émotion qui se dégage du film.

- La belle présence de Cécile de France. La comédienne n’a pas un grand rôle. Mais elle lui apporte une formidable humanité.

- L’absence de pathos dans ce film qui, à cause de son sujet, aurait pu en être surchargé. Les personnages (petits et grands) réussissent à être touchants, sans jamais tomber dans le larmoiement.

Quelques réserves

La mise en scène. Si elle est simple, délicate et bien rythmée, elle est aussi un peu trop conventionnelle, un peu trop « lisse »peut-être, en regard  du sujet du film.

Encore un mot...

Oui, on recommande  sans hésiter ce « Voyage de Fanny ». Pour son sujet même, comme un devoir de mémoire ; pour son message subliminal («  plus jamais ça »); pour le jeu (formidable) des enfants ; pour son image (belle, à chaque plan) ; pour son rythme (il n’y a pas de longueur) ; pour son caractère « tous publics » (on peut y aller en famille) ;et, bien sûr pour l’émotion qu’il dégage.

Une phrase

Prononcée par une petite fille du film :

« Pourquoi on  reste juif alors, si c’est pas bien ? »

L'auteur

Née le 9 janvier 1975 à Charenton-le-pont, Lola Doillon est la fille de Jacques Doillon et de  la monteuse Noëlle Boisson. Elle commence très jeune dans le cinéma, d’abord comme actrice devant la caméra de son père dans « La Femme qui pleure », puis comme photographe de plateau, puis comme directrice de casting. En 1999, elle se tourne vers la réalisation et débute comme  assistante pour plusieurs films, dont, en 2002, « L’Auberge espagnole » de Cédric Klapisch , qu’elle épousera en 2014. 

C'est en 2005 qu’elle se lance dans la réalisation, d’abord de courts –métrages, dont « Majorettes » (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes). En 2007, elle aborde le long métrage avec «  Et toi,  t’es sur qui ? ». En 2010 elle dirige Kristin Scott Thomas et Pio Marmaï  pour « Contre toi ».

« Le voyage de Fanny » est son troisième Long métrage.

 Film de fiction,  il s’inspire très librement d’une histoire vraie, celle  de Fanny Ben-Ami qui, en 1943, à l’âge de treize ans,  dût fuir vers la Suisse pour échapper aux Allemands et qui, en  2011,  devenue romancière,  publia le récit de son voyage dans un livre intitulé « Le Journal de Fanny ».

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