Le Deuxième Acte
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Thème
Florence (Léa Seydoux) veut présenter à son père, Guillaume (Vincent Lindon), David (Louis Garrel), l’homme dont elle est follement éprise, sans savoir que ce dernier, n’ayant aucune attirance pour elle, souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy (Raphaël Quenard)… Le quatuor va se retrouver dans un restaurant au milieu de nulle part, curieusement appelé « Le Deuxième Acte » et dont le serveur (Manuel Guillot, formidable) a une tremblote tellement carabinée qu’il n’arrive pas à verser dans les verres le vin qu’il sert… Assez vite, on se rend compte que cette histoire est, en fait, celle d’un film tourné par ces quatre acteurs. Où commence le jeu? Où s’arrête-t-il ? Où finit la fiction? Où débute la réalité ? Au spectateur de démêler le vrai du faux, lors de séquences hilarantes et par moments aussi, vachardes pour les interprètes.
Points forts
Le culot du scénario et des dialogues. Une fois encore Quentin Dupieux met ici les pieds dans le plat de la bienséance et des idées reçues. Pourquoi cela percute-t-il plus que d’habitude? Parce qu’il se moque de la « bouche » dont , après la musique, il a décidé de se nourrir, soit, le cinéma. Le cinéma et tout ce qu’il génère de « cinoche» c’est à dire ses faux-semblants, son snobisme, son entre-soi, son intellectualisme, sa propension à s’emparer des sujets à la mode, les plus graves comme les plus futiles, etc…Un truc sérieux, le septième art ? Vraiment ?
La distribution. Car il a le chic, Dupieux, d’aller « débaucher » le gratin des acteurs français. Pour ce film, ils sont quatre à squatter le haut de l’affiche, tous les quatre au meilleur de leur talent, de leur drôlerie et de leur sens de la dérision : Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel , et Raphaël Quenard. Les regarder jouer , relève vraiment du jubilatoire.
Quelques réserves
Les cinéphiles applaudiront-ils à cette courte pochade sur le cinéma(1h16mn) et les acteurs qui lui donnent vie? Pas sûr ! Malgré les rires irrépressibles qu’elle déclenche, et la qualité de son interprétation, ils la trouveront sans doute trop légère, pas assez travaillée et trop désinvolte. Le Deuxième acte est-il un film ou un making-of amélioré?
Encore un mot...
Quentin Dupieux, déjà de retour ? Ben oui ! 9 mois après Yannick et seulement treize semaines après Daaaaaali !, le cinéaste débarque à nouveau sur les écrans. Et avec un film qui n’a rien d’une redite d’un de ses opus précédents. Un film pourtant, comme il les aime et les fabrique, apparemment bricolé, fouetté à la crème de la dérision et de la légèreté, mais qui se paye, ici, le luxe de se moquer du…cinéma. De s’en moquer d’ailleurs avec une telle sincérité, une telle ironie et une telle désinvolture que même Thierry Frémaux, le délégué général de Cannes a craqué et l’a sélectionné pour faire l’ouverture cette année de son Festival ! C’est tout dire !
Une phrase
« J’ai envie de me taire. Non pas lassitude ou prétention, mais parce que ce film, très bavard, dit avec des mots bien choisis tout ce que j’ai envie de dire et contient déjà, de façon extrêmement limpide, sa propre analyse. Il serait donc inutile d’après moi d’écouter un metteur en scène et ses comédiens paraphraser un film dans lequel tout est tout le temps dit et commenté en temps réel » (Quentin Dupieux, réalisateur)
L'auteur
Né le 14 avril 1974, Quentin Dupieux est un artiste éclectique et multicartes qui cumule d’être à la fois compositeur de musique électronique (sous le pseudonyme de Mr Oizo), réalisateur et scénariste. Quoiqu’il fasse, cet admirateur de Luis Bunuel et d’Alain Chabat se démarque de ses confrères. Impossible de le faire entrer dans un moule. Quand il crée sous la casquette de Mr Oizo, ses compositions musicales sont fondées sur « l’inécoutable et l’envie de stopper la track ». Quand il tourne des films, il les place sous les signes du loufoque et de l’absurde. Son premier opus réalisé en 2001 et qui s’intitulait Nonfilm était un « long métrage » de …47 mn sur une mise en abyme inracontable du tournage lui-même. Son second, Steak, en 2007, déroulait l’histoire abracadabrantesque de deux copains (Eric Judor et Ramzy Bedia) dont l’un se fait arrêter à la place de l’autre. Le troisième, Rubber, qui eut l’heur de participer à la Semaine de la critique à Cannes en 2010 retraçait, sur une musique signée… Mr Oizo, le parcours de Robert, un pneu, oui oui, un pneu, qui était pris de folie meurtrière en plein désert californien. Suivirent, à un rythme effréné, une série de films, tout aussi bizarres : Au Poste en 2018, Le Daim en 2019, une comédie meurtrière avec Jean Dujardin, Mandibules en 2020, un délire absurde animé par deux potes un peu simples d’esprit qui s’entendent comme larrons en foire, Incroyable mais vrai et Fumer fait tousser en 2022, Yannick en 2023 et Daaaaaaâli! en 2024. Le Deuxième Acte qui a fait hier soir l’ouverture du 77° Festival de Cannes est le treizième film de Quentin Dupieux.
Commentaires
Et bien c'est la 1ère fois que je m'ennuie autant au cinéma. J'adore Vincent Lindon mais là franchement ce film n'était pas pour moi.
Plus nul que cette bouze, c'est pas possible. Que de mépris pour le spectateur. Du pseudo intellectualisme boboisant pour de l'entresoi de snobs de cinéma. Et y en a qui ont trouvé ce film drôle. C'est bourré de longueurs, ennuyeux à mourir. Insupportable
J'ai adoré ce film, très bien interprété, drôle, et qui en même temps est déstabilisant. Super moment.
J’ai jamais vu un film aussi nul. Le sheitan a pris le dessus. Je ne comprends rien du début à la fin. Il n’y a aucun sens qu’avec des gens qui font flipper. On a très envie de partir.
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